Au Clair de Lune : T1 La nuit des Hommes

Chapitre 19 : Début de liberté.

J'ouvre un œil peu rassuré et soupire en voyant la tête de serpent qui me surplombe. Il est là. Je me redresse tout en prenant le serpent noir aux traits orange. Il a occupé tout mon rêve, cette nuit. C'était assez étrange, d'ailleurs. Je me souviens bien d'avoir pris ma dose de sommeil sans rêve.

Alors comment, par merlin, a-t-il pu apparaître pendant ma nuit ?

Sans oublier que je n'ai jamais rêvé d'autres choses que de la vie conjugale des Potter. Je caresse calmement le serpent et me lève lentement, laissant le reptile s'enrouler autour de mon bras. Je me renseignerais à la bibliothèque quand j'aurais un peu de temps libres, quitte à y aller cette nuit, illégalement.

« Loki, c'est cela ? » Le serpent me regarde et hoche la tête, comme s'il pouvait me comprendre. « Enchantée, Loki. Je doute avoir besoin de me présenter à toi, puisque c'est toi qui es venu me voir.

– Bellencours, par pitié, il y en a qui essayent de dormir, ici. »

Je regarde le lit d'où sort la voix ensommeillée de Yaxley et sourie légèrement. Ah, les Serpentard. Les premiers jours, ils sont tous levés avant les aurores et maintenant, c'est à peine s'ils ne dorment pas encore quand les cours commencent. Heureusement qu'ils ont cette sale manie de se préparer à toutes les éventualités. J'entre sur la pointe des pieds jusqu'à la salle-de-bain et m'y enferme avant de soupirer.

« Loki, tu peux... »

Le serpent hoche à nouveau la tête. Aussitôt, un halo jaunâtre semblable à ma magie l'entoure avant de grandir et tapisser tous les murs de la pièce, créant une sorte de barrière lumineuse avec le monde extérieur. Je souris à celui qui semble bien être mon familier en guise de remerciement et le laisse glisser sur le lavabo afin de me déshabiller. Je prends une rapide douche et tire de mon casier une robe d'uniforme que j'enfile, avant de grimacer. De pire en pire. J'ai du mal à bouger mes bras correctement et mes poignets sont totalement découverts. Ne parlons même pas des chevilles. Comment cela se fait-il que j'ai pu grandir aussi vite ? J'ai l'impression d'être une géante, maintenant. Pourtant, c'est à peine si j'ai rattrapé mes voisines. Toujours est-il qu'il devient plus qu'urgent de refaire ma garde-robe. Mes tenues ne sont pas faites pour une personne ayant un début de poitrine. J'ai onze ans, merlin. Ne me dites pas que la puberté commence déjà... Ça va trop vite, je le vois bien. Si ça continue ainsi, dans deux mois, j'ai un corps de femme. Je ne suis pas déjà suffisamment bizarre, peut-être ? Il y a des choses qu'Hécate a oublié de mentionner, je pense. Comme une excroissance anormale, par exemple. Franchement, génial, j'adore. J'attrape une paire de chaussette longue et les enfile, cachant et protégeant mes chevilles.

Après avoir consciencieusement séché mes cheveux, je les attache dans ma couronne de tresse habituelle et y plante des piques de diamant jaune. C'est ma dernière journée. Dernière journée à faire semblant d'être une raciste aux idées étriquées. Le procès de mes parents aura lieu demain et si tout se passe bien, je serais totalement libre de mes mouvements. Je serais de toute façon considérée comme une traître à mon sang dès la première heure de cours ce matin. Sortilège avec Poufsouffle, où pour la toute première fois, Bryan sera inscrit à l'appel en tant que Bellencours. J'aurais aimé avoir une heure de répit avant de devoir supporter l'éternelle guerre qui aura lieu dans mon dortoir. Mais c'est ainsi, je ne peux rien faire contre l'enfer qui va arriver. Car il arrivera, j'en suis certaine. Rien que dans mon dortoir, Parkinson ne va tout particulièrement pas aimer la nouvelle. Quant aux autres... Goyle risque d'être la plus dangereuse, surtout après le cinéma que je lui ai fait hier. Yaxley, elle... un véritable mystère. C'est une véritable peste, mais elle tien tout particulièrement à respecter les règles de la hiérarchie. Jusqu'où ira-t-elle les respecter ? Je suis une Grande Lady depuis hier, osera-t-elle faire quoi que ce soit contre moi ? D'une manière ou d'une autre, il est hors de question pour moi de dormir au dortoir pour ce soir. Ni pour les autres nuits, d'ailleurs. En ce qui concerne Eliza... Il faudrait que je lui parle, mais les choses risquent d'être plutôt compliquées.