Jonathan était revenu quelques secondes après que Billy et ses sbires soient partis du salon où Steve et Nancy étaient installés. L'oméga avait certainement attendu qu'ils s'en aillent avant de les rejoindre, deux bières entre les mains, car qui était assez fou pour croiser Billy alors qu'on pouvait l'éviter ?
Nancy était toujours autant tendue. Sa mâchoire était contractée et ses doigts jouaient nerveusement sur ses genoux. Ses phéromones de colère et d'irritation flottaient dans l'air. Pour la calmer, Jonathan s'était penché vers elle et l'avait laissé le flairer, l'avait laissé déposer son odeur sur lui. Même si Steve l'avait bel et bien remarqué, il n'avait fait aucune plaisanterie à ce sujet – ce n'était pas le moment.
Steve était lui aussi très troublé par l'intervention de Billy, bien qu'il essayait de le cacher – même si dans les faits, son odeur ne trahissait personne. Toutefois, Nancy était si tendu et Jonathan si préoccupait par elle qu'ils ne faisaient pas attention à lui. Les joues de Steve étaient devenus très rouges, ses mains étaient moites et malgré le fait qu'il se détestait pour cela, il n'avait pas pu s'empêcher de chercher Billy des yeux toute la soirée.
_ Ce gars, c'est vraiment un enfer, râla Nancy pour la dixième fois depuis que son oméga était revenu. Je ne comprends pas pourquoi tant de personnes sont à ses pieds !
_ Les phéromones, fit pensivement Jonathan avant de boire à nouveau.
Il s'était assis sur l'accoudoir du canapé du salon de Barbara Holland. Son bras gauche entourait les épaules serrées de Nancy, et de l'autre, il tenait sa bière, déjà à moitié bue. À chaque fois que l'alpha émettait un commentaire – plus semblable à un grognement qu'autre chose, il resserrait sa prise sur elle, comme pour lui signifier que son oméga était là, que tout allait bien et que son alpha pouvait s'apaiser. Ça avait l'air de marcher, car petit-à-petit, les tics nerveux de Nancy s'étaient calmés et ses muscles s'étaient légèrement détendus.
Nancy avait tourné la tête vers Jonathan, les sourcils froncés, la mine soucieuse.
_ Parce que toi tu comprends peut-être ?
L'oméga haussa les épaules. Steve, qui avait senti les hormones de Nancy devenir plus fortes, comprit que Jonathan s'était introduit dans un terrain très glissant. Steve s'enfonça davantage dans le canapé, sirota sa bière en se demandant comment son ami aller se sortir de là.
_ J'y crois pas ! s'exclama Nancy mi-dégoûtée mi-choquée. Es-tu en train de dire que Billy Hargrove t'excite ?!
En voyant le visage de Jonathan devenir rouge d'embarras et son odeur se tintant de honte, Steve ne put réprimer un petit rire moqueur.
_ Non !
Nancy semblait désormais énervée, comme sa forte odeur dans le salon pouvait le témoigner. Elle chassa d'un geste rageur le bras de Jonathan de ses épaules et croisa les siens contre sa poitrine.
_ Nance, je te jure qu'il ne me fait rien du tout ! se justifia Jonathan dont la voix n'était pas aussi assurée qu'elle aurait dû l'être. Je te le jure !
_ Bonne chance, mon pote, se moqua Steve en prenant une nouvelle gorgée de sa boisson alcoolisée.
Ses deux amis lui lancèrent un regard noir qu'il préféra ignorer et il se prit un coup de coude dans les côtes. Il renversa un peu de bière sur sa chemise bleue, ce qui lui arracha un gémissement énervé.
_ Bien fait, railla Jonathan.
_ Je n'y crois pas, répéta une nouvelle fois Nancy incrédule.
Jonathan posa sa bouteille – désormais vide parce qu'il avait bu la fin d'une seule traite – sur la table d'un geste déterminé et se pencha sur Nancy. Il lui attrapa les mains et planta ses yeux dans les siens. Jonathan prenait quelques risques en faisant cela car, même si les deux étaient en couple, soutenir le regard d'un alpha sans être marqué pouvait être une offense, surtout quand l'alpha en question était déjà énervé après vous.
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Alpha Beta Omega Dynamics [Harringrove]
FanfictionSteve est un oméga, mais cela ne l'a jamais vraiment dérangé. Il s'accepte tel qu'il est et adore (enfin pas toujours) s'occuper de Dunstin, Lucas, Will et Mike. Mais quand des choses étranges se passent dans sa ville, quand le désir qu'il entretien...