Seules sur Terre (FANFICTION CLEXA THE 100)

Chapitre 9

-Prends à gauche, par là, vers le rocher.

Lexa indique la route à suivre. Le 4x4 a du faire un détour car il lui est impossible de se frayer un passage parmi les décombres de la forêt.

Elle a vécu ici toute sa vie. Bien qu'elle ait affirmé qu'elle n'était jamais allée aussi loin que leur précédent arrêt précipité, elle a tout de même traversé ces contrées proches de la capitale des dizaines de fois, alors Clarke se dit qu'elle sait forcement où elles se trouvent et où elles vont.

Voir tout ça complètement détruit, Clarke n'est pas sûre d'imaginer ce que ressent Lexa. Comme elle, elle a tout perdu, mais son peuple comptait des milliers de personnes, contre quelques centaines pour les Skaikru.  Et puis, elle était non seulement attachée à ces terres, mais par son rôle de Commandant, elle s'en sentait également responsable.

Lexa affiche sur son visage une expression neutre, dénouée de sentiment. Clarke sait très bien qu'elle le fait par pudeur, qu'elle tente de montrer qu'elle est toujours forte, mais elle se dit que c'est surtout pour ne pas s'effondrer face à la situation. 

Clarke commence a trouver que le détour est assez important, mais elle lui fait confiance et continue de conduire.

Les arbres se raréfient, et laissent place à une grande clairière. Clarke comprend immédiatement pourquoi elles ont pris cette route, Lexa voulait voir ce qu'est devenu son peuple, car illuminés par le fort Soleil de midi, gisent devant elles les restes d'un village natif. 

La voiture empreinte ce qui était surement autrefois un petit chemin qui mène au centre du village. Clarke descend du 4x4. Juste devant elle,  un amoncellement de pierre indique qu'un puit devait se trouver à cet endroit. Mais en regardant autour d'elle, Clarke ne voit que des restes de maisons brûlées.

Les structures devaient être intégralement faîtes de bois, car il ne reste presque plus rien. Clarke peut quand même distinguer l'endroit où se trouvait chaque bâtiment. Elles comptent une vingtaine d'emplacements de maisons, qui ne sont plus qu'un tas de bois calciné.

Lexa est également descendue, et elle parcours les décombres. Clarke la suit.

-Il n'y a personne, affirme alors Lexa, alors que Clarke arrive derrière elle.

En effet, la seconde chose qui a marqué Clarke, après l'entièreté du village brûlé, c'est l'absence de corps. Elle ne l'a pas formulé directement, l'horreur de la situation étant largement suffisante, mais Lexa l'a fait pour elle.

-A mon avis, tous les habitants se sont réfugiés à Polis avant le conclave pour le bunker, dit Clarke.

A ce moment là, Clarke ne savait même pas que Lexa était toujours en vie. Un représentant de chaque clan à combattu les autres pour sauver son peuple, voué à une mort certaine. Même Luna y a participé après la greffe que Clarke a reçu d'elle, alors qu'elle n'avait plus personne à sauver. 

Tout ceci, elle l'a déjà raconté à Lexa, mais réaliser que tout ceux qui n'ont pas atteint le bunker sont morts, c'est ça leur réalité à présent. Clarke sait qu'elles vont devoir faire face, car si ses affirmations se révèlent exactes et que tous les Natifs se sont réfugiés à Polis, elles n'ont pas encore vu le pire.

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Il ne doit rester que quelques kilomètres, affirme Clarke.

-Je sais, répond simplement Lexa.

Sur le trajet pour retrouver la route que Clarke connait, elles sont passées par un second village. Celui-ci était en pierres, alors il restait encore quelques murs, mais il était aussi vide que le premier. 

Ce devait être un village d'éleveurs, car Clarke a aperçu des oiseaux qui grignotaient les restes de carcasses d'animaux, bien qu'il ne reste à présent que les os.

Elles ne se sont pas attardées bien longtemps là-bas non plus.

La route qui mène à Polis est bien plus praticable, les arbres sont plus rares, donc il y a moins d'obstacles à contourner.

Soudain, un coup de tonnerre vient rompre le silence. Le vent se lève d'un coup, et Clarke sent qu'elle peut perdre le contrôle du 4x4. Le sable est arraché du sol et forme un nuage qui fouette les vitres de la voiture, et brouille toute vision. 

Les conditions s'aggravent très vite, et bientôt, Clarke ne verra plus rien. Jamais encore Lexa et elle n'avait été confrontées à une tempête de telle ampleur depuis le Praimfaya.

Le vent arrive de derrière, il pousse les deux femmes en avant, et les tentatives de Clarke pour freiner le 4x4 ne suffisent pas à l'arrêter.

-C'est encore loin ?! demande Clarke qui n'est pas sûre du chemin qu'il reste à parcourir.

-Non ! répond Lexa très rapidement, la tempête arrive de derrière ! On peut lui échapper, va plus vite, on trouvera un endroit où s'abriter !

Clarke ne prend pas le temps de se poser de question et fonce en avant. Coup de chance, la route est dégagée et elles parviennent pour le moment à échapper à la tempête.

-Regarde ! s'exclame-t-elle alors.

-On est arrivée.

Lexa a dit cette phrase sans aucune expression dans la voix. Pourtant, dans ces derniers mots, Clarke entend ce qu'elle éprouve, car c'est la même chose pour toutes les deux: l'angoisse de découvrir à quoi ressemble Polis.

Au moment où Clarke arrive à l'entrée de la ville, une rafale de vent s'abat sur le voiture et la fait dévier de sa trajectoire. Le nuage de sable recouvre tout, et aucune des deux ne peut voir l'état de Polis, perdue dans le brouillard jaune.

Clarke reprend le contrôle et s'engage dans une ruelle, et la misère lui apparait comme un coup en pleine poitrine. La aussi, tout est détruit. Les maisons se sont écroulées sur elles-mêmes et les arbres ont été arrachés et ont tout écrasés.

Elle essaye encore de freiner mais le vent les pousse toujours plus. Lorsqu'elle aperçoit à travers le sable le muret de pierre droit devant, il est déjà trop tard. Le choc est violant, et leur fait perdre connaissance.

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Clarke se réveille avec un horrible mal de tête. Elle s'est cognée directement sur le volant, et du sang brouille légèrement sa vue. Elle se redresse difficilement et tout lui revient. La tempête, la ville détruite, l'accident.

-Lexa ?! appelle-t-elle, car c'est la seule chose qui importe.

Elle se tourne du coté passager mais il n'y a personne. Elle lève alors la tête, paniquée. Le nuage de sable est parti, le calme est revenu, et elle ressent un soulagement immense lorsqu'elle voit Lexa un peu plus loin derrière le muret. Elle a escalader un tas de gravas, et contemple la ville.

Clarke sort de la voiture, sa migraine double d'intensité mais elle tient bon. Au fur et à mesure qu'elle se rapproche de Lexa, elle remarque que cette dernière ne bouge pas, et semble figée sur la place. Arrivée à sa hauteur, Clarke manque de perdre l'équilibre devant l'horreur qui s'offre à elle.

La tour, en contrebas, qu'il était impossible d'apercevoir depuis le 4x4, s'est effondrée, et a ses pieds, gisent des milliers de cadavres.