Et Si On Se Trompait...

16.

- Et qui est ma filleule préférée ?

Je la reconnais cette voix. Je me retourne. C'est mon parrain. Le bonheur !
Sans la moindre hésitation, je me jette à son cou. Qu'est-ce qu'il m'a manquée !

- Joyeux anniversaire, ma gagnante. Je suis tellement fier de toi. Tu resteras la fille que je n'ai jamais eu! Et qu'en j'y pense, si c'était à refaire j'aurais payé à nouveau même le double du prix de mon ticket pour venir assister à ce concours.

- Je t'en remercie, mon parrain. Et tu sais que tu es mon préféré. Tu as donc acheté un ticket et pourquoi alors ?

- Je n'étais pas dans le pays, ma chérie. J'ai dû voyager pour régler une affaire. Et je suis rentré hier. Tu sais bien que je ne rate jamais tes fêtes d'anniversaire.

- Bien sûr que je le sais.

Décidément aujourd'hui, les bonnes surprises ne manquent pas. Cet avocat est mon parrain. Comme il l'a dit, je suis la fille qu'il n'a jamais eu. Il est marié déjà deux ans et n'a toujours pas d'enfants mais bon j'ignore la vraie raison. Il est très affectueux envers moi et me gâte toujours avec des cadeaux. Il est de la trentaine.

- Tes parents t'attendent. Tu ferais mieux d'aller les rejoindre. Je suivrai la voiture de ton père et on se retrouvera chez toi.

- D'accord, j'y vais.

 
* *

Mon père m'accueille à bras ouverts.

- Je savais que tu pouvais nous rendre fiers de toi, ta mère et moi.

- Oui, papa. Si tu savais comme c'était stressant mais mes coéquipiers et moi avons réussi !

- Personne n'était calme, ma belle. Ta mère buvait de l'eau toutes les cinq minutes. J'ai dû la rassurer que ça va aller.

- Je n'imagine même pas. Et où est-elle ?

- Elle va revenir. Elle est allée aux toilettes.

- Et je voudrais que tu profites l'occasion d'inviter M. François et mes coéquipiers à nous rejoindre aux festivités de la maison.

- Je m'en charge tout de suite.

Mon père s'exécute à peine quand j'entends mon nom :

- Jenny !

- Oui, Thierry.

- Joyeux anniversaire à nouveau. Je suis fier de toi ! Fier de vous!

- Merci à toi. À ma fête, tu y viens ?

- Bien sûr ! Je dis au revoir à ma mère et je te rejoins.

- Elle peut t'accompagner. Ne la laisse pas partir seule.

- Tes désirs sont des ordres, Mlle.

Je lui fais un grand sourire. Toujours à être galant ce type ! Je l'apprécie beaucoup.

- Jenny ! Je peux te parler une seconde ? Entendé-je dire une voix derrière moi.

Obligatoirement ça doit être ainsi quand on fête son anniversaire ? Je commence déjà à épuiser.
Je me retourne. C'est Ralph.

- J'ai un ami qui souhaite m'accompagner à ta fête. Ça te dérange ?

- Non. Tu as carte blanche, mon cher. Dis à Éliana et à sa mère de nous rejoindre dehors, il faut qu'on y aille à la maison.

Et c'est parti ! En route pour l'ambiance ! Ça va chauffer. Je le sens. Oc'c, prépare-toi !

* *

- Ana, tu es de la famille. Invite nos camarades à prendre place, je te prie. Je monte vite me changer.

- Je m'en occupe.

Que de changements à la maison ! Les décorateurs ont fait du bon travail. Des tables et des chaises sont bien rangés sur la cour et il y a de la bonne musique. Un vrai festin. Vous auriez dû voir ça. Je me suis jamais sentie aussi bien. Tant d'événements heureux en une journée !
À peine passée la porte de ma chambre que j'ai eu le souffle coupé. Il y a une robe déposée sur mon lit. Une robe bleue comme la couleur de l'océan. J'en suis ravie. Je prends une douche au plus vite et l'enfile pour ensuite opter pour des souliers plats. La robe me recouvre les pieds donc les sandales hautes sont une perte de temps. Je descends vite rejoindre mes invités. Ma nièce porte une robe de la même couleur. Elle est sur les genoux de ma meilleure amie.
J'allais m'asseoir à leur table quand mon père m'indique ma place. Tous les yeux sont rivés sur moi.

- Tu es splendide, princesse.

- Merci, papa.

Puis un homme avec une caméra est venu me prendre en photo, ensuite avec mes parents. C'est notre photographe.

- Et quel est ton souhait pour cette année ?

C'est mon parrain qui me parle. Il me pose cette question à chaque anniversaire.

- Je veux beaucoup de choses mais il y en a une qui me tiens principalement à coeur.

- Tu vas me le dire ou je dois deviner ?

- Je vais te le dire mais je ne veux pas être écoutée.

Je baisse la voix avant de continuer :

- D'ailleurs, parrain, c'est un fier service que j'ai à te demander.

- Je t'écoute, chère filleule.

- Je veux voir un sourire sur le visage d'un ami. Un sourire. Un vrai. Un grand. Et pour ça j'ai besoin de ton aide.

- Explique-toi !

Je lui explique toute l'histoire. Il semble hésiter. Je sais qu'il est un avocat influent et très reconnu. Il peut m'aider.

- N'aurais-tu pas tout fait si j'étais à la place de ce jeune homme ? Alors, fais le pour moi, je te prie. Sors-le de la prison. Il a vraiment commandité un meurtre mais c'était de la légitime défense.

- Je te conseille d'étudier les sciences juridiques, tu sais. Tu est pertinente quand tu le veux bien. Oui, je vais régler ça pour ton ami si c'est ce que tu souhaites. Comment s'appelle le type ?

- Il s'appelle William Gabriel, âgé de vingt-deux ans. Lui et moi partageons le même mois de naissance.

Il sort un carnet de sa veste pour écrire quelque chose.

- C'est noté! Et il se trouve dans quelle prison ?

- Je le demanderai à mon ami une prochaine fois et je te le ferai savoir.

- Il est très chanceux de t'avoir comme ami ce garçon. Tu me demandes un service aussi grand pour lui.

- Les amis sont faits pour s'aider, n'est-ce pas ? Merci beaucoup, parrain.

Je lui fais la bise avant d'aller trouver mes amis.

____________
Alors vous avez apprécié ? Je dédie ce chapitre à @thayoo28 😊
Laissez moi vos commentaires. Bisous!