Chapitre 20

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Pdv Katako

C'est le grand jour. Enfin, demain, ce sera le grand jour. Demain, on se battra contre ceux d'Aphrodite au terrain vague près de chez moi. Je ressens un mélange de hâte et d'appréhension que j'arrive difficilement à définir, mais ce qui est sûr, c'est que je n'ai jamais été autant excitée à l'idée de me battre, malgré les nombreuses mises en garde de Mikey. Le fait qu'il s'inquiète autant pour moi m'attendrit, mais rien ne saurait me faire changer d'avis. Ma décision est prise, je me battrais contre les gars d'Aphrodite demain avec les autres membres du Toman. Et tout se passera bien, comme je l'ai promis à Mikey.

Pour l'instant, je suis, comme à mon habitude, en train de me faire engueuler par ce cher Draken car le sommeil m'a une nouvelle fois emportée dans un moment incongru, c'est-à-dire en plein milieu d'un rassemblement. Selon ses dires, je me serais affalée sur une caisse pendant que Mikey parlait, et mes ronflements l'auraient forcé à interrompre son discours sous les murmures indignés des autres membres. Ma mémoire n'a rien retenu de tout ça, en revanche mes joues gradent la trace rouge et brûlante des deux gifles de Draken. Une fois notre dispute terminée, nous nous tournons vers Mikey et Mitsuya qui nous attendent à la sortie du hangar, discutant tranquillement. Me levant la première, je me dirige vers eux et salue Mitsuya, qui me félicite pour avoir retenu son prénom.

_ "franchement Katako, je pensais pas que t'étais aussi insolente, bravo, t'endormir comme ça en plein rassemblement, c'est un exploit." me dit-il d'un ton chargé d'ironie.

_ "merci, merci, je travaille dur pour arriver à un tel résultat, mais je vois que mes efforts ont porté leurs fruits." je lui réponds, rentrant dans son jeu.

_ "tu vois, je te l'avais dit, elle respecte rien." intervient Mikey, à l'intention de Mitsuya.

_ "c'est faux !" je proteste, "je respecte mes CDs et mes mangas ! D'ailleurs au passage si toi et Draken vous pouviez arrêter de manger mes chips à la crevette, ce serait sympa, parce que ça coûte vachement cher ces trucs."

Mikey et Mitsuya échangent un regard amusé et éclatent de rire lorsque Draken nous rejoint, l'air énervé.

_ "bon, vous avez fini de vous marrer ? Mitsuya, t'avais un truc à donner à Katako je crois non ?" intervient Draken, faisant cesser leur fou rire.

_ "ah oui, c'est vrai." répond Mitsuya, la voix saccadée par son hilarité. Il me tend un paquet de tissu plié, que je déplie pour me retrouver avec une veste noire brodée à l'effigie du Toman, la même que celle que j'ai si souvent empruntée à Mikey, entre les mains. La broderie dorée a l'air si propre qu'on a du mal à deviner qu'elle a été réalisée à la main.

_ "woaahh !! Trop classe ! Merci Mitsuya !" je m'écrie, examinant la veste sous toutes ses coutures.

_ "de rien, j'avais oublié que t'avais pas d'uniforme encore. Et vu que tu portes toujours des fringues trois fois trop grandes, je l'ai faite assez large comme ça tu seras à l'aise dedans."

_ "ah mais tu gères trop en fait !" je lui réponds, déclenchant un sourire de fierté sur son visage.

Après une courte discussion, je dis au revoir à Draken et Mitsuya, et m'installe derrière Mikey sur sa moto, qui prend la direction de mon appartement, après avoir convenu d'un accord commun qu'il serait plus logique de passer la nuit là-bas, mon domicile étant plutôt proche du terrain vague. Depuis la fois où Mme Tsukiya est apparue pour lui faire la morale (fois qui m'a, d'ailleurs, fait énormément rire), Mikey n'ose plus vraiment dormir chez moi, et cela fait deux jours qu'il n'est pas entré dans mon appartement, ce qui est un record pour lui qui passait ses journées dans mon salon à lire mes mangas de Ghost in the Shell ou d'Akira, ou bien sur mon lit à écouter tous mes CDs.
Je crois que Mme Tuskiya lui a fait peur.

Une fois à l'intérieur, je le laisse explorer ma bibliothèque tandis que je me dirige vers la salle de bain pour prendre une douche. Une fois nue, j'ouvre le robinet au maximum et profite un long moment de l'eau tiède qui s'écrase et s'écoule le long de ma peau, évacuant toutes les saletés de mon corps. Je passe les mains dans mes longs cheveux trempés, les démêlant à l'aide de mes longs doigts aussi blanchâtres que le reste de ma peau.

Après un long moment immobile sous le torrent qui s'échappait du pommeau de douche, je coupe l'eau avec une pointe de regret et passe quelques coups de serviettes dans mes cheveux, les faisant passer de détrempés à simplement humides. Enfin, très humides, tout dépend du point de vue. J'enroule ensuite la serviette autour de mon corps et me dirige vers la sortie de la salle de bain pour aller chercher de quoi m'habiller dans ma chambre.

Mais lorsque j'ouvre la porte, je me retrouve nez-à-nez avec Mikey, qui affiche un air aussi surpris que le mien, auquel s'ajoute une certaine brillance dans ses yeux. Nous nous fixons ainsi pendant plusieurs secondes qui me paraissent une éternité, immobiles, puis, sans un mot, il s'approche doucement de moi, passe sa main autour de ma nuque, et dépose sa bouche sur la mienne. Je réponds au baiser en enroulant mes bras autour de son dos, et il m'embrasse plus passionnément, introduisant sa langue au travers de mes lèvres entrouvertes. Le baiser gagne en intensité, et je sens nos langues s'enrouler l'une à l'autre, se souder comme le font nos bouches.

Ses mains se promènent sur mes épaules dénudées, et sous ses caresses ma serviette tombe peu à peu, révélant mon corps entièrement nu. Je n'y prête pas la moindre attention et continue de l'embrasser, sentant la chaleur monter à mes joues, et l'excitation à mon cerveau. Ses mains se promènent sur mon dos, explorant pour la première fois ma peau sans aucune couche de tissu séparant son épiderme du mien. Je sens le contact de chacun de ses doigts sur mon corps, passant de mon dos à mon ventre, et remontant sur ma poitrine, hésitants, tandis que le baiser s'intensifie encore, entrecoupé de petits soupirs.

Nos gestes se font brusques, saccadés, et fiévreux, empreints du désir partagé de découvrir le corps de l'autre, que ce soit par le regard ou les caresses, d'explorer notre intimité commune dans une alchimie romantique, de partir à la découverte de l'inconnu et de la nouveauté tremblante d'un corps jusque là étranger, brûlant de fièvre sous des mains tout aussi frémissantes et avides d'en connaître plus.

Soudainement, n'y tenant plus, je détache mon corps du sien, et, légèrement essoufflée, je prends sa main dans la mienne et l'attire dans ma chambre, où je referme la porte d'un coup de pied tandis que son corps se couche sur le mien dans mon lit aux draps défaits, sans se soucier de la finesse des murs de l'appartement.

Toutes mes vies ~ Mikey x OcOù les histoires vivent. Découvrez maintenant