Chapitre 1

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Steve Harrington n'avait pas toujours été une bonne personne. Il n'avait pas toujours été le camarade de classe idéal (il avait peut-être quelques fois piqué le devoir de classe d'un autre élève), n'avait pas été le meilleur ami qu'on puisse rêvé (comme pouvait l'attester son altercation avec Jonathan Byers l'année dernière – altercation qu'il avait malencontreusement perdu), et n'avait pas été un petit-ami parfait.

Son statut d'oméga ne l'avait jamais réellement freiné dans sa vie. Il s'était fait facilement des amis à son lycée, devenant rapidement un adolescent populaire et apprécié par le plus grand nombre. Et puis, il ne fallait pas le nier, Steve était loin d'être désagréable à regarder. Avec ses cheveux bruns clairs, ses grands yeux de biche et ses lèvres délicatement boudeuses, il avait déjà su en faire craquer plus d'une – et d'un.

Non pas qu'il en jouait, de son physique. Mais lorsque vous êtes un oméga dans une ville assez arriérée, tous les moyens sont bons pour se faire respecter ; la carte du charme était même le meilleur atout.

Toutefois, sa beauté ne l'avait jamais empêché de se salir les mains. Parfois, battre des cils et affichait une moue triste ne suffisaient pas – et énervaient davantage par la même occasion l'interlocuteur en question. Dans ces cas-là, Steve n'avait pas d'autres choix que de se battre. Il n'aimait pas forcément ça, mais en tant qu'oméga, on attendait de lui qu'il se comporte comme une princesse qui attend d'être sauvé. Or, ce n'était pas ce qu'il était et il comptait bien le montrer.

Bon, il n'avait presque jamais gagner de confrontation. En effet, même si la société voulait que les omégas soient des « princesses en détresse » et que Steve s'y opposait avec toute la ferveur qu'il lui était possible, il fallait admettre que la force n'était pas une caractéristique des omégas. Les douleurs et les courbatures qu'il avait eues le lendemain d'après chaque bagarre le lui avait rappeler avec amertume. Mais cela ne l'avait jamais arrêté.

Son ego avait tout de même pris un sacré coup, lorsque Jonathan et lui s'étaient battus et qu'il avait perdu. Jonathan était également un oméga et – c'était peut-être la fierté de Steve qui parlait – il avait toujours cru que physiquement, il aurait été capable de la battre à plat de couture. À croire que le karma s'était bien vengé de sa suffisance et de son impertinence.

En tous cas, Steve n'avait jamais mal vécu le fait d'être un oméga. Non jusqu'à aller à dire qu'il en faisait une fierté, il n'en avait pas honte. Ce statut faisait parti de lui, était ce qu'il était et pas même la société ne pourrait lui imposer un comportement-type.

Son histoire, aussi éphémère fut-elle, avec la charmante et caractérielle Nancy Wheeler lui avait apporté beaucoup de choses à ce niveau-là. Elle avait été la première alpha à qui Steve s'était réellement attaché. Elle lui avait fait découvrir une nouvelle façon de voir les choses qui l'avait changé à jamais. Toutefois, ils avaient finalement rompu et Nancy avait commencé à sortir avec l'oméga Jonathan.

On dit bien souvent qu'il ne faut pas rester ami avec ses ex-petites-amies. Mais comme d'ordinaire, Steve n'en avait fait qu'à sa tête. Il avait continué à traîner avec elle, devenant même ami avec Jonathan. Ils étaient souvent ensemble et ils n'étaient pas rare de les voir tous les trois après le lycée.

Steve n'avait pas été aussi dévasté qu'il l'avait pensé après leur rupture. C'était comme si il était évident qu'entre elle et lui, cela ne collait pas. Il s'était plutôt senti soulagé, une fois qu'ils eurent cassé, comme si on le soulageait d'un poids. Bien sûr, il avait été triste quelques semaines – après tout, il avait perdu une complicité à laquelle il tenait – mais il n'avait pas été submergé par la moindre affliction ou chagrin.

Puis, Steve avait obtenu un emploi chez Scoops Ahoy au Centre commercial Starcourt – qui avait ouvert que très récemment – et avait rencontré Robin Buckley, une alpha qui était également l'une de ses anciennes de classe. Au départ, elle lui était apparu comme distante et cinglante, même désagréable parfois. Puis, ils avaient discuté, elle lui avait confié quelques petites anecdotes sur le lycée, comme par exemple qu'elle lui en avait voulu, du temps où Steve n'était pas encore sorti avec Nancy, où il se comportait comme un vrai connard. Elle avait parlé de cette fille alpha, que Steve draguait, qui n'avait d'yeux que pour lui, et il en avait déduit que c'était parce que Robin l'aimait lui. À partir de cet instant, sa vision de leur relation changea.

Puis, les choses, qui d'un premier abord lui étaient déplaisantes, lui apparurent petit-à-petit séduisantes. Steve avait rapidement développé des sentiments pour elle. Son esprit railleur et ses répartis sarcastiques lui plaisaient bien finalement. Au bout de quelques semaines, il s'était jeté à l'eau et l'avait invitée à sortir avec lui. Il avait été bien déçu quand Robin le remballa et lui avoua qu'elle préférait les filles. Mais il avait gagné une amie et n'avait pas pensé amoureusement à Nancy depuis des mois alors il s'en était facilement accommodé.

Le « Roi Steve », comme l'appelaient anciennement ses amis, Tommy Hagan et Carol Perkins, s'était plutôt transformé en « Nounou Steve ». Il s'était lié en effet d'amitié avec Mike, Will, Lucas et surtout Dustin, avec qui il entretenait une amitié aussi improbable que belle.

Après s'être éloigné de Tommy et de Carol, aux moments où il ne travaillait pas avec Robin au Scoops Ahoy, il s'était quelques fois improvisé baby-sitter pour ces enfants. Leurs parents lui faisaient aisément confiance, grâce à son statut d'oméga. D'abord réticent, Steve avait vite compris que c'était un moyen pour lui de gagner facilement de l'argent et de passer du temps avec ses amis.

Mike, Will, Lucas et Dustin – qui étaient tantôt accompagnés de Onze et Max – étaient encore trop jeunes pour connaître leur « rang », ce qui permettait à Steve de se reposer, physiologiquement parlant. Il ne bouillait plus dans cet immense bain d'hormones, ce qui lui faisait un bien fou ! Être un oméga le rendait plus sensible aux « odeurs » des autres. Même si Jonathan lui avait dit que c'était juste lui, Steve refusait de croire que tous les omégas ne sentaient pas tous ce que lui sentait.

_ C'est parce que tu n'as pas couché avec un alpha depuis longtemps, lui avait dit Robin après qu'il lui en a parlé.

Steve avait simplement répondu par un grognement.

Il n'avait pas été intimement physique avec quelqu'un depuis Nancy, c'était vrai. Mais ce temps-là ne lui manquait pas réellement. Après Nancy et Robin, à vrai dire, aucun alpha ne lui avait plu réellement, au point de coucher avec lui.

Puis, Steve ne voulait pas redevenir celui qu'il était autrefois, à être condescendant avec tout le monde, à se comporter exactement comme on attendait que « King Steve » se comportait.

Ce temps-là était désormais totalement résolu.

Alpha Beta Omega Dynamics [Harringrove]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant