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"Je ne peux plus rien. Des bras serrés autour de soi, ça soulage. On pourrait presque croire que ça va mieux quelquefois. Une minute d'air respirable" - Marguerite Duras

"C'était ça la véritable horreur pour nous. Ces bras qui n'étaient pas laids, pas rudes. Qui nous faisait miroiter un semblant de douceur."


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Il avait du temps à perdre. Il est étendu et ses doigts caressent le relief de la soie couleur saumon. L'odeur des roses artificielles pourrait lui déplaire s'il y faisait attention mais tout son esprit est préoccupé par l'odeur rance de vieux livre du bureau de Lapiovra. Il pense à cette fille qui est encore dans son bureau. Incapable de lui donner un âge, peut-être pas majeur d'ailleurs. Il doit respirer, se laisser aller. Accepter son rôle.


Il a déjà démarré la musique classique. Son corps s'enfonce, accablé par le rose saumon et les parfums tendres. L'amour artificiel de cette chambre rend plus criante encore sa solitude. Plus sifflante sa douleur. Les larmes s'amoncèlent au coin de ses yeux et Monster les ramassent du bout de ses ongles. Il ne s'agirait pas qu'elles coulent et effacent son maquillage. Le fond de teint, la jolie poudre pour ne pas trimbaler son teint de cadavre.

A la place il ressemble à une poupée. Alangui dans ses jolis vêtements cintrés. Dans sa chemise trop blanche et son pantalon trop blanc aussi.

Cadavre, poupée, rien d'humain en somme.


Son cerveau assimile lentement les notes de piano, le parfum chimique et sucré. Son cœur se calme. Ses yeux se ferment.



C'est un poids sur le bord du lit puis une main sur sa joue qui le tire de son sommeil. Un effluve de cerisier vient embaumer l'espace, une bouche se poser délicatement sur sa joue.

« Viens contre moi... »


Namjoon ne rouvre pas les yeux. La voix chaude caresse son visage et il se laisse enlacer. La main fine qui glisse sur son flanc est celle d'une mère. Quarante ans, trois enfants, un mari. Avant que tout commence, qu'il ouvre les yeux et voit la femme. Namjoon profite de cette caresse. Il profite de la pression volatile et sucrée de ses lèvres entretenues, la mèche noire qui glisse de son chignon et caresse son épaule. Un soupir lascif sur ses lèvres. La douceur factice de cette femme lui fait de l'effet.

E̷d̷e̷n̷  | MinJoon | ★Où les histoires vivent. Découvrez maintenant