Chapitre 8) Tout comme Achille...

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Campement perse, quatrième jour d'attente.

Sur un monticule, à l'exacte opposé de là ou venait de se réunir les stratèges athéniens, le chef suprême de l'expédition perse, le prince Artapherne, observait à son tour le futur champ de bataille, ainsi que les forces de ses ennemis qu'il entrevoyait partiellement d'ici.

Même d'ici il pouvait apercevoir que les Grecs avaient planté des pieux en bois et dressés des séries de fortifications de faible envergure afin de bloquer toute prise en tenaille par sa cavalerie, qui patrouillait aux abords de son camp.

Mais qu'importe, ce n'était pas l'objectif.

- Tes compatriotes semblent vraiment terrifier par les chevaux, Hippias, lâcha-t-il à son interlocuteur qui contemplait également le camp, tout en demeurant assis sur le sol, inspirant et respirant l'air de sa patrie.

- Fou serait celui qui leur donnerait tort. Les Grecs sont des soldats de mêlée, que la meilleure phalange(1), la plus forte, la plus solide, celle qui a de la discipline, l'emporte, et la bataille est gagnée ! Mais la cavalerie, les chevaux.... Cela est sans honneur, tout comme les archers. Ils désorganisent les phalanges, les disloquent en frappant par les flancs et par derrière alors qu'un vrai guerrier doit se battre de face, mesurant sa force à celle des autres...

Ainsi parla l'expérience du vieil homme, et Artapherne d'acquiescer silencieusement à cette explication.

Cependant alors que leur contemplation reprenait, ils furent interrompus par l'éclat de rire de Datis qui s'était approcher d'eux et tenait entre ses mains une outre de vin local, prise lors du sac de la ville d'Erétrie, dont il but une gorgée.

- Qu'est ce qui t'amuse amiral ? s'enquit Artapherne qui aurait volontiers partagé un rire insouciant si la situation n'avait pas été aussi préoccupante.

Datis termina son ascension afin de se hisser à leur niveau et tendit son outre à Artapherne qui en prit une gorgée, "que cette chaleur peut peser en cette saison dans cette contrée désolée !", avant de la tendre à Hippias.

- Ah! Non rien de bien agressif, disons seulement que je connais Hippias depuis plus longtemps que toi, dit-il en faisant un signe de tête à l'intéressé qui lui répondit en retour en levant son outre.

- Depuis près d'une décennie à force mon ami. Mais je ne t'ai jamais entendu te plaindre de mon radotage.

- Disons simplement que j'ai appris à lire au travers ! termina t-il avant de se tourner vers le prince Artapherne. La raison principale concernant la peur des chevaux des Grecs et l'absence de leur présence au sein de leur armée, c'est tout simplement qu'ils n'en ont pas, ou très peu ! Si l'on remontait plus au nord, vers la Thessalie je crois, si ma mémoire est bonne, et plus haut encore, alors on en croiserait dans leurs armées.

Artapherne écarquilla les yeux un instant, cette impolitesse de la part de l'amiral Datis dépassait vraiment les bornes en tout point, ce qui n'était pas vraiment prudent étant donné l'importance que revêtait l'ancien tyran d'Athènes pour leur cause. Aussi bien pour ses connaissances, son expérience, que pour ses contacts à l'intérieur de la cité d'Athènes qui avaient promis de leur ouvrir les portes, ôtant de ce fait le poids d'un long siège en terre inconnue.

Et pourtant, non seulement le vieil homme ne prit pas le moindre ombrage à cette insulte, mais elle le fit rire à un point qu'il préféra reprendre une gorgée de vin avant de la tendre à nouveau au prince.

- Vous devriez en reprendre mon prince. Les journées vont encore être longues, avec cette attente et le soleil d'Hélios qui nous frappe le crâne à longueur de journée, c'est un coup à perdre la raison.

A la grande gloire des guerres médiques: marathonOù les histoires vivent. Découvrez maintenant