Alpha Beta Omega Dynamics [Harringrove]

Chapitre 20

Bonne lecture ☀️😆

Seuls les pas de Steve claquant sur le parquet en bois sombre des Henderson résonnèrent dans le couloir désert. Il faisait sombre, seule la lumière de la cuisine éclairait les mètres que l'oméga parcourait, peu serein.

Après qu'il a finalement réussi à convaincre les « enfants » qu'il n'y avait absolument rien à craindre et que découvrir son sexe secondaire n'était pas forcément une mauvaise chose en prenant son exemple – ce qui n'avait persuadé personne (la discussion avait au moins duré une bonne dizaine de minutes), Steve s'était dit qu'il était temps d'aller voir Will qui s'était isolé d'eux.

Mike avait décidé que c'était à lui de s'y rendre – puisqu'il était après tout son meilleur ami – mais Steve lui avait rétorqué qu'il allait s'en charger tout seul. Mike avait reniflé d'un air contrit, visiblement vexé de ne pas pouvoir aller consoler Will à la place de Steve. Mais ce dernier s'était dit que c'était son rôle, au-delà de son poste de baby-sitter. Le souvenir de leur presque-conversation dans la voiture en rentrant de la piscine municipale lui était revenue en tête.

Ce soir-là, Will avait voulu se confier à lui, mais Mike les avait interrompu en revenant dans la voiture et en pressant Will pour qu'il descende. Ils n'avaient jamais eu l'occasion d'en reparler tous les deux. Steve ne savait toujours pas ce qu'il avait voulu lui avouer. Seul le souvenir de ses yeux plein de larmes l'informait de l'importance de ce qu'il avait à dire et lui intimait qu'il devait agir.

Et puis, si Will avait voulu se confier à Mike, il aurait déjà eu mille fois l'occasion de le faire, n'est-ce pas ? Will avait spécifiquement tenté de parler avec Steve, non ?

Ainsi, revêtu d'un semblant de courage branlant que son rôle de confident de l'instant lui procurait, Steve se rendit dans la chambre de Dunstin, où Will s'était enfui il y a plusieurs longues minutes maintenant. Les autres adolescents étaient restés dans la cuisine, attendant la fin de la cuisson de ce qu'ils avaient cuisiné (Steve ne sachant toujours pas ce que cela pouvait bien être).

Alors qu'il a atteint la chambre, la porte de cette dernière était entrouverte. Il la poussa doucement et trouva Will, la tête entre les mains, assis sur le bord du lit. La chambre de Dunstin était rempli de radios qu'il adorait démonté et remonté et d'un ordinateur qui prenait la moitié de la place de son bureau. Les murs étaient recouverts d'une tapisserie un peu enfantine, mais cela correspondait bien à la vision que Steve avait encore de Dunstin.

À pas de loups, il s'approcha de lui et s'installa à côté, faisant le moins de bruit possible, comme si le moindre mouvement brusque allait le faire détaler à toutes jambes. Il avait l'impression que Will était une proie et que lui, était le chasseur.

Le silence persista, on n'entendait que leur respiration et les rires étouffés provenant de la cuisine. L'atmosphère était un peu oppressante entre eux. Steve s'attendait au moins à ce que le plus jeune relève la tête mais il n'en fit rien. Après tout, ils ne se trouvaient pas dans un film où tout le monde se confiait aussi facilement. Steve se sentit un peu bête, n'ayant pas la moindre idée de comment amorcer une discussion avec lui.

Steve et Will n'étaient pas les plus proches amis. L'oméga savait y faire avec Dunstin – après tout, c'était avec lui que toute leur amitié avait débuté. Il savait qu'il fallait être totalement honnête avec lui et lui parlait comme à un adulte. Avec Mike et Lucas, c'était à peu près la même chose, surtout qu'il avait été l'ancien petit-ami de la sœur d'un d'entre eux, ce qui par la force des choses avait tissé des liens. Il avait appris qu'il ne fallait le prendre de haut, sinon on en payait le prix fort. Avec Onze, c'était assez simple quand on finissait par comprendre son fonctionnement. Il fallait seulement lui expliquer les choses le plus clairement possible. Quant aux affaires de Max, Steve essayait de s'en mêler le moins possible, redoutant des représailles avec son alpha de frère, mais il savait que s'il avait à le faire, il devrait se montrer ferme et encaisser quelques sarcasmes.