Plus jamais séparés [Jotakak]

6. Promenons-nous

Marchant dans le grand parc sans réel but, les deux trentenaires profitaient juste de l'instant présent. Il n'y avait pas grand monde, et cela plaisait aux deux hommes qui aiment, tous deux, la tranquillité ainsi que la nature aussi paisible soit elle.
Pas de femmes rôdant dans les parages dans l'attente d'un regard de Jotaro.
Ces filles m'agacent tellement... C'est pour ça que je ne sors très peu le week-end... Pensa le noiraud soulagé d'être seul avec Kakyoin.

Cela fait plus de vingt minutes qu'ils marchaient, côte à côte, sans se parler...
Le paysages les subjuguait au point de ne dire mot. Le chant des oiseaux, la brise souflant entre les feuilles des arbres, les roses des neiges en fleur... Toutes ces choses rendaient le spectacle des plus agréable.

Ils marchaient depuis trente minutes à présent, Noriaki sentit ses jambes le lâchaient petit à petit. À sa demande, lui et le noiraud s'assirent sur le banc le plus proche d'eux.

"J'ai oublié de chronométrer notre temps de marche...
- Ce n'est pas grave Jojo. On va se reposer ici dix minutes et on rentrera chez toi après.
- Tu n'as pas mal ?
- Non du tout. Je sens juste que je n'ai plus de force dans les jambes."

Quelques peu soulagé, le descendant Joestar s'installa plus confortablement sur le banc en bois et fit mine de vouloir s'endormir. Même si ils n'ont pas dormi beaucoup, le rouquin ne voulait pas qu'ils fassent une sieste là, sur ce banc miteux, alors qu'ils ont tant de choses à se dire.

"Au lieu de dormir, on pourrait discuter un petit peu tu ne crois pas ?"

Choqué par l'audace dont faisait preuve soudainement son ami, le noiraud le regarda de ses yeux turquoise en ne sachant pas quoi lui répondre.

"Bon, maintenant que j'ai toute ton attention, j'ai quelques questions à te poser sur ta vie personnelle. Ça ne te dérange pas ?
- Yare Yare Daze... Si tu y tiens tant, vas-y Kakyoin." Fit le manieur de Star Platinum, fier de lui.

Kakyoin, ne sachant pas pourquoi, aimait cet air fier chez son ami. Il trouvait ça à la fois mignon et viril sur un homme de son gabari.

"Dis moi Jotaro, tu vis réellement seul ? Tu n'as pas une femme ou des enfants ?"

Le métisse n'avait pas envie de répondre à la question de son ami mais, si il ne le faisait pas, il lui en aurait certainement voulu connaissant Kakyoin... Il ne pouvait pas non plus lui mentir, il l'aurait remarqué de suite.
Sa vie personnelle a été un grand échec après la mort de Dio, il en avait bien conscience... À chaque fois qu'il y pensait, les souvenirs du passé remontaient et venaient le hanter. C'etait douloureux... La seule chose qu'il pouvait faire était de cacher cette douleur pour que personne ne la remarque.

"J'ai eu une femme c'est vrai, avec laquelle j'ai eu une fille. Cependant, je n'avais aucun sentiment pour elle et à cause de mon travail, je ne rentrais que très peu souvent chez moi. Elle m'en voulait de ne pas être là pour elle... Ma fille va certainement m'en vouloir aussi quand elle sera plus grande...
On a donc divorcé assez rapidement.
J'ai quitté le continent Américain où nous vivions et je suis revenu vivre ici. Seul cette fois-ci."

Kakyoin écoutait attentivement l'histoire de Jotaro. Il ne pensait pas qu'il allait autant se confier sur sa vie personnelle.
Il doit me faire extrêmement confiance pour en raconter autant sur son passé tumultueux... Je n'aurais jamais pensé qu'il aies vécu tant de choses en douze ans. Pensa Noriaki la tête baissée, regardant le sol, tout comme l'homme à côté de lui.
"Je vois... Tu n'es pas tombé sur la bonne malheureusement... Je suis désolé pour toi.
- Ce n'est rien, ce n'est pas de ta faute, c'est juste la vie... "

Ça ne sert à rien de lui en demander plus... Il en déjà dit trop je crois... Se dit le rouquin en levant les yeux vers la tête du noiraud, affichant un air grave.

"Je peux te poser une question aussi ? Une question qui me taraude depuis hier déjà.
- Oui bien sûr.
- Est ce que tu sais pourquoi on m'a caché ton coma ? Enfin je veux dire, pourquoi m'a-t'on menti en me disant que tu étais décédé ?"

Le détenteur de Hierophant Green s'attendait à cette question. Mr Joestar l'avait prévenu lors de son réveil à l'hôpital. Il connaissait la réponse à la question que se posait le métisse. Il avait d'ailleurs tout intérêt à le lui expliquer calmement la raison pour laquelle on a maquillé son coma en décès à ses yeux. Jotaro ne le laisserait pas repartir sans avoir obtenu ce qu'il souhaitait.

"Ils t'ont dit que j'étais mort car ils n'avaient aucune solution pour me soigner. Mon cœur battait si lentement que même leurs oxymetres ne détectaient la moindre pulsation. Je sais que tu as essayé de faire remarcher mon cœur avec Star Platinum, comme tu l'avais fait avec Mr Joestar, mais je n'avais presque plus de sang dans l'organisme...
On t'a ensuite annoncé que j'étais bel et bien décédé. Même les médecins étaient persuadé de ma mort...
Cependant, Mr Joestar a fait tout son possible pour que l'équipe médicale me prenne en charge et lorsque mon cœur a recommencé à battre, il a fait tout son possible pour qu'ils ne me débranchent pas, pensant que c'était peine perdu... Je crois que sans tous les efforts de ton grand-père, nous ne serions pas là en train de discuter aujourd'hui...
Tu pourras le remercier un de ces jours."

Le manieur de Star Platinum ne comprenait toujours pas. Pourquoi a-t-il fait ça ? Il aurait pu au moins lui dire qu'il n'était pas mort et qu'il y avait encore de l'espoir... Pourquoi agir sans même expliquer ses actions à son propre petit fils ? Kakyion comptait déjà énormément à ses yeux !

"Pourquoi m'as t-il caché tout cela ? Tu pouvais te réveiller a tous moments alors pourquoi m'avoir menti ?"

Kakyoin réfléchit quelques secondes puis se dit qu'il ne pourra pas garder pour lui ce que Mr Joestar lui a défendu de révéler au métisse.

"Je veux bien te le dire mais, s'il te plaît, n'en parle à personne. C'etait un secret au départ...
- Je serai muet comme une tombe."

Noriaki prit une grande inspiration et commença à se confier auprès de son ami malgré l'angoisse de la réaction qu'il pourrait avoir.

"Mr Joestar était, en réalité, confronté à un dilemme. Il n'y avait que deux issues possibles face à son problème. Soit il te mentait en te laissant croire que j'étais mort, ou soit il t'expliquait son plan pour me maintenir en vie. La première option lui paraissait plus sûre... Il préférait que tu ressentes du chagrin l'histoire de quelques mois ou quelques années, et être heureux lors de mon réveil ; plutôt que de te laisser une trace d'espoir jusqu'à ce que je meurs réellement sans même m'être réveillé...
Voilà la triste réalité des faits Jotaro.
S'il te plaît, n'en veut pas à ton grand-père, il était tout aussi chamboulé que toi après votre retour d'Égypte."

Il y eu un silence qui présageait une réaction plutôt pessimiste venant de la part du noiraud.
Il faut le comprendre... À sa place, il me faudrait aussi un temps pour encaisser la nouvelle. Pensa Noriaki attendant que son ami se manifeste.

Jotaro, malgré la demande du rouquin, en voulait au vieux intérieurement. Il ne montrait pas la haine qui l'envahissait sur le moment mais, elle était bien présente... Elle le brûlait de l'intérieur, elle lui donnait envie de briser tout sur son passage.
Calme toi putain ! Tu ne dois rien laisser passer devant lui... Il aurait bien trop peur de toi par la suite. Souviens toi que tes actions ont des conséquences !
Lui dit sa voix intérieure.

Soudainement, il se leva puis regarda le manieur de Hierophant Green dans les yeux. Son grand-père avait peut-être raison de lui cacher son coma... Il serait certainement rester jours et nuits à l'hôpital dans l'espoir de voir ses jolis yeux s'ouvrir tout en entendant sa voix l'appeler par son surnom...

"On rentre ?"

Les mots du noiraud surprirent le rouquin qui s'attendait à tout sauf à cette réaction.
Il a déjà encaissé la nouvelle... Aussi vite ! Je te reconnais bien là Jotaro. Toi et ta sale habitude de ne jamais rien laisser transparaître en gardant ton sang-froid...

"Oui rentrons." Répondit-il après s'être levé avec difficultés.

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Alors ? Comment était ce chapitre ? J'attends vos retours !

À bientôt pour la suite dans quelques jours ! ;-)