Chapitre 50 : shutdown

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L'homme resta figé sur place.

— Et merde, jura Nina.

Elle l'attrapa par la main et le fit sortir du bureau. Ses collègues se précipitaient déjà, attirés par le bruit. Nina les repoussa avec une bourrasque.

Sa sorcellerie prenait toute la place. La jeune femme ne différenciait pas les actes et les décisions prises par elle ou par ses pouvoirs.

— Vous allez tous bien m'écouter attentivement. Prenez tous les armes que vous avez et tirez lui dans les yeux pour atteindre le cerveau ! Vous, on va aux cellules. J'ai besoin de Khalil tout de suite !

Mais le major était choqué. Les bruits dans le bureau s'intensifièrent. Des fissures se répandirent sur le mur. Elle attrapa le policier par la main et le fit s'assoir derrière un bureau.

— Que quelqu'un aille me chercher Khalil ! hurla-t-elle. Reculez et visez le mur. Tirez sur ce qui va sortir d'ici.

— Mais vous vous prenez pour qui madame ? On ne fait pas feu comme ça ! refusa l'un des agents.

Nina n'avait aucune conscience de qui l'entourait et où. Toute son attention se portait sur le bureau et le monstre enfermé dedans. Elle ne voulait plus se battre. Pourtant elle luttait déjà intérieurement.

— Oh croyez-moi quand vous verrez ce qui va sortir d'ici vous n'en aurez rien à foutre de qui donne les ordres, vous allez tirer. Je vous assure. Khalil est-ce qu'ils sont en train de te libérer ?

Il lui aurait été facile d'éliminer la menace. Mais sa sorcellerie s'épuisait à la maintenir debout et un minimum alerte. La Flamme la terrorisait encore. Elle refusait de se servir de l'aptitude qui avait anéantie ses parents.

Nina se délitait irrémédiablement.

— Non, pourquoi ? s'étonna-t-il.

— Parce qu'il y a au moins un daphaine qui nous a suivi sur terre. Il est déjà dans le commissariat.

— Nina s'il mord quelqu'un...

— L'humanité devra s'occuper d'une autre épidémie.

— Comment ça une autre ?

Le mur ondulait. Nina espérait qu'il n'était pas porteur sinon ils étaient tous foutus. Chaque assaut créait d'énormes trous et l'effrayait.

Ils étaient supposés retrouver la sécurité. Une part d'elle-même se tétanisait tandis qu'une autre s'acharnait à survivre.

Le daphaine cria et mit son œil dans une des ouvertures pour observer ce qui l'attendait. Son immense iris verdâtre et sa pupille blanche se posèrent sur tous les humains aux côtés de Nina. Il les comptait. Il réfléchissait à qui il attaquerait en premier.

— Mais qu'est-ce que c'est que ce truc ? hurla quelqu'un.

— Reculez ! ordonna Nina.

Personne n'osa plus la contredire et d'un même pas tout le monde obéît.

— Donc maintenant que vous avez aperçu ce qui nous attend derrière, allez me chercher Khalil et maintenant ! aboya-t-elle.

Avec lui, elle parviendrait peut-être à ralentir l'effondrement qu'elle contenait à peine. Un agent se précipita vers un couloir. Khalil arriva quelques minutes après. Le daphaine n'attaquait plus. Nina ne comprenait pas pourquoi.

— On en est où ? demande son ami.

— Je ne sais pas, répondit-elle. Il patiente.

— Pourquoi ?

Le royaume d'Atoerrhi : NinaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant