"On peut s'arranger, pour la prestation compensatoire. Je gagne plus que toi, je peux commencer à verser quelque chose dès la fin du mois.
— Arrête, avec tes grands mots. Et, sérieusement ? Tu me parles pension alors qu'on a pas commencé la garde séparée ?
— Justement, elle prend effet cette semaine. Tu le saurais si tu lisais les papiers.
— Je les ai lus, c'est juste que je m'en carre le jonc. Tu l'as dit toi-même, on à qu'a s'arranger. Xion a son atelier peinture ce samedi, je peux pas te la donner de toute façon."
Adossé au chambranle, les bras croisés, Axel tient ses positions. Il montre les dents, comme un tigre en colère. Il n'est pas dupe. Si Saïx vient lui parler de thunes, lui rappeler comme il gagne bien sa vie, comme sa carrière en jette, s'il étale si sobrement son succès debout sur son paillasson, c'est parce qu'il se sent coupable. Il peut essayer de se planquer, bien caché derrière son masque de parent bienfaiteur, le fait est que s'il avait réellement voulu le bien-être de ses gosses, il ne les aurait sûrement pas adoptés.
"Les règles sont les règles. Tu ne peux pas choisir qui prend qui comme bon te semble, j'ai un droit de garde sur ces enfants autant que toi.
— "Ces enfants ?" Hello, tu t'entends parler ? Tu viens à peine d'emménager dans ton appartement, hors de question que je te les laisse pour ce week-end. Tu sais à quel point Rox déteste le changement. Commence par défaire tes cartons, on verra après."
Il voit comme il bout, à l'intérieur. Comme il se retient de monter dans les tours. Coupable, Axel pense. Coupable. Depuis qu'il a rendu les clés leurs échanges sont devenus une vraie mascarade. Le moindre coup de fil, la moindre conversation est remplie de venin. Le plus souvent, c'est lui qui provoque. Il suffit d'une étincelle pour qu'il se braque. Axel sait, en partie, que c'est sa faute. Il sait aussi qu'il ne devrait pas utiliser ses gamins comme joker chaque fois qu'il en a l'occasion - il ne peut pas s'en empêcher.
Il a perdu dix kilos depuis que Saïx l'a quitté. Il souffre. Il a des poches sous les yeux, le regard brillant d'acide, le cœur en morceaux. Et il ne supporte pas de voir que l'autre s'en sort si bien. La façon dont il s'accommode de ce costume sans une fêlure, comme si ça ne lui faisait rien, comme s'il l'avait toujours porté. Comme si, au fond, tout ce qu'il pourrait dire ou faire ne provoquerait plus dorénavant chez lui qu'une vague indifférence.
Axel grimace, alors que la petite main de Xion vient sans prévenir serrer le tissu sur sa cuisse, son adorable bouille brune émergeant cahin-caha de derrière la porte. Elle gazouille, ses grands yeux bleus s'ouvrent à la vue de son père et soudain, Saïx sourit. Un mot, et le masque tombe. Axel recule.
Il n'a pas les épaules pour supporter ça.
"Papa !"
***
NDA : Le thème du 8 avril était : "Mascarade".
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Kingdom Hearts - A l'amiable
FanfictionAxel regarde Saïx. Il a envie de rire. Un divorce à l'amiable ? Ils ne savent même pas ce que ça veut dire. *** Une nouvelle fanfiction susceptible de ne jamais finir, parce que pourquoi pas ? [AkuSai/AU - Défi sur le Forum de l'Eclaireuse "Un jou...