Soukoku le verdict

Chapitre 13

*Attention ce chapitre fait directement référence au suicide

Six ans plus tôt

Suite à sa séance avec la psychiatre, le patient qui avait reçu son congé, avait eu l'autorisation d'appeler sa mère pour planifier son départ. Lorsqu'il lui avait parlé, elle lui avait paru prise de cours et dépassé par les évènements. La même nuit, elle avait faillit perdre les deux garçons. Ensuite, pendant deux ans, les jeunes hommes étaient restés entre la vie et la mort, Oda dans le coma et Osamu dans la dépression.

En l'espace de quelques mois, ils étaient tout deux de retour et avaient besoin d'elle. La mère de Dazai était heureuse que son fils se porte mieux, mais ce n'était pas la première fois qu'il lui annonçait être sur pied, retournait auprès d'elle pour finalement faire une nouvelle tentative de suicide quelques semaines plus tard. Elle ne pensait pas pouvoir s'en remettre s'il lui faisait le coup une autre fois.

Il y avait eu la noyade, la pendaison, les somnifères et le monoxyde de carbone. La dernière fois qui était probablement la plus visuellement choquante, ils s'étaient ouvert les veines avec des lames de rasoirs. Elle gardait également en tête la menace qu'il lui avait faites lorsqu'il avait été transporter de force à l'hôpital lors de cette tentative, il se mettrait la tête dans le four si elle ne le laissait pas mourir en paix.

Elle s'était mariée en croyant que sa vie deviendrait plus facile, son fils aurait enfin le père qui lui avait tant manqué ainsi qu'un frère qu'il aimait déjà. À la place de ce scénario parfait, elle s'était retrouvée sans fils et un mari absent obligé de travailler à l'étranger pour payer les traitements de leurs deux enfants.

Malgré sa froideur apparente cette femme exigeante avait un coeur et elle éprouvait une grande culpabilité face à toutes ses épreuves, surtout envers le fils de son époux. Il lui était beaucoup plus facile d'affronter celui qui lui semblait endormi que la chaire de sa chaire qui la tenait pour responsable de cette tragédie.

La mère d'Osamu avait du trimmer dur pour se rendre où elle était et faire une tonne de sacrifices dont son fils ne semblait pas avoir conscience. Pour cette femme, il était complètement impossible de comprendre que son garçon, qui avait tout pour lui et tout pour réussir, puisse se laisser aller ainsi et souhaiter la mort. Depuis cette nuit fatidique, leurs interactions se limitaient à des reproches et des insultes à demi couvert. La capacité de Dazai à blesser les gens de ses mots aussi affutés qu'une lame, il l'avait apprit d'elle.

Pourtant, aujourd'hui lorsqu'elle lui avait parlé, il lui avait semblé plus serein. Elle avait envie de croire que cette fois-ci était la bonne.

Ils décidèrent ensemble qu'elle viendrait le chercher à la fin de la journée, le lundi de sa sortie et qu'ils rendraient visite à Odasaku dès le lendemain puisque le jeune homme insistait pour le faire.

Présent quatre mois avant le procès
Bureau de Maître Akutagawa

Osamu Dazai attendait sagement les bras croisés que Chuuya Nakahara commence à l'interroger comme le ferait Fyodor Doistoïevski. L'avocat rassemblait ses idées, car il ne s'était pas préparé, c'était son collègue qui devait s'en charger et les yeux du bruns fixés sur lui ajoutait à son stress. Lorsqu'il ouvrit enfin la bouche pour prendre la parole, l'enquêteur le coupa à son grand déplaisir.

-Je, commença Dazai.

-Tu ne devais pas te tenir tranquille? lui rappela le procureur lui coupant la parole à son tour pour lui rappeler sa promesse.

-Je sais, mais j'ai une idée que j'aimerais te partager, déclara le brun.

Chuuya soupira et pris place en face de l'homme qui était sur le point d'encore lui faire perdre patience. Dazai avait beau être insupportable, son ancien compagnon de chambre savait à quel point il était brillant et qu'il serait stupide de ne pas l'écouter.