Chapitre 5 : La folie n'est pas qu'un défaut.

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Complètement nauséeuse, je sors de la banque et m'appuie contre un pilier, essayant de calmer ma respiration. Le vent frais et la lumière m'aident, mais j'ai du mal à me stabiliser. Tout semble comme flouté, autour de moi. Quelqu'un me prend l'épaule. Je fixe mon attention sur la personne, plissant les yeux, avant de me rendre compte que ce n'est que Drago. Je soupire et tente l'exercice que m'avait donné Elizabeth pour de pareilles situations.

« Narcisse... »

Respire, souffle. Ne pense plus à rien. Inspiration, expiration. Pense à une forêt. Respire, souffle. Concentre-toi sur le bruit des vagues.

« Narcisse, il y a du monde... »

Il y a du soleil et une foule m'entoure. Tout va bien. Je hoche brusquement la tête, pour rassurer Drago, qui me lance des regards inquiets. Ce n'était qu'un contre coup, je sais encore gérer mes crises.

« Dis-moi que tes parents ne sont pas dans le coin.

– Ils nous attendent près du Chaudron Baveur. »

Tout en me répondant, Drago lâche un sourire soulagé. Je soupire, rasséréné. Je serais dans de beaux draps, s'ils venaient ici. Une future lady ne doit pas montrer ses faiblesses au grand public. Ils n'ont toujours pas compris. Le public en question n'en a rien à faire, bien au contraire. Notre mépris, ils se le mettent là où ils le pensent.

« Alors, allons-y, Drago. Ne faisons pas attendre Le Lord Malfoy et sa Lady.

– Prenez mon bras. » Me propose le blond, le tendant. « J'insiste. »

Je lui lance un regard noir et obéi à contrecœur, affichant mon air pincé. Drago ricane doucement en m'entraînant sur la ruelle. Nous traversons tranquillement l'océan coloré des sorciers se ruant sur les magasins, comme si de rien n'était. Je souris poliment à Drago, sans pour autant détacher de ma tête l'image du gobelin qui s'entaille la main pour la sécurité de nos précieuses pièces. Les questions tournent inlassablement, dans ma satanée caboche. Depuis quand ? Et pourquoi Père aurait-il demandé l'installation de cette sécurité tout en sachant que personne n'a réussi à voler un coffre à Gringotts ?

« Narcisse, évite d'avoir une tête d'Inferius. » Chuchote Drago, me tirant de ma réflexion.

Le mur protégeant le Chaudron Baveur nous fait face. Juste devant, les parents de Drago semblent en pleine conversation avec...

« Faisons demi-tour, j'ai oublié de prendre les Gallions nécessaires à ma baguette... »

Je me retourne et avance, mais je suis vite arrêtée par le bras de mon emmerdeur, qui agrippe ma main pour m'obliger à le regarder, me fixant de ses yeux glacés. Je baisse les miens et observe l'interlocutrice du Lord Malfoy, avant de me mordre la lèvre inférieure à m'en faire saigner.

« Pitié, Drago. Nous pouvons très bien acheter nos affaires scolaires sans eux.

– Je te pensais bien plus courageuse que ça, Narcisse Hécate Bellencours.

– C'est l'hôpital qui se fout de la charité » Voyant l'air confus de Drago, je précise « C'est l'hippogriffe qui se moque de la révérence.

– Oui, mais moi je ne passe pas ma vie dans le plus grand mépris des règles et je n'agis pas comme un stupide Gryffondor, quand je me fais prendre.

– Tu ne comprends pas, Drago. Je peux faire tout ce que tu veux, sauf ça. C'est Mère. Pitié, je te cuisinerais des pancakes... »

Drago m'entraîne à l'écart, me tirant par le bras, nous isolant de la foule avant que notre famille ne nous voie. Je soupire de soulagement. J'aurais peut-être une chance.

Au Clair de Lune : T1 La nuit des HommesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant