Parce que les souvenirs viennent à s'éloigner et que l'on peut lutter contre l'oubli aussi longtemps qu'on le souhaite, les détails ne sont pas éternels dans la mémoire. Sans photos, comment se souvenir de tout ? Qui serait là pour nous décrire les scènes avec tant d'exactitude que les images seraient détrônées quant au nombre de détails qu'elles apportent ? Alors oui, elles vont simplement retranscrir avec exactitude un lieu, une personne, un visage, un sourire qu'on aurait oublié. Elle ne raconterait pas les émotions autrement que par les expressions présentes sur les visages, que par l'atmosphère qui se dégage de la photographie en question. Mais quelques fois, je me demande ce qui est le mieux entre les souvenir qu'on nous compte, les contextes d'une image qui ne peuvent être décrits que par des personnes présentes sur place. Mais sans ces images nous n'avons pas de moyen de poser de visuel précis sur une scène puisque chacun d'entre nous donnons un sens différent aux mots. Je m'explique : un exemple simple, si je vous parle de bleu, vous verrez tous la couleur, mais pas la même teinte. Si je vous parle d'une maison, vous ne verrez pas la même. Alors que sur une image, on n'invente pas les objets présents sous nos yeux.
C'est grâce à des photos qu'on m'a montré que je le reconnais, là, devant moi. Mon corps le reconnaît, mon cœur réagit avant que l'information ne soit montée à mon cerveau. Parce que les détails s'éteignent peu à peu, ne laissant qu'une vague ombre avec les choses dont je me souvenais, ses cheveux châtains, ses yeux bleus et ses fines lèvres que j'ai tant aimé embrasser. Lorsque les larmes viennent brouiller ma vue, que mes jambes tremblantes m'abandonnent, je me laisse enfin tomber. J'abandonne. J'ai été suffisamment fort pendant ces années durant lesquelles il n'était plus là. Je n'entends même pas le bruit que fait son sac en s'échouant sur le sol du hall de la gare. Je sens juste ses bras m'enlacer enfin.
Je disais qu'on m'avait montré des photos. Mais en réalité, c'était moi, c'était nous qui les avions prises, ce n'était simplement pas nous qui les avions développées. Lorsque mes bras se referment autour de lui et que les sanglots brisent mon souffle pendant que ses larmes viennent couler pour terminer leur course dans mon cou ou mon tee-shirt, lorsque son visage s'éloigne de moi alors que ses doigts sont toujours aussi fermement accrochés à mon dos, refusant de lâcher le tissu qui le couvre, que ses lèvres retrouvent enfin mes lèvres, alors là, je sais que lorsque nous rentrerons chez nous, tout à l'heure je me sentirai enfin entier. Que notre fille retrouvera enfin son père et que ce ne sera pas un soir de plus que je passerai à compter les jours en attendant un appel. Parce qu'il est rentré. Il est là, entre mes bras. Et je remercie le ciel qu'il ait décidé de rentrer et qu'il ne lui soit rien arrivé. Parce que même si je sais qu'il repartira et que je ne pourrai jamais l'en empêcher, je l'aime plus que tout et si je dois me raccrocher à nos souvenirs alors je le ferai. Pour nous.
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Bonsoir ! Comment allez-vous ?
J'ai eu l'idée d'écrire ces quelques mots alors que je voulais aller me coucher il y a une vingtaine de minutes. Je suis désolée de ne pas poster beaucoup d'OS mais ceux qui suivent aussi mes fictions auront peut être remarqué que je poste moins également. La reprise des cours etc...
Une chose de positive de votre journée ?
Prenez soin de vous, ayez confiance en vous et n'oubliez pas que vous êtes importants. Vraiment. Parce qu'on se ne rend pas compte mais un jour on a besoin d'entendre ou lire ces mots alors n'en doutez jamais.
S.
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Recueil d'OS [L.S/Z.M]
FanfictionAnciennement Insécurité J'ai changé pour faire un recueil d'OS, j'avais la flemme de faire un livre pour chaque x)