✺
Namjoon n'avait pas imaginé ça pour sa vie. Ce n'est pas le chemin qu'il croyait tracé pour lui. Et pourtant le voilà employé permanent de l'Éden, boîte de nuit où les prostitués s'abandonnent au bonheur des clients. Et Park Jimin semble le trouve...
« La tristesse comme un typhon, et la solitude qui hurle à vous déchirer les entrailles. Il faut un quelque part, où que ce soit, pour dévorer cette mélasse mélancolique. Et je rate mon errance , le sommeil s'échappe, et la lenteur harassante de toute chose m'étouffe.»
✺
Oups ! Cette image n'est pas conforme à nos directives de contenu. Afin de continuer la publication, veuillez la retirer ou mettre en ligne une autre image.
Namjoon caresse l'arrondi de l'épaule, il descend le long du bras, glisse sur la hanche et éloigne du bout de l'index le drap. Jimin dort comme un enfant, ses petits poings près de la bouche, les jambes remontées vers son torse. Le sang court sous sa peau dorée, sa respiration régulière accompagne le sursaut de l'océan en contre-bas. Nu, il paraît bien inoffensif. L'homme est décidément une créature peu impressionnante. Endormi de cette façon, sans aucune protection, sûre de sa survie, Namjoon songe qu'il ne serait pas difficile de le tuer. Ce n'est pas Jimin, c'est lui aussi. Tous autant qu'ils sont : humain et vulnérables.
C'est pour ça qu'il ne peut jamais dormir en compagnie de clients – sauf rares exceptions. Il a la sensation que sa vie va lui échapper. Qu'une pute vaut moins qu'un humain, et que LaPiovra sait généré des ouragans pour une marchandise abîmée, moins pour une anéantie. On pourrait le tuer et seule sa mère pleurerait une disparition et un Namjoon qui n'existe plus depuis des années. Ses propres idées le glace.
Jimin maugréé quelque chose dans son sommeil, se retourne, vient chercher sa chaleur. Namjoon lui offre. Délicatement, il enlace son corps brûlant et embrasse son front masqué de cheveux noirs éparpillés. Ses idées s'évaporent à son contact.
« Bon matin... »
Jimin se prélasse. Son corps doré se tord paresseusement entre les draps. Namjoon, lui, a les mains qui tremblent. Vingt-quatre heures sans la moindre substance. Il aurait dû prendre davantage de vin à table. Le sang dans ses veines le démange, le bout de ses doigts fourmille. Jimin remonte le long de son torse et vient déposer un baiser sur ses lèvres tièdes.
« Rendors-toi »
Jimin lui ordonne, mais se l'autorise surtout. Il se love contre son torse, l'entoure de ses bras légèrement potelés et fond dans le sommeil. Et dire qu'il ne lui faut que quelques secondes. Namjoon l'observe dormir, la quiétude sur son visage. Sa bouche généreuse entrouverte par son souffle régulier. Tout est paisible, la mer, le vent dans les aiguilles des pins. Il n'y a que lui qui soit à contretemps.
Namjoon passe et repasse ses doigts dans les mèches éparpillées de son amant. Les oreillers embaument d'un produit au jasmin, exacerbé par la chaleur de leurs corps. Un pigeon ramier roucoule, bienheureux, perché en haut d'un pin à profiter de la brise marine. Le soleil matinal s'autorise une percée à travers les rideaux, et embrasse les joues pleines de Jimin. Cette vision de l'ange nu dans des draps blancs aux senteurs de fleurs, Namjoon en a beaucoup trop rêvé.
