- Ne le vois-tu pas Polyzélos ? Ne le voyez-vous tous pas ici ? s'emporta presque Miltiade. L'heure est venue, le destin d'Athènes se décidera aujourd'hui ! Vaincre ou périr, écrire notre histoire en tant que peuple libre, en tant que phare illuminant la Grèce, ou alors sombrez dans le néant et l'esclavage sous la tyrannie et le joug des Perses ! termina-t-il d'une voix forte et autoritaire.
Voilà près d'une heure que les dix stratèges réunis dans leur tente se disputaient. Au dehors l'armée s'était tout de même mis en branle, aussi les échos de leur conflit et les raisons de leurs oppositions commençaient à se propager dans tout le campement, faisant élever murmures, incertitudes, doutes et panique, voir même pour les plus opportuniste ou les plus lâches, des chuchotements de désertion ou de trahison.
Tentant de convaincre en rappelant O combien la vie n'était finalement pas si mauvaise du temps du tyran Hippias.
Quatre stratèges épaulaient Miltiade dans son plan de lancer une attaque immédiate. Mais les cinq autres, emmenés par Polyzélos, s'y refusaient, doutant de leurs chances de succès.
- De belles paroles Miltiade, mais vides et dénuées de réalité. L'ennemi nous dépasse toujours en nombre et en matériel. Non.... Polyzélos secoua la tête. Le Perse s'est joué de nous, et il est solidement retranché. S'il nous attaquait nous serions en mesure de le repousser et peut être alors de contre attaquer, mais il n'en fera rien. C'est là-dessus que nous avons commis une erreur Miltiade, nous aurions dû le forcer à attaquer, plutôt qu'attendre. Rien ne se présente comme une victoire à l'heure actuelle.
- Et les signes ? s'enquit alors Stésilaos. Tu as demandé des signes et les dieux t'ont répondu. Je suis d'accord avec Miltiade, c'est maintenant ou jamais. Et jamais ne nous emmènera qu'à la défaite !
Mais son argument ne fit que tirer un léger rictus sur la bouche du stratège.
- Un signe ? Parce que tu appelles cela un signe des dieux ? Les cieux sont dégagés sans un nuage, et ce serait un signe des dieux ? Ton interprétation est surement plus intéressante que les mystères des dieux eux même ! Et quand bien même cela serait un signe, qui te dit que le ciel ne s'est pas découvert, c'est à dire que les nuages ne sont pas partis pour nous faire signe d'en faire de même ? C'est à dire de lever le camp pour protéger notre cité ?
Les quatre autres stratèges s'accordèrent sur ce point défendu par Polyzélos qui semblait les mener. Et malheureusement pour le camp de Miltiade Stésilaos ne fut pas en mesure de défendre davantage son argument, et se contenta d'affirmer encore :
- C'est la volonté des dieux que nous attaquions, j'en suis certain.
Mais cela fut bien loin de suffire, aussi Thémistocle qui jusque-là était demeuré silencieux, en profita pour avancer un second argument afin de convaincre ses compatriotes.
- Il y a pourtant un autre signe, qu'aucun de nous n'a vu jusqu'à présent.
Comme toujours, Thémistocle marqua une pause, attendant d'être certain d'avoir récupéré l'attention de l'entièreté de son auditoire, y compris ses propres partisans qui ne savaient pas ce qu'il s'apprêtait à dire, avant de reprendre.
- Un signe, ou non par un ciel dégagé, un message des dieux incompris et deux camps qui se forment pour l'interpréter... Comment savoir alors lequel des deux camps est dans le vrai ? Thémistocle marqua une nouvelle pause. Pourtant nous avons tous oublié quelque chose aujourd'hui qui pourtant me semble être un bon signe. Un second signe qui vient en effet répondre à ta question Polyzélos, qui détient la bonne interprétation ou pour être exacte, qui les dieux veulent-ils que nous suivions. Nous avons oublié de tirer au sort qui détiendra le commandement aujourd'hui.
VOUS LISEZ
A la grande gloire des guerres médiques: marathon
Ficción históricaLes Athéniens dans leur arrogance ont défié la Perse, et leur grand roi Darius réclame justice. 200 000 hommes sont envoyés sous le commandement de son neveu et de l'ancien tyran d'Athènes, réduire la ville en esclavage. Face à cela les Athéniens et...