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Namjoon n'avait pas imaginé ça pour sa vie. Ce n'est pas le chemin qu'il croyait tracé pour lui. Et pourtant le voilà employé permanent de l'Éden, boîte de nuit où les prostitués s'abandonnent au bonheur des clients. Et Park Jimin semble le trouve...
« C'est peut-être compliqué à comprendre mais je préfère baiser. Les gens avec qui je discute me donnent l'impression un instant d'être autre chose qu'une pute. Le retour, quand ce monde là vous ramène à lui, c'est trop brutal. »
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« Tu veux bien me passer le sucre ?
- Oui amour... »
Sunwer se penche, encore à moitié nu dans cette cuisine – de deux fois leur logement- et attrape la sucrière du bout des doigts. Ses cheveux blancs encore humides gouttent sur la table en acajou et sa peau bronzée s'y mêle avec une douceur certaine. Ses doigts sont de nouveaux nœuds dans le bois précieux et Monster soupire de le voir si cambré pour une si petite action.
C'est ça Sunwer, toujours dans l'action.
Jungkook agrippe l'élastique de son caleçon blanc et le tire à lui. Sunwer se laisse retomber gracieusement sur ses genoux. Il rit, de cette expression bruyante qui lui va si bien. Jungkook l'embrasse, il glousse davantage.
C'est la première fois que Jungkook prend son café aussi tard et sans domestiques. Petit son père était dans son dos. Dès qu'il a pu s'échapper de la maison et vivre seul, à seize ans, il a perpétué le schéma dument apprit. C'est étrange et plaisant d'être assis là, un homme sur ses genoux. L'odeur des tartines ne lui est pas écœurante ; il n'a pas mal au cœur. Jungkook mange pour la première fois de son existence autre chose que du café. Mieux que ça ! Il en a envie.
Monster ne dit rien. Il a eu du mal à dormir, seul dans le lit du brun. Ils ont couché ensemble, il s'est laissé guider par son collègue. Une fois nu, éprouvé, il avait cru pouvoir confondre les bras de Jungkook avec ceux de Morphée et s'échapper. Seulement le garçon est sorti du lit, il a pris un second whisky sur sa terrasse. La fête se terminait, les domestiques déjà au travail au beau milieu de la nuit. Sunwer s'est levé. Monster ne regardait pas, tourné vers l'immense pièce vide, la couette serrée contre lui. Pourtant il sait. Le gigolo s'est penché, à enrouler ses bras autour de sa nuque, à embrasser sa joue. Malgré lui il a suivi toutes leurs conversations, les yeux clos, le souffle lourd, épuisé et incapable de dormir.
La maison est reluisante. Deux femmes de ménage font des allers-retours et s'esquintent à rattraper les dernières tâches sur les murs et certains tapis précieux. Monster ne dit rien. Il observe la quiétude presque amoureuse de Jungkook. Les pourboires que Sunwer accumule depuis la veille et le ballet des petites mains – tête baissée, pas léger.
« Jeon Jungkook ! Putain ! Pourquoi n'y a-t-il personne dans cette maison ! »
Il y a un murmure, la voix tonne encore et les pas reprennent sur le carrelage du grand salon. Jungkook esquisse un geste pour indiquer aux deux gigolos de rester à leur place. Ils n'ont pas besoin de ça pour ne prêter aucune attention à l'énergumène qui va débouler. Sunwer et Monster sont des tombes ; ils voient, entendent mais ne parlent ou n'interviennent jamais.
