Chapitre 6

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Point de vue de Data : 

Agression sur mineur, agression. Dans la tête des gens, ce sont des faits qu'on préfère oublier. Tous les jours un gamin se fait violer quelque soit son sexe par un adulte dégueulasse qui comprend pas qu'il faut pas toucher aux gosses. 

J'ai vécu dans la rue pendant six mois après mon retour d'Afghanistan. Des prostituées, j'en ai croisé pas mal. La majorité sont des femmes qui n'ont trouvé que ce moyen pour s'en sortir et survivre et en tant qu'ex-clochard qui s'était rabaissé à mendier pour bouffer moins d'un repas par jour, je comprend pourquoi elles font ça. 

La vie dans la rue c'est tellement la merde que t'es putain d'heureux quand un passant te remarque et t'offre un sourire. T'aime encore plus les enfants parce qu'ils te regardent sans pitié, ils te voient comme un être humain, pas comme un pauvre homme qui sortira jamais de l'enfer.

Mes parents m'ont foutu dehors parce que j'ai jamais voulu finir médecin. J'avais personne pour m'aider, pas même mon frère. Il était mineur quand je suis revenu, il aurait pas pu m'aider sans aller contre eux. J'ai repris contacte avec lui depuis, il fait dans le médicale sans surprise, mais pas pour devenir chirurgien, il veut devenir maïeuticien, c'est sage-femme pour les mecs. Je n'ai pu que le soutenir, c'est génial d'aider des gosses à venir au monde.

Bref, j'ai vécu dans la rue et c'est par pur hasard que j'ai rencontré le club. Un gamin se faisait agresser par quatre autres gars un peu plus âgés dans un coin de ruelle. J'ai fait fuir les gamins, même après des mois sans m'entraîner j'avais assez de carrure pour faire peur à des mioches. Le gosse m'a remercié et le lendemain le père venait me remercier d'avoir aider son fils. C'était Iron, le VP du club. On a parlé, je lui ai parlé de ma vie de militaire et il m'a ramené au club. Demon a écouté mon histoire et ils m'ont proposé de devenir prospect. Un toit, un lit, trois repas chaud et des gens prêts à m'aider, j'allais pas cracher dessus. Mes frères m'ont sauvé ce jour-là.

Les prostituées, les vrais pas les brebis du club, j'en ai croisé pas mal. J'ai dormi dans une rue où plusieurs faisaient le trottoir et c'était courant de voir un enfoiré qu'avait pas de thune pour payer se jeter sur elles contre leur gré. J'en ai aidé une une fois, elle s'est effondré en pleurs contre moi et m'a remercié des centaines de fois sans s'arrêter. Personne ne s'est jamais inquiété de savoir si elle allait bien, parce que dans l'imaginaire collectif ce genre de femme sont des salopes que ça ne dérange pas de se faire baiser par n'importe qui parce que c'est leur travail. Seulement comme toute femme sur terre, elles ont le droit de dire non.

Pour moi toutes les femmes méritent le respect de base. Ensuite c'est à elles d'agir pour le conserver et Beatrice Stewarts n'est pas le genre de femme que l'on respecte. 

"J'ai arrêté de compter." 

Léna à dit la même chose quand je l'ai aidée. 

C'est plus qu'une amie précieuse depuis le temps et je l'ai aidé à sortir de la rue et à se reconstruire après avoir obtenu mes couleurs. Elle est comme ma petite soeur. Aujourd'hui elle travaille comme serveuse à temps plein dans un café-restaurant et elle est resplendissante de bonheur et de vie.

Maintenant j'ai l'impression de la revoir dans Noah d'une certaine façon et je déteste ça. Et la salope Stewarts je veux plus jamais en entendre parler au risque que son prochain client la retrouve transformée en une masse informe et sanguinolente.

Putain mais comment on peut souhaiter à sa fille de devenir une prostituée ? 

Demon ne sait plus contre quoi être en colère depuis tout à l'heure. Ce qui est sûr par contre, c'est qu'il est dans une rage noire. Au fond il avait peut-être toujours voulu des enfants mais qu'il attendait juste de trouver la bonne personne avec qui les faire. Maintenant que sa fille est là et qu'il sait comment elle a vécu, ses démons sont de sortie et ne veulent pas rentrer. 

FlowerOù les histoires vivent. Découvrez maintenant