Chapitre 4

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Point de vue de Demon : 

Elle ne m'a même pas regardé. 

Elle avait l'air crevée, agacée, et Beatrice n'a rien arrangé au bordel. Putain elle parle de Noah comme une pote prostituée ! Comme si elle voulait d'une vie comme ça pour sa fille ! Ma fille !

Elle l'a humilié et elle s'en contre-fou. On peut pas appeler ça une mère. C'est pour ça que je voulais pas de gosse avant d'avoir trouvé une femme qui mérite d'en avoir, un enfant a besoin de parent pour l'élever et un père biker peu présent avec une réputation de criminel, c'est pas suffisant. 

Ça aurait toujours été mieux que ça. Même a plus de quarante balais, Beatrice agis toujours comme une pétasse avec deux neurones et cette pute est loin d'avoir la fibre maternelle. Même moi j'aurais pu prendre soin de Noah mieux qu'elle ! Bordel elle a donné un nom de mec à sa fille ! 

J'ai emprunté la salle de sport du chapitre pour me défouler. J'ai manqué de faire exploser mes démons devant ma fille et j'aurais regretté qu'elle voit ça. Toute cette putain de ville la prend pour une pute, toute, la putain, de ville ! Merde ! 

J'ai envie de faire un carnage. Trois de mes frères lui ont fait des avances. TROIS DE MES FRÈRES !! Le sac de sable se perce. Putain. 

"C'est sûr que tu lui ressemble."

Je tourne la tête et tombe sur le frère de coeur de Noah. 

"Dis toujours. Je souffle en m'asseyant sur un banc. 

- Votre tronche quand vous retenez d'exploser est pareille et quand vous êtes en colère et triste vous allez frapper un sac de sable pour décompresser et évacuer.

- Nos démons ne sont pas les mêmes. 

- Mais ils existent. Et si toi tu as des frères pour t'aider à les affronter, c'est pas le cas de No'. 

- No' ? 

- Noah. J'ai jamais réussis à l'appeler par son prénom. Elle est pas assez masculine pour porter un nom de mec. 

- C'est vrai qu'elle est jolie. Mais pas touche !

- Je parles pas de ça. Elle a une grâce et une sensibilité qui sont spécifiques aux femmes. C'est pas un garçon manqué même si son travail et ses réactions peuvent laisser penser le contraire. 

- Elle paraît pas très coquette non plus. 

- Si elle laisse dépasser un bout de peau et met ne serait-ce qu'un peu de mascara c'est le festival des insultes à peine dissimulées et des propositions salaces. Tout le monde la voit comme "la fille de la salope Stewarts" et dans la tête des gens les chats ne font pas des chiens.

- J'arrive pas à croire que Beatrice a une réputation pareille. 

- Elle est sortie avec le maire de la ville, marié, quand No' avait dix ans. C'est devenue la salope la plus célèbre du coin. 

- T'as parlé d'un combat tout à l'heure... 

- Un combat illégal dans le quartier où on a grandit. Y'a pas de danger, personne ne vient lui chercher des noises. 

- Et c'est sensé me rassurer ? Je siffle. 

- No' n'est pas faible. Elle ne l'a jamais été. Elle casse des gueules depuis qu'elle est petite et les deux types pour qui elle s'est fait coffrer ne sont pas les premiers et surement pas les derniers à  rencontrer ses poings. 

- Ça me fait chier bordel. C'est pas la vie qu'elle aurait dû avoir. Elle devrait pas vivre comme ça. 

- Je suis d'accord. Mais elle quittera jamais la ville pour vivre ailleurs. Elle a personne nulle part à part moi et la salope qui lui sert de mère. Elle attend rien de l'avenir et des gens donc elle a ni l'envie, ni la force de partir se construire ailleurs. J'ai trouvé ma famille au club mais c'est loin d'être son cas. Si tu devais l'emmener avec toi j'approuverais. 

FlowerOù les histoires vivent. Découvrez maintenant