𝓃ℴ𝓉𝓇ℯ 𝓁𝒶𝓃ℊ𝒶ℊℯ | 𝓈𝒽ℴ̂𝓉ℴ 𝓍 ℴ𝒸

- plumeria

— Tu es partie voir les résultats ? me demande ma mère en se rongeant les ongles.

Je relève la tête pleine de sueur avec les mains encore dans le pot de fleur terreux pendant qu'elle me regarde anxieuse accroupie devant la boutique.

— Maman ! dis-je en me relevant. Combien de fois vais-je te répéter que les résultats ne seront pas avant cet après-midi ? Et arrête de te ronger les ongles tu vas encore plus abîmer ton Alter !

— Je n'y peux rien si je suis stressée pour ma fille chérie !

Je roule des yeux en riant, ma mère sera toujours la même. Fidèle à elle-même et à son sens de la relaxation quasi-inexistante. Je jurai entendre même ses dents claquer à cet instant. Ma mère, Mariya de son vrai nom, est fleuriste et ça tombe bien elle est aussi fragile et fleur de peau qu'un pétale. S'il n'y a pas une journée où elle n'évacue pas, ça ne va pas. J'ai pris l'habitude d'avoir toujours sur moi un paquet de mouchoir.

— C'est pas tous les jours qu'on attend les résultats d'entrée pour la filière générale de Yuei enfin ! affirme-t-elle en me tenant les épaules et secouant la tête de haut en bas.

— Ma-man !

Je la stoppe dans son hystérie. Encore un peu plus et elle se brisait la nuque à l'agiter comme ça.

— Arrête de t'en faire autant. J'irai chercher mes résultats dans deux heures et on verra bien ce que ça donnera, la rassure en souriant.

— Désolée ma puce j'ai juste peur que tout ton travail acharné depuis trois ans soit réduit à néant en un seul refus.

— Ne t'en fais pas, j'ai tout déchiré le jour de l'examen, fais moi confiance ! je lui réponds en levant mon pouce.

En vérité je ne suis pas complètement sereine. Pendant trois ans je me suis donnée corps et âme pour réussir l'examen d'entrée de Yuei, seulement est-ce que ça a suffi ? La plupart des épreuves n'étaient pas insurmontables mais ce n'était clairement pas du niveau seconde. Il fallait aller au-delà de ses limites pour réaliser ses rêves. La devise du lycée le souligne parfaitement : Plus Ultra !

Je me retourne finalement et rentre dans la boutique pour aller chercher les derniers bouquets à déposer devant la devanture.

— Ah et il paraît que stresser c'est mauvais pour les rides. Fais attention tu n'intéresseras plus personne à force ! je lui crie en me moquant d'elle.