Eyes [L.S]

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« Lève les yeux. Vraiment. Et regarde. Regarde vraiment, Louis... Fais un effort s'il te plaît. Ouvre tes yeux et observe les couleurs, les formes, tout ce qui constitue le paysage. Urbain certes, mais le paysage. Regarde à quel point les couleurs que tu as l'impression de voir tous les jours et semblent ternes sont en réalité éclatantes. Regarde à quel point le bleu du ciel est clair en fin de soirée. Les nuages rosés par le coucher de soleil. L'horizon orange qui se perd, là-bas, au loin. Celui qui est coupé brusquement par les bâtiments assombris par l'absence du soleil qui illuminera cette façade demain. Lève les yeux et observe tout ça. Parce que c'est beau. Parce que pendant longtemps, pendant trop longtemps j'ai gardé les yeux baissés sur le bitume. Et pendant trop longtemps j'ai subi la vie au lieu de la vivre. Et je refuse de te laisser perdre plus de temps que je ne l'ai fait. Je t'aime trop pour ça. Alors bordel, ouvre et lèves les yeux. Regarde le vert des arbres qui est presque chaud sous la lueur orangée des derniers rayons de soleil. »

« Haz, je vais être honnête, mais le seul vert qui est vraiment pétillant à mes yeux et dont je n'oublierai jamais l'éclat, c'est celui de tes yeux. »

« Alors si c'est le vert de mes yeux, lève les tiens pour les voir. Mais par pitié, arrête de regarder le vers le sol. C'est comme si tu regardais les abysses, comme si elles t'attiraient un peu plus profondément chaque jour et je refuse de les voir t'emporte un peu plus loin de moi chaque jour. Tu n'as vraiment pas envie de regarder vers le ciel, vers la liberté, vers la vie ? Tu ne veux vraiment pas tenter de casser ces chaînes qui t'entraînent plus en profondeurs chaque jour ? Putain mais Louis, arrête. Arrête de refuser de rejeter chaque main tendue. Attrape-là et sors de là. J'ai besoin de toi. Je t'aime putain. J'aimerais, et j'espère sincèrement que tu comprendras un jour que oui, ton état impacte ton entourage et les gens qui t'aiment. Que tu le veuilles ou non, c'est le cas. »

« Et si ce que je vois en levant les yeux ne me plaît pas ? Et si toutes les belles images que tu me décris n'étaient que des peintures que je peux apercevoir au premier regard mais qui ne font que cacher des murs ternes, comme tu le dis ? »

« Eh bien même s'il s'avère que ce ne sont que des tapisseries cachant des murs plus sombres les uns que les autres, je serai là pour t'aider à raviver les couleurs de ces tapisseries qui décorent les murs de la vie. Personne n'a jamais dit que tout serait rose. Tout ne peut pas être teinté de couleurs éblouissantes, sinon, comment réussirions-nous à distinguer les belles couleurs qui éclairent nos journées ? Nous les considérerions comme banales. Et elles le sont. Si on les regarde sans les voir, alors elles le seront. Mais il suffit de s'arrêter pour les observer réellement. De prendre le temps de les voir pour s'apercevoir de leur beauté. Et quand notre moral est au plus bas, que nous avons du mal à suivre, que nous sommes perdus, on peut regarder ces couleurs. Elles peuvent nous réconforter si seulement on prend le temps d'essayer de les voir sous différents angles. Alors je t'en prie, essaye. Je serai toujours là pour t'aider et te soutenir. Je crois l'avoir toujours fait jusqu'à maintenant et je n'ai pas l'intention de faire en sorte que ça change. Alors ouvre enfin les yeux et vois. »

Alors il ouvrit enfin les yeux. Il les leva pour les plonger dans les miens. Et je pus enfin retrouver ce bleu qui m'avait tant manqué. Mes doigts se faufilèrent entre les siens afin de rejoindre leur place. Le contact de sa peau contre la mienne me dit frissonner. Cela devait bien faire quelques jours que Louis s'était enfermé dans sa chambre sans accepter la moindre compagnie ni même visite.

Mais à ce moment-là, alors qu'il était face à moi, c'était à mon tour de regarder réellement les couleurs. Le bleu de ses yeux qui ressortait malgré la pénombre de sa chambre, ses lèvres roses dont j'avais été privé depuis ce laps de temps. Alors je m'approchai doucement. Lentement. Ses yeux avaient rapidement trouvé mes lèvres pour les observer se rapprocher Quand enfin, nos souffles se mélangèrent, ce n'était plus des papillons qui se battaient dans mon ventre, mais tout un tas de feux d'artifices qui fusaient de toute part, suivis de nouveaux frissons qui parcoururent ma peau.

Ce n'était pas moi qui avais joint nos lèvres. Ce n'était pas moi non plus qui avais posé ma main sur sa joue en premier. Non. C'est lui qui avait uni nos Bouches dans un premier baiser qui me rappela encore une fois à quel point elles m'avaient manqué. C'était lui qui avait frôlé ma joue dans une tendre caresse avant que ma propre main qui ne tenait pas la sienne vienne se loger dans son cou.

Mais c'était moi qui avais reposé mes lèvres sur les siennes.

Et c'était moi qui espérais qu'à partir d'aujourd'hui, Louis regarderait réellement les couleurs. Que Louis cesserait de regarder vers le sol au lieu de jeter un coup d'œil vers le ciel.

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Bonsoir ! Comment allez-vous ?

Je ne sais pas pourquoi j'ai écrit cet OS, j'en avais simplement envie, je suppose. Enfin, je ne pouvais pas rallumer la lumière puisque ma fenêtre est ouverte et que je n'aime pas les insectes et je n'ai pas envie de sortir de mon lit pour la fermer. Donc je ne pouvais pas préparer mon prochain chapitre ni le rédiger. Donc j'ai écrit sur mon téléphone ce petit OS.

Essayez de réfléchir à quelque chose de positif dans votre journée, vous pouvez le partager ici en commentaire si vous le souhaitez, je lis les commentaires même si je ne réponds pas toujours :)

Merci beaucoup à ceux qui me lisent, qui votent et/ou commentent, ça me fait vraiment plaisir.

L'idée de cet OS m'est venu pendant que je regardais le ciel dans une rue proche de chez moi dans laquelle il y a pas mal de couleurs qu'il m'arrive de prendre le temps de regarder correctement.

Prenez soin de vous, ayez confiance en vous et n'oubliez pas que vous êtes importants.

S.

Recueil d'OS [L.S/Z.M]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant