ERIN

Erin La Fermière

PDV ERIN

Les hommes sont comme ces moustiques qui me piquent en ce moment.

Déguelasses.

Agaçants.

Cons.

Misérables.

Mécréants.

Moches.

Chi-

— Erin Rogue ! Que faites-vous donc sur couchée sur le palier de votre chalet à quatre heure du matin ?

Je me redresse brusquement, et me tourne vers la source de cette voix. Maud est debout à quelques mètres de moi, en bottes boueuses, une pelle à la main.

— Oh ! Euh, alors euh bonjour madame Maud....

— C'est Miss Rogers !

— … oui oui euh, Miss Rogers. Haha, il fait si beau dehors non ?

Évidemment qu'il fait si beau. Le ciel qui est encore si sombre, la brume, le vent, l'humidité et les moustiques. Oui Erin, c'est si beau !

— Je voulais profiter de ce moment de calme et de sérénité avec la nature...poursuivé-je en admirant le plafond où un lézard me fixe.

Calme ? On en parle des grenouilles qui n'arrêtent pas de sortir des sons bizarres, et des moustiques qui font carrément un concert près de tes oreilles ?

— Ne me mentez pas Erin. Que faites-vous là à quatre heure du matin ?

Je soupire. Maud est un vrai détecteur de mensonge.

— Bon d'accord, dis-je dans un soupir. J'ai accompagné une amie hier soir, et quand je voulais rentrer, mes colocs ne m'ont pas laisser entrer et je...Madame, vous allez bien?

Maud fixe un point derrière moi, vire au rouge petit à petit. Et comme dans un dessin animé, elle explose soudainement :

— Mais que faisiez vous la nuit avec votre copine ?! s'exclame-t- elle. Vous avez encore enfreint les règles ! N'étais-je pas clair quand j'ai dit que le couvre feu est à vingt heures ?

— Mais ma-

— Vous venez avec moi !

Voilà.

Et c'est ainsi alors, que je me trouve dans une ferme, habillée d'une imperméable déguelasse, chaussée d'une botte qui pue avec une pelle.

Ça t'apprendra à te moquer de Maud.

— Bien ! Il est quatre heure du matin, tu vas déplacer ceci, là. Donner ceci au vache, et pendant qu'elles brouteront les feuilles, tu pourras prendre un peu de lait. Ensuite, tu viendras me joindre dans la cuisine. Est ce clair ?

— Oui madame...marmoné-je.

— J'ai pas entendu !

— Oui madame ! crié-je.

— Bien.

Quoi de mieux que de commencer sa journée à déplacer du crottin de cheval dans une ferme ?

Comme vous l'avez pu constater, non, Aspen ne m'a pas laissé dormir chez lui. Je comprends que je pourrais encore blesser Emilie en allant dans le chalet de son copain, mais lui, me donner un drap et un oreiller, c'est trop demandé ? Me laisser dormir sur le lit ou le divan d'un des colocs, c'est si difficile ?

Ne t'en fais pas Aspen, je vais me venger. Pour l'instant, j'ai autre chose à faire comme déplacer du crottin de cheval, et allez, comment dire ? Aspirer le lait d'une vache ?