Comment mes yeux ont perdu leur innocence ?

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PDV ERIN








Mince.




Ce n'est qu'une fois que « l'inconnu » s'écroule par terre que je me rends compte qu'il m'est totalement familier.

Trop proche même.

Le corps d'Aspen gît maintenant sur le sol, tandis que je me tiens à un mètre de lui, mon arme de crime entre mes mains. Sans plus attendre, je balance mon bâton aussi loin possible, en prenant bien garde à ce que personne ne soit dans les parages.

Quand je me tourne vers Aspen, une vision la plus horrible et la plus choquante pour mes yeux et surtout pour mon âme si pure s'offre à mes yeux.

Putain.

Enfin horrible.

Cela peut dépendre de la personne.

Comment vous le dire que Aspen est à poil. Carrément à poil, sans serviette, ni caleçon sur sa peau.

Et le pire, c'est qu'il est étalé sur le dos, me donnant une imprenable vue sur...son énorme attirail.

Seigneur.

Dès que j'aperçois ce détail, je me dépêche pour cacher mes pauvres yeux avec mes mains en soupirant bruyamment. Je sais les filles, ce n'est pas tous les jours qu'on peut avoir un Aspen dans une position de faiblesse, mais pensez donc à sa pauvre personne qui est déjà dans les pommes un certain moment.

Par ma faute.

Il faudrait pourtant bien que je le sauve.

J'aperçois ses affaires déposés sur un énorme rocher, je j'y prends un tee-shirt sal avant de me diriger vers lui. J'ai toujours mes mains qui cachent mes yeux, pourtant, il faudrait pourtant bien que je fasse face à la situation.


Allez Erin, ouvre les yeux, ce n'est pas comme ci t'en n'avais jamais vu !


Bah de si près, jamais de la vie !


Dis adieu à ton innocence.







J'ouvre mes yeux un par un, puis aussi vite que possible, place le tee-shirt sur son bassin.



Enfin.




Une fois ce détail réglé, je me précipite vers son visage.


— Aspen ? Aspen ? demandé-je en le secouant.


À voir les gouttelettes d'eau qui ruissellent sur son corps et ses cheveux mouillés, j'en déduis qu'il vient donc de prendre un bain dans la rivière. Je pousse un soupir de soulagement en constatant que son pouls bat, mais un peu plus vite que d'habitude. Il ne reste donc plus qu'à le réveiller.


La technique de la bouche à bouche ?.

Non merci, c'est beaucoup trop gênant.


Réfléchis Erin, réfléchis.


Puis, la voix de Tobias m'arrive soudainement en tête.


« Ne vous inquiétez pas, ça marche à tous les coups ! »

Prenant donc mon courage entre les mains, je remonte les manches de mon haut.

Un.

Deux.

Trois.


Et hop, paf.


Ma main droite s'abat fortement sur la joue d'Aspen, résonnant dans un écho dans la forêt.


ERINOù les histoires vivent. Découvrez maintenant