Loris se redressa :
— Elle m'a demandé de préciser qu'il n'était pas nécessaire de vous changer et qu'elle en profiterait pour vous présenter des excuses. Elle ne veut pas que vous vous sentiez mal à l'aise. Elle veut faire un pas vers vous.
Il se pencha à nouveau et repartit. Nina se frotta le front et se balança de gauche à droite :
— Ezéo vient seulement de m'autoriser à sortir... J'aurais dû m'en douter qu'elle en profiterait pour me tendre un piège.
La sergente s'approcha et tendit les bras pour l'étreindre. Mais elle se ravisa au dernier moment.
— Je ne pense pas, assura-t-elle. Elle est en mauvaise posture depuis ton agression. Tout le monde la blâme.
— Et elle risque quoi ?
— Une révolte. Tout le monde fait des sacrifices et elle, elle continue à vivre dans le faste. On vous cache ici, toi et Khalil, alors vous ne pouvez pas vous en rendre compte, mais vous avez fait naître un nouvel espoir dans tout le royaume. Elle sait qu'elle a abusé pendant des années. Alors si elle ne vous traite pas bien, les envies de changement, qu'elle réussit à étouffer de justesse depuis des années, vont embraser le pays.
Nina frotta ses doigts contre ses paumes frénétiquement :
— Un espoir ! souffla-t-elle. Personne ici ne cherche à nous renvoyer chez nous.
Yhana ouvrit la bouche plusieurs fois ne sachant pas quoi répondre.
— Je ne sais pas. Je ne suis qu'une sergente. Je n'ai pas d'influence sur ce genre de décisions. Mais si ça ne tenait que moi je ferais tout pour te ramener chez toi.
— Oui, c'est ça !
Yhana se rapprocha :
— Je peux te prendre dans mes bras ?
Nina plongea contre sa poitrine et pleura.
— Je tiens beaucoup à toi, Nina. Je ne supporte pas de te savoir malheureuse. Alors je suis prête à ne plus jamais te revoir, si je sais que tu as retrouvé la paix dans ton monde.
Nina leva la tête et embrassa Yhana. Plusieurs fois elle avait voulu lui avouer qu'elle l'aimait. Mais elle avait trop le trac.
En outre, la sergente avait été clair. Elle ne croyait pas en l'amour. Et qui de censé ferait une déclaration au bout de quinze jours ?
Plaisir et respect, c'était tout ce qu'elles s'étaient promis. Yhana lui attrapa la main :
— Viens, j'ai quelques choses à te montrer maintenant que tu as le droit de marcher un peu plus.
Elle l'entraina à l'extérieur. Elles passèrent de parc en parc par des petites ouvertures créées dans les haies. Aliénor et ses dragons passaient régulièrement au-dessus de la bahild créant de larges ombres sur le sol. Nina leva la tête et salua la dragonne.
— Bonjour, jeune humaine. Tu vas mieux ?
— Oui, beaucoup. Merci.
Le général négociait leur entrée dans la capitale pour agir en cas de nouvelle tentative d'assassinat contre Nina. Mais la reine refusait.
Les deux femmes n'osaient se toucher. Alors dès que la végétation les camouflait assez, leurs doigts s'effleuraient discrètement.
— Alors, les enfants ici s'entrainent au combat dès le plus jeunes âges, demanda Nina en relançant une conversation qu'elles avaient abandonnée deux jours plus tôt.
VOUS LISEZ
Le royaume d'Atoerrhi : Nina
ParanormalNina, autiste de vingt- deux ans, enchaine les petits boulots pour essayer de survivre. Un soir de fermeture dans le magasin où elle travail, un dernier client très étrange la perturbe. Elle débute une crise autistique. Khalil, un collègue, lui vien...