Chapitre 5

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Point de vue de Noah : 

J'ai coupé les vivres à ma mère. Elle se démerde à partir de maintenant. 

En revenant de Denver, je me suis rendue compte que ne pas me faire accoster par des gros dégueulasse ou insulter à chaque coin de rue m'a fait du bien. Revenir à Salt Lake City a été une brusque descente aux enfers. 

Dans ma ville natale, je me fais agresser en moyenne deux à trois fois tous les trimestres. Le reste ce sont des attouchements au boulot qui sont rapidement calmés par quelques prises de n'importe quel art martial que je connaisse et le plus pesant reste les regards lubrique, les remarques salaces, et les femmes qui me fusillent du regard et m'insulte en m'accusant de séduire tout ce qui bouge. 

C'est mon quotidien à Salt Lake City. 

Il n'y avait qu'au boulot que j'avais droit à un minimum de respect, j'avais fait mes preuves et j'avais obtenu mon poste à la sueur de mon front donc j'avais le droit à la considération de mes collègues. Mes élèves étaient vite recardés quand il franchissaient la ligne et cette société représentait une bulle tranquille où je pouvais me réfugier sans problème. 

Seulement mon supérieur à décidé que je serais sa pute personnelle. Il a essayé de me violer, ça ne fera que le septième cette année, je me suis enfuie du bureau jusqu'au tatami et heureusement, nous étions tous les deux en tenus donc je l'ai envoyé voler "un peu plus violemment que prévu pour l'entraînement." J'ai écris ma lettre de démissions et pris mes congés pour le lendemain avant de définitivement quitter ce boulot. 

Je savais qu'il allait recommencer et si je refusais trop, il allait me faire virer. J'ai simplement pris les devants avant que ça ne dégénère gravement. 

J'ai appris quelques jours plus tard que ma mère avait fait traîner l'idée que j'étais ouverte aux parties de jambe en l'air si on y mettais le prix. 

Ouais, en fait j'ai appris ça en rentrant du club d'Erik. J'ai engueulé ma mère comme une daronne engueule sa gosse et elle a finit par m'avouer que depuis que j'avais seize ans elle espérait que je l'aide dans son commerce sexuel. 

En bref elle voulait me vendre mais les cours d'art martiaux que je prenais et ma propension à la violence l'avait défendu de me présenter des clients avant que "je ne devienne un peu plus docile". Inutile de préciser que ce n'est jamais arrivé. 

Elle m'a traité de fille ingrate et m'a foutu dehors. 

Ça fait mal de se rendre compte que la seule personne que vous penser vous avoir aimé d'un amour sincère même si tordu pendant toute votre vie, vous prend en faite pour un distributeur de billet.

Actuellement je suis a un stand de tir, je pars pour Denver demain. 

Je viens de vider six chargeurs dans le mille pour évacuer ma colère, ma frustration et ma tristesse. J'ai suivi une formation pour enseigner le tir. Je sais tirer depuis bien avant que je ne sois majeur, bas quartiers oblige, mais avec ça j'ai pu entrer comme formatrice dans une société de sécurité. 

Tout est de la faute de ma mère. 

Les agressions. 

Les avances. 

Les regards mauvais. 

Les regards lubrique. 

Mon mal être. 

Et je me raccroche a elle pour quelques câlins et des "je t'aime" vide de sens pendant ma jeunesse. J'ai même cru a une époque qu'elle faisait ce travail pour me donner une belle vie mais en fait, j'ai toujours été un poids dans ses plans pour s'envoyer en l'air avec le plus de monde possible. 

FlowerOù les histoires vivent. Découvrez maintenant