« Jimmy ! » s'écria une voix douce et familière depuis l'entrée de la chambre.
Jim et Leonard se tournèrent vers la porte, dans laquelle se dessinait la fine silhouette de Joanna, suivie par celle de sa mère. Elle entra dans la pièce, se dirigeant sans aucune hésitation vers son père, qui l'attendait, bras grand ouverts. Elle s'y jeta, s'accrochant à son cou, et il la souleva dans les airs, affirmant sa prise sur sa taille.
« Comment tu vas, ma puce ? demanda-t-il près de son oreille, son nez enfoui dans ses cheveux.
— Je suis contente de vous voir, Papa ! Maman a accepté de m'emmener, tu le savais ?
— Oui, chérie, je le savais, c'est moi qui lui ai dit qu'elle pouvait venir.
— Merci, Papa ! Est-ce que Jimmy va mieux ?
— Qu'est-ce que tu penses de lui demander toi-même ? »
Le visage de la jeune fille se fendit d'un énorme sourire et se tourna vers son frère, qui lui souriait depuis son lit. Leonard s'assit sur son fauteuil attitré, posa sa fille sur ses genoux et fit signe à Jocelyn d'avancer, lui montrant la chaise posée de l'autre côté du lit. Elle ne se fit pas prier et vint prendre place, son sac à main posé à ses pieds, ses yeux sur le corps portant encore les stigmates des derniers évènements.
Joanna s'avança sur les genoux de son père, qui passa un bras autour de sa taille pour l'empêcher de tomber. Sa main se leva, hésitante, avant de se poser sur celle de son frère, qui, si elle était dépourvue de l'attelle qui l'avait restreinte plusieurs jours, portait encore des cicatrices et des bandages épais.
« Tu peux poser ta main sur la mienne, Jo', ça ne me fait pas mal.
— Mais j'ai vu... Ta main était brisée, Jimmy...
— Je sais, mais je t'assure que je ne sens rien. »
Le visage de Jim était doux, calme, il ne trahissait aucune douleur, et toutes les personnes présentes dans la pièce en furent soulagés. Il avait toujours cette tendance à dédramatiser toutes les situations, à éviter de montrer sa souffrance, mais Leonard savait que dans son état actuel, il n'aurait pas pu en faire autant. Alors son expression vide de toute tension était la plus belle chose à voir pour eux.
« Tu te sens mieux, Jim ? Papa m'a dit que tu avais souvent mal et que tu avais peur des fois.
— Jo', ne sois pas trop curieuse avec ton frère.
— Oh oui ! Pardon, Jimmy, j'ai eu tellement peur que j'en oublie que tu as subi tout ça !
— C'est rien, t'en fais pas. Il faut bien que je m'habitue, d'autres poseront des questions et je préfère encore que ce soit toi. J'ai encore mal par moments et j'ai parfois des flashs, mais c'est de mieux en mieux.
— J'espère que je pourrai t'aider à aller mieux quand tu rentreras à la maison. Quand est-ce que tu rentres, d'ailleurs ? »
Les deux enfants se tournèrent vers leur père, qui se retrouva confronté à deux regards perçants et attentifs, ce qui élicita un petit rire de la part de son ex-femme. Il glissa sa main dans un geste réconfortant dans le dos de Joanna et leur sourit, même s'il savait que la réponse ne leur plairait pas.
« Jim rentrera à la maison une fois que ses os seront suffisamment consolidés pour qu'il puisse au moins se tenir assis. Et même une fois que ce sera fait, il faudra être très prudent, et tu devras peut-être rester encore quelques temps chez Maman ou Gran' Madi' le temps que Jim se réadapte à la maison. »
Une lueur à la fois furieuse et déçue traversa les yeux de Joanna et elle se mordit la lèvre. Jim, lui, paraissait prendre cette nouvelle avec recul, puisqu'il ne fit qu'hocher lentement la tête et tourner sa main avec grande précaution pour frôler la paume de sa sœur, qui redirigea son attention sur lui.
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Mon Fils
FanfictionA six ans, James Kirk n'a jamais eu de véritable famille. Quand un père et sa fille passent la porte de sa chambre d'orphelinat, sa vie change à tout jamais. Trigger Warning : Situations de violence physique et psychologique (entre autres). **01/06...