Soukoku le verdict

Chapitre 2

Présent 6 mois avant le procès
Salle de conférence du cabinet d'avocat Ryuro, Nakahara, Akutagawa et associés

Deux enquêteurs de police et leur apprenti étaient assis d'un côté de la large table de conférence et de l'autre, deux avocats. Le cabinet menait de front deux procès contre le docteur Mori, une pour aggression sexuelle et l'autre pour détournement de fonds. Les deux accusations étaient complètement différentes, mais puisque l'homme avait commis ses deux crimes sur son lieu de travail, les enquêteurs et les avocats avaient décidés de travailler conjointement. Chuuya était en charge du procès pour agression et son collègue Ryunosuke du crime économique.

L'enquêteur Kunikuda expliquait avec l'aide de supports visuels étoffés comment les dépenses de l'hôpital ne concordaient pas avec les sommes perçus. Les deux procureurs réalisèrent rapidement que l'homme ne leur causerait aucun problème, il était prêt pour prendre la parole devant la coure. De plus, l'enquêteur avait un passé irréprochable, l'avocat de la défense serait incapable de le discréditer. Depuis le début leurs craintes étaient dirigées vers les deux autres, l'enquêteur principal de l'affaire semblait manquer de sérieux et avait un passé plus que trouble. Son apprenti pour sa part, n'avait jamais témoigné auparavant et semblait terrorisé à l'idée de prendre la parole en publique. Pour mettre toutes les chances de leur côté et de gagner leurs causes, il fut entendu que Ryunosuke s'occuperait de l'apprenti et Chuuya de l'autre enquêteur. Maître Nakahara demanda au grand brun de le suivre dans son bureau. Une fois la porte refermée derrière eux, l'avocat s'assis en face de l'enquêteur qu'il n'avait pas revu depuis plusieurs années. Il aurait refusé cette cause s'il avait su qu'il devait le revoir. Il était maintenant un homme accompli, mais il se sentait de nouveau comme un adolescent perdu et en colère en croisant les yeux de Dazai.

-Ça faisait un bail, déclara l'enquêteur avec un sourire charmant.

-Je vois que malgré les années tu n'as pas vraiment grandit, ajouta-t-il en s'étirant de tous son long sur sa chaise.

Chuuya le foudroya du regard. Après tous ce temps, c'était de cette façon qu'il le saluait. Le rouquin mourait d'envie de lui mettre son poing à la figure, le maquereau n'avait pas perdu la main pour le mettre hors de lui. Il prit le temps de se calmer avant de répliquer.

-On ne va pas pouvoir travailler ensemble.

Six ans plus tôt (Le lendemain de l'arrivé de Chuuya)
Hôpital: Département de pédopsychiatrie

Pour la première fois, Chuuya se rendit dans la salle commune B pour prendre son petit-déjeuner. Cette salle B était réservé aux patients adolescents et la salle A aux plus jeunes. À priori, tous les gens qu'il croisa semblaient assez normaux, mais la maladie mentale est rarement perceptible de l'extérieur. Les jeune filles regroupées dans un coin de la pièce chuchotaient sur son passage et évitaient son regard. Il ne comprit pas ce qu'elles disaient, mais il entendit le mot tueur, ce qui le fit sourire. Elles s'imaginaient probablement les pires scénarios et supposaient qu'il avait commis un meurtre. L'adolescent trouvait cela ridicule, il ne serait pas ici s'il avait commis un meurtre. Le rouquin s'installa avec son cabaret à une table où se trouvait deux garçons qui avaient approximativement son âge. Le brun avec un coupe bol lui adressa la parole aussitôt qu'il eut posé ses fesses sur sa chaise.

-Bonjour la terreur, moi c'est Kajii.

-Salut Kajii, moi c'est Chuuya, se présenta-t-il

-Pourquoi tu m'appelles la terreur? Demanda le nouveau venu.

-On a vu ton procès à la télévision, expliqua le brun.

Chuuya fut surpris, il ignorait que son procès avait été diffusé pourtant c'était une cause assez banale lui semblait-il.