Chapitre 10

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La mort a pris possession de la ville. Les corps des malheureux qui n'ont pas pu entrer dans le bunker sont dans un état de décomposition si avancé, qu'ils ne forment presque plus qu'un tapis d'ossements, recouvrant le sol sur des dizaines de mètres carrés autour de la tour. 

Les corps disparaissent au loin, dans les rues, entre les maisons détruites, sous les gravas, ils sont des milliers à s'être rassemblés à l'endroit où leur histoire, celle de leurs ancêtres qui ont réussi à survivre, a commencé.

Des hommes, des femmes, des enfants de tous les clans, autrefois en guerre, mais réunis ici par le même sort tragique. 

Le silence règne sur la ville, pas un bruit ne vient déranger ce spectacle macabre. Clarke s'était imaginée que les gens se seraient au moins mis à l'abri quelque part, n'importe où, même si cela n'aurait servi à rien. 

La vague de radiation les a tous tué, une mort atroce, qui a emporté tous les habitants de Polis, ceux des villages alentours, ainsi que tous les membres des autres clans, qui étaient venus soutenir leur représentant pour le conclave.

Et s'il existait, ailleurs sur la planète, d'autres communautés, qui se seraient construites après le premier Praimfaya, et qui auraient évoluées pendant un siècle, comme la Coalition, et bien ces personnes là aussi n'existent plus.

Clarke sent des larmes rouler sur ses joues, et peut presque les entendre s'écraser au sol. Elle ne peut détourner les yeux de ce cimetière à ciel ouvert. Rien n'aurait pu les préparer à ce paysage des plus atroces. Un poids horriblement lourd lui comprime la poitrine, et elle commence à avoir du mal à respirer. Elle sent que ses jambes commencent elles aussi à faiblir, et elle sait pertinemment que cette image restera gravée en elle pour le rester de ses jours.

Cette vision est insoutenable, Clarke ne peut plus la supporter. Elle finit par fermer les yeux, et ne les rouvre qu'une fois la tête tournée vers Lexa.

Cette dernière semble pétrifiée sur place. Ses yeux verts grands ouverts sont fixés sur la scène qui se déroule en contrebas, et l'horreur se reflète sur son visage. Là, devant elle, gît son peuple qu'elle n'a pas pu sauver.

Lexa avant un pied vers la pente mais Clarke lui attrape la main avant qu'elle n'entame la descente.

-Attend, souffle-t-elle.

Lexa, coupée dans son élan,  s'arrête, et se retourne. Leurs regards se croisent, et Clarke voit que ses yeux se sont brouillés, et qu'elle lutte encore pour ne pas pleurer, comme on le lui a toujours appris.

Elle sent alors que Lexa la tire à son tour par la main, et semble la supplier du regard de l'accompagner. 

Clarke se résigne, et elles entament le chemin vers le centre de la ville, main dans la main.

La descente se fait assez rapidement, les blocs écroulés forment une sorte d'escalier qu'il est facile de traverser. 

Clarke a les yeux rivés sur ses pieds, mais une fois arrivée en bas, elle relève la tête, et continue ainsi d'avancer. Elles ne font aucun bruit même en marchant, tant l'appréhension et l'angoisse ont pris possession de leurs corps.

Soudain, un craquement sous la chaussure de Lexa brise le silence. Toutes deux se sont immobilisées, leur attention immédiatement portée vers le sol. Elles relèvent alors en même temps la tête l'une vers l'autre. Leurs yeux sont emplis de cette même appréhension et cette même angoisse que le reste de leurs membres.

Elles les posent de nouveau sur le pied de Lexa, qu'elle déplace lentement.

Leurs mains se détachent et elles ont toutes deux un mouvement de recule. Lexa colle sa main à sa bouche et réprime un cri de terreur.

Seules sur Terre (FANFICTION CLEXA THE 100)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant