- Hé, Thierry !
- Bonjour, Jenny ! Ça va ?
Je suis assise sur la cour de l'école. On est lundi matin en pleine récréation. Je me régale donc de la cuisine de ma mère.
- Oui, ça va. Et toi ? Lui répondis-je.
- J'encaisse pas mal. Je peux prendre place ?
- Bien sûr.
- Bon appétit ! Ta fête a cartonné hier. C'était extraordinaire et je t'en remercie beaucoup de m'avoir invité.
- À moi de te remercier d'avoir pu honorer mon invitation. Les anniversaires se fêtent, n'est-ce pas ?
- Oh que oui !
Lui et moi donnons libre cours à notre hilarité. Je vais devoir casser le rythme car j'ai une information à le demander au sujet de son grand frère. Je n'ai pas osé le faire hier.
- Ton frère, dans quelle prison est-il ?
Ça se voit qu'il a été surpris par ma question. Il a failli s'étrangler dans son sandwich.
- Loin de là mon intention de remuer le couteau dans la plaie, crois-moi ! Je veux tout simplement savoir.
- Et ça te servira donc à quoi ? Dis-moi.
- Oui, je paraît indiscrète et je le sais. Mais dis-le moi et je ne mettrai plus le sujet sur le tapis.
- D'accord. Il est au Centre Pénitentiaire de Rajmy, à plusieurs kilomètres d'ici.
- Ah ! Merci.
J'aurais regretté amèrement de l'avoir interrogé à ce sujet si ce n'était dans le but de fournir cette information à mon parrain avocat afin de permettre à son frère de retrouver la liberté. Je sais que ça prendra du temps mais j'ai confiance que ce sera une réussite.
J'allais lancé une conversation pour détendre l'atmosphère quand Éliana et Ralph revenant de la cafétéria nous rejoignent.- Vous en avez mis du temps tous les deux.
- Oui, ma chérie. Il y a un grand monde là-bas.
- Vraiment ! Et moi qui ait pu acheter sans encombre ? Lance Thierry.
- Tu es une légende mec, on le sait tous. Moi, j'ai eu mes commandes depuis quelques bonnes minutes mais je devais attendre Mlle qui voulait acheter des frites, intervient Ralph en parlant de ma meilleure amie.
- Bien sûr. J'ai un palais insatiable les amis. Après le repas appétissant d'hier à l'anniversaire de Jenny, ce matin je veux me régaler davantage.
- Je propose que quelqu'un organise la prochaine fête car j'ai grave apprécié l'ambiance d'hier.
- En tout cas pas moi, m'empressé-je d'ajouter.
- On te l'accorde ma belle. J'aimerais organiser un petit quelque chose pendant les vacances d'été à la maison. Je dois d'abord voir ça avec ma mère et je vous tiendrai informée, déclare Éliana.
- Bonne idée ! Je monte à bord, renchérit Ralph. On doit célébrer la vie.
- Oui car j'en connais un qui a vraiment célébré la vie hier soir, ajoute Thierry en lançant un regard à Ralph pour le taquiner.
- Toi par exemple vieux ! Qui d'autres ?
- Moi ? Je me contentais de bavarder avec ma mère quand vous m'avez laissé tomber pour vous faire accompagner. Vous l'avez bien remarqué.
- Si Clara représente une figure maternelle pour toi à présent alors on accepte, réplique Éliana.
Elle ne perd rien pour taquiner les gens celle-là. On se laisse aller dans un fou rire. Quelques élèves proches profitent de nous lancer des regards. Ça ne nous gênait aucunement.
- En parlant d'elle, la voilà ! S'exclame Ralph.
Oui, Clara, notre camarade s'avance à notre direction. Elle nous salue avant de nous faire comprendre que c'est à Thierry qu'elle veut parler en particulier. Le fou rire continue après leur départ.
- La prochaine cible ce sera toi, Jenny, continue Ralph.
- Vraiment ?
- Oui. Sébastien t'envoie des salutations. Demain Dieu voulant après les cours, il nous rejoindra.
- Pour.. quelle occasion ?
- Rien de spécial. Il fait parti de notre bande à présent. Je me trompe ?
- Ce n'est qu'une connaissance et non un ami à moi. À vous de voir ! Il viendra te voir certainement, vous êtes des amis.
- Je sais.
- Laisse-la tranquille ! Barre-toi ! Laisse nous entre filles je te prie, lance Éliana.
- Comment va Keisha ? Demande-t-elle après le départ de Ralph. Elle était mignonne hier comme d'habitude bien sûr. Je viendrai la voir très souvent pendant les vacances si je ne suis pas allée chez ma grand-mère.
J'émets un large sourire. Elle sait comment me détendre cette fille. Parler de ma nièce est la meilleure des choses.
- Elle va bien. Notre porte te sera grande ouverte et tu le sais.
- Je le sais. Et toi ça va ?
- Oui, ça va. Ça va mieux depuis hier. On a remporté le concours de génie, j'avais grandement besoin d'une bonne nouvelle. Et pour toi ?
- L'avenir est incertain avec mon irresponsable de père qui refuse de payer sa part de factures à mon égard. On a appris qu'il va bientôt se marier. J'encaisse sans murmurer comme toujours.
- J'en suis vraiment navrée ma chérie. S'il ose te couper les vivres un jour, ta mère devra songer à emmener l'affaire au tribunal, crois-moi.
- Toi et les sciences juridiques, quelle grande histoire d'amour ! Tu n'as pas à t'en faire, j'espère sincèrement qu'on aura pas besoin d'en arriver à ce stade.
- Si tu le dis. Et la fête dont tu en as parlé d'organiser chez toi pendant les vacances, tu pourras gérer ? Sinon tu n'y est pas obligée tu sais.
- Je serai heureuse de vous recevoir chez moi mais comme je l'avais dit je dois d'abord voir ça avec ma mère.
- D'accord. Je comprends.
Le son de cloche met fin à notre conversation. Éliana est la fille la plus forte que je connaisse. Contrairement à moi, ses blessures intérieures n'apparaissent jamais dans son visage si elle ne vous en parle pas.
On regagne notre classe. Les heures d'après se sont défilées telle une fusée. Une fois le renvoi sonné, je rentre directement à la maison. Mes parents n'étaient pas encore rentrés.
Je me prépare de quoi manger quand j'entends le klaxon d'une voiture. Vêtue d'un débardeur et d'un pantalon délavé, j'attrape mon maillot sur le canapé pour ensuite me dépêche d'aller ouvrir la barrière. C'est Kerry, mon beau-frère. Il rentre avec Keisha. Elle pleure instantanément.
- Il y en a une qui a besoin que sa tante s'occupe d'elle, me lance-t-il.
- Son père est là, je me trompe ? Tu vois bien que je suis occupée.
- Laisse ça je m'en charge. Occupe-toi de lui faire prendre un bain je te prie. Elle est réellement épuisée la pauvre. On a été pris dans de sérieux embouteillages et elle n'arrêtait pas de pleurer.
- Tu as intérêt de te dépêcher car j'ai l'estomac qui gargouille.
- Tu n'as pas à t'en faire.
Je m'occupe de Keisha pour ensuite me satisfaire l'estomac. Mes parents n'étaient toujours pas rentrés. Je profite pour me détendre un peu et de téléphoner à mon parrain après maintes réflexions. Quand on a besoin de lui en urgence c'est impératif de le téléphoner sinon avec cette quantité d'innombrables de gens qui ont besoin de lui, on risquerait de lui envoyer un message qui ne serait peut-être jamais lu. Je lui fais part de l'information concernant le frère de Thierry. Il m'affirme l'avoir déjà su d'après ses sources. Je savais qu'il pouvait gérer cette affaire. Je reste confiante.
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Et Si On Se Trompait...
AdventureQuand celle que j'ai aimée de tout mon être quitte la maison de mes parents pour se marier, j'ai reçu une blessure en plein coeur mais je me suis dite que c'est une étape de la vie et que je dois m'y faire. Mais quand elle quitte la vie définitiveme...