Au Clair de Lune : T1 La nuit des Hommes

Chapitre 20 : Première guerre.

Je souris une dernière fois à Bryan et prend une grande inspiration, le cœur battant. Je souffle lentement en fermant les yeux, toque à la porte de mon cours et attend une réponse qui ne tarde pas, Rogue m'invitant à entrer. J'ouvre les yeux en même temps que la porte et pénètre dans la salle rendue humide par les vapeurs de potions. Rogue se retourne vers moi et me fixe longuement sans un mot. Je décide alors de m'installer à la seule place libre, au fond de la pièce. Je vais me faire tuer, c'est certain.

« Vous resterez après le cours, Miss Bellencours. Page 456 de votre manuel. »

Je soupire et ouvre mon manuel à la bonne page, avant de ricaner légèrement. Une simple potion de ratatinage en troisième année. Je n'y crois pas. C'est d'une facilité déconcertante.

« Tien, mais qui voilà ?

– Quelle surprise !

– Notre petite Serpentard rebelle !

– En même temps...

– Ce n'est pas comme si elle venait à nos cours de potion tous les vendredi ! »

Je tourne la tête vers les jumeaux qui avaient quitté leur chaudron pour se pencher vers moi. Je leur souris et secoue légèrement la tête, avant de retourner à la préparation de mes ingrédients.

« Bonjour à vous aussi, messieurs.

– Fred !

– Et George.

– On voulait te féliciter pour cette magnifique prestation.

– Franchement, bravo ! C'en était à couper le souffle.

– Je dirais même plus, j'en ai eu le souffle coupé !

– Quel revirement de situation !

– Quelle joie de voir un serpent parmi nous ! »

Je lève les yeux au ciel et remplie mon chaudron d'une eau que je fais bouillir. Sincèrement, ce n'est pas le moment de plaisanter. Je serais dans de beaux draps, si je loupais une potion de base comme celle-ci. J'ajoute mes cinq chenilles et sursaute en sentant un truc froid couler le long de mon cou.

« Merde, les garçons, je vous apprécie, vraiment, mais là ce n'est pas le moment ! » Je peste le plus doucement possible pour ne pas attirer Rogue. « Je dois me concentrer !

– On sait que tu la réussiras.

– Même si on y ajoutait du gingembre

– Avec du sel, bien sûr.

– Et du sucre !

– Tu y arrives toujours avec un temps record.

– Ce n'est pas une raison. De quoi vouliez-vous parler ? » Je regarde rapidement leur chaudron et tente avec difficulté de ne pas m'étrangler « C'est marqué jaune, les garçons. Pas marron ! Faites attention ! »

Je les pousse et ajoute le double de jus de figue avant de faire tourner dans le sens de l'aiguille d'une montre jusqu'à ce que la potion prenne une couleur turquoise.

« Attendez qu'elle devienne violette et ne la faites pas trop chauffer, cette fois-ci. On s'écarte de ma potion, je vous en prie. Qu'avez-vous fait ?

– On a ajouté du jus de figue.

– Tout simplement. »

Je soupire de soulagement et continue ma potion calmement. Il faut dire que les jumeaux sont de vrai pyromanes. J'ai remarqué que pour chaque classe, il y a au moins une personne qui fait tout le temps exploser son chaudron. Mais eux, c'est différent. Fred et George le font de façon parfaitement consciente et calculée. Ils sont bons. Très bons, même. Sauf quand ils ne font pas attention, ce qui est le cas aujourd'hui. Et bien entendu, il a fallu que je m'installe à côté d'eux.