Kingdom Hearts - A l'amiable

Attention, orage

"J'arrive, j'arrive."

Xion dans ses bras, Axel prend soin de nouer le petit élastique avant d'atteindre la porte. Ses cheveux lisses et noirs glissent dans la boucle d'un mouvement maitrisé et il prend un instant pour contempler sa fille, tout sourire, le cœur gonflé d'amour. Si belle. Sa bouille joufflue, ses yeux marines si différents de ceux de son jumeau et pourtant si semblables. Il l'aime tellement. Roxas dort encore mais s'il le tenait contre lui, il jurerait que c'est lui le plus beau. Il ne peut pas choisir.

Un rayon de soleil tombe sur le parquet et il éloigne le hochet qui lui barre la route sans trop se presser. Le loquet tombe sous sa main, pivote dans le bois. Il arrache à contrecœur son regard d'elle pour pointer son nez à l'extérieur, là où ses sens le blessent au moment de croiser la figure de Saïx.

Ah. Après leur dispute d'hier, il ne s'attendait pas à le revoir si tôt.

"T'aurais pu appeler, il lâche."

Saïx porte son trench bleu. Un bleu fin, comme les yeux de Xion. Il pourrait même leur trouver quelques points communs, s'il faisait un effort.

— Bonjour. Je peux entrer ?"

Le rouquin plisse les yeux. Xion gigote contre sa peau nue. Il fait chaud. Est-ce que c'est mal, d'être de bonne humeur ? Il cherche dans le regard de Saïx la raison de sa venue mais son ex reste vide, et il finit par céder en comprenant qu'il ne partira pas.

La maison sent la clope, les volets sont ouverts. Qu'est-ce qu'il risque ? Il a les plein pouvoirs pourtant, l'ombre que Saïx projette lui fait froid dans le dos. Il lance le café comme si le bleuté venait juste de rentrer du travail, dépose sa poupée sur le tapis de jeu. Sa gorge fait des nœuds, et il déteste ne pas savoir pourquoi.

"Tu devrais pas être ici, il plaisante doucement."

Saïx ne s'assoit pas. Axel croit qu'il le frôle mais non, il attrape sa tasse, envahit son espace en buvant à trois centimètres de son visage mais rien ne sort de sa bouche et là, seulement là, il commence à flipper.

Il a l'impression d'avoir laissé rentrer le loup dans la bergerie.

"Pourquoi t'es là ? Qu'est-ce qui te prends ?

— Pas toi, pour changer.

Axel manque de recracher son café.

— Pardon ?

— Bien."

Il se détourne et soudain, le roux le reconnait. Sa classe pleine de menaces, ce calme qui le fait tomber amoureux une nouvelle fois, comme si le sol s'ouvrait sous ses pieds. Son timbre qui déchire le ciel.

"Maintenant que j'ai ton attention, il articule, parce qu'apparemment la politesse et la diplomatie ne fonctionnent pas, laisse moi te dire quelque chose."

Il prend des pincettes. Axel se ratatine presque malgré lui.

"Je sais des choses sur toi, il continue. Des choses que même ta commis d'office talentueuse ne pourra pas sauver."

Il le surplombe et Axel serre la porcelaine et il prie, d'un coup, pour que la petite ne soit pas en train de regarder.

"Si tu me refais un coup pareil je ne serais pas gentil."

Saïx repose sa tasse.

"Si tu prends mes enfants, je te détruirai."

***

NDA : le thème du 16 avril était : Rayon de soleil