Chapitre 11

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« Tu es prêt à rentrer chez toi, tu crois ? »

Jim, assis dans le fauteuil roulant dans lequel il resterait encore un bon moment, délaissa le sac posé sur le lit qu'il remplissait des quelques affaires personnelles que son père lui tendait. Il posa son regard sur Neavi, qui le regardait faire depuis le fauteuil attitré de Leonard, son éternel sourire aux lèvres.

« J'en suis sûr ! Je sais que Papa a tout arrangé à la maison, et j'ai vraiment hâte de retrouver notre tanière ! »

Les deux adultes de la pièce rirent quelques instants, puis Leonard ébouriffa ses cheveux d'un geste tendre et affectueux. Il n'avait pas dit à Jim tout ce qu'il avait fait pour qu'il se sente à l'aise chez eux, mais son fils savait qu'il avait adapté l'agencement pour qu'il puisse se déplacer facilement et être autonome.

Et il n'y avait pas que la maison qui avait été modifiée. La veille, il avait fait un détour par le garage, où il avait demandé une adaptation de son hovercar afin de simplifier la vie de Jim. Ainsi, le siège passager avait été enlevé, des cales installées et une rampe ajoutée. Il pouvait maintenant monter seul dans la voiture, ou avec un minimum d'aide, et surtout, ne pas être bougé sans cesse entre le fauteuil roulant et le siège du véhicule.

Tout cela était gardé secrètement par Leonard et Neavi, qui avait été mise dans la confidence lorsqu'il avait dû lui demander de garder un œil sur Jim pendant qu'il était parti. La jeune femme lui avait offert l'expression la plus attendrie qu'il ait vue sur elle depuis qu'il la connaissait, et à cet instant, il s'était trouvé un peu papa poule à en faire autant pour son fils. Puis finalement, il avait réalisé qu'il se fichait de l'avis des autres, tant que Jim se sentait à l'aise, sans compter que le regard de Neavi n'était que bienveillance.

Lorsque l'ensemble des affaires de Jim furent rangées dans son sac, il tourna un regard implorant vers son père, qui, bien que connaissant très bien ce qu'il allait lui demander, lui fit signe de parler.

« On y va, Papa, s'il te plaît ? Je veux rentrer à la maison.

— On ne dit pas « je veux », Boy, on dit « j'aimerais », sourit-il.

— J'aimerais rentrer à la maison, s'il te plaît, Papa.

— C'est mieux, c'est bien mieux. Je te laisse dire au revoir à Neavi, alors. »

Le garçon offrit un grand sourire à son père puis fit pivoter son siège vers la jeune Bétazoïde, qui attendait patiemment, les bras ouverts vers lui. Il avança son fauteuil jusqu'à se tenir devant elle, et elle se mit à genoux pour le prendre contre elle. Elle fourragea quelques instants dans l'arrière de ses cheveux avant de se reculer, restant suffisamment proche de lui pour que leurs nez ne soient qu'à quelques centimètres l'un de l'autre.

Elle ramena alors sa main sur sa joue, caressant la fine cicatrice sur sa pommette de son pouce, puis elle embrassa son front et reprit sa position. Les yeux de Jim étaient plongés dans ceux de Neavi, prêts à absorber tout ce qu'elle pourrait lui dire.

« Jim, tu es le garçon le plus fort que je connaisse. Tu peux tout surmonter, je le sais. Ce qui va arriver dans les prochaines semaines ne va pas être facile, mais ton père sera là, et tu sais que tu peux lui faire confiance pour t'aider et te protéger. Mais si un jour tu as besoin de parler à quelqu'un d'autre, j'ai entré mes coordonnées dans ton padd. Appelle-moi à n'importe quelle heure, si je ne peux pas te répondre, je te rappellerai, mais n'hésite surtout pas. Je suis là pour toi, Jim, je veux t'aider si tu en as besoin. »

Le regard de Jim s'embua quelque peu d'émotion, ainsi que celui de son père, juste face à lui. Il avait vraiment pris une bonne décision, ce jour-là, quand il avait demandé à son amie de l'assister. Il n'aurait pu rêver meilleure aide. Neavi sourit encore puis prit le garçon contre elle une seconde fois, et à l'allure détendue que son visage eut soudain, Leonard sut qu'elle lui avait transmis quelques-unes de ses ondes bienfaisantes.

Mon FilsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant