Un café à l'amortentia | takehina x bajifuyu

Antoccino

   J'aime trop ce chapitre *o*, j'attends vos avis !!!
(Je suis actuellement en larmes après avoir lu les scans de Tokyo, ils veulent m'achever ou quoi purée ?)

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— Est-ce que si je demande un antoccino, tu vas me lancer un regard noir et me dire d'aller me faire cuire un œuf ?
   Chifuyu souffla et déposa le verre qu'il tenait sur l'évier. Il n'avait même pas besoin de jeter un coup d'œil derrière lui pour savoir qui lui parlait. Mais honnêtement, comment pouvait-on être à la fois si agaçant et si... attirant juste en prononçant une simple phrase ?
   Et vraiment, quel était le problème de Baji ? Est-ce qu'il avait quelque chose contre les cafés simples ? Ou alors il tenait à tout prix à ce que Chifuyu sache faire tous les cafés possible. Un jour c'était un allongé, un autre un latté, un cappucino, un crème, un espresso, un macchiato, un cortado, un moka, un café pressé, un flat white... est-ce que tous ces cafés existaient vraiment au moins ? Chifuyu commençait à se demander si Baji ne les inventait pas tous juste pour l'embêter.
— Désolé, c'est pas à la carte, répliqua le jeune homme sans se tourner vers son client.
— Le client n'est pas censé être roi ?
— Il faut croire que tu es l'exception qui confirme la règle, répondit Chifuyu en se tournant enfin vers Baji.
Il s'adossa au plan de travail près de l'évier et détailla son client du regard. Il se tenait derrière le comptoir, accoudé sur la plate-forme du bar. Aujourd'hui il avait ses cheveux attachées en une queue de cheval basse, des mèches rebelles tombaient en désordre sur son front et autour de son visage. Chifuyu ne l'avait encore jamais vu avec cette coiffure. Elle mettait en valeur son beau visage, c'était mieux que quand il avait les cheveux détachés, en tout cas Chifuyu l'aimait bien comme ça.
— Chi' j'attends mon café, dit Baji avec un sourire.
— Je ne sais pas le faire, je suis sûr qu'il n'existe même pas, répliqua Chifuyu en essuyant ses mains dans un chiffon.
— Si il existe ! C'est un café moitié espresso, moitié lait cuit à la vapeur, dit Baji en regardant l'écran de son téléphone, qu'il tenait dans sa main. Allez au travail Chi'.
— Tu ne veux pas prendre un simple café ? Ça me faciliterait la tâche. Hier Kazutora est venu et lui au moins il a pas réclamé quelque chose d'impossible, dit Chifuyu en croisant ses bras sur son torse. Ce serait-
— Hein ?! T'as servi Kazutora ?
— Oui pourquoi ?
— T'es mon serveur, je veux pas te partager avec lui !
— Baji, je sers d'autre client toute la journée. Je ne suis pas que ton serveur. Et Kazutora est ton ami non ?
— C'est pas pareil ça ! Les inconnus ils comptent pas. Je veux être le seul à boire tes cafés. Le thé, les cocktails et tout tu peux les refiler aux autres si tu veux, mais pas les cafés. C'est notre truc à nous deux. Kazutora t'as pas le droit de le servir.
Chifuyu ne put s'empêcher de rire face à la détermination de Baji.
— D'accord, je ne servirai que toi en café, accepta-t-il.
Baji sourit fièrement et regarda Chifuyu un instant.
— ... J'adore ton rire, dit soudain Baji en posant son menton sur la paume de sa main. Et ton sourire aussi. T'es magnifique quand tu ris.
Chifuyu rougit vivement. Il ne s'attendait pas du tout à ce que Baji lui dise ça d'un coup, sans raison. En même temps c'est Baji... j'aurais du m'y attendre. Oui, Baji avait la manie de lui dire tout ce qui lui passait par la tête, comme ça, sans contexte. Il avait déjà plusieurs fois dit à Chifuyu qu'il le trouvait beau, juste parce qu'il y pensait sur le moment. C'était assez déstabilisant, mais Baji devait le savoir et trouver ça amusant.
— Pourquoi tu restes aussi loin de moi, demanda Baji.
— On a pas besoin d'être proche pour parler.
— Les autres clients aussi tu prends leurs commandes à deux mètres de distances ?
— ... Non.
Son client contourna le bar, une habitude qu'il avait prise, et vint s'assoir sur le plan de travail, près de Chifuyu.
— Tu ne m'as toujours pas dit ton nom, dit-il. Je sais que ça commence par « Chi », qu'est-ce que ça pourrait être ? Chi... C'est un prénom mixte ? Si ça se trouve c'est un prénom de fille... Chihiro... Chika... mais après c'est peut-être s-h. Shi... geko ? Shimei ? Shino ? Shi... euh... Shiko ? Shihei ?
Chifuyu sourit en regardant Baji réfléchir à quel pourrait être son prénom. Il avait l'air d'y avoir pensé plusieurs fois. Pourquoi ne pas lui dire ? Au début, le jeune homme ne voulait pas car Baji était un inconnu, ce n'était pas son ami et il n'y avait pas de raison pour qu'il connaisse son nom. Mais aujourd'hui...
— Shinsaku ? Shintaro ? Tu t'appelles quand même pas Shinichiro comme le frère de Mikey ! Shizu...
— Chifuyu Matsuno.
Baji se tut et fixa le jeune homme, la bouche ouverte.
— Hein, demanda-t-il bêtement.
— Je m'appelle Chifuyu, répéta celui-ci.
— Chifuyu... Chifuyu... Chifuyu... Oh j'aime trop ! Aussi beau que toi !
Chifuyu rougit une nouvelle fois.
— Euh...
— Chifuyu, c'est parfait pour toi ! Je connais enfin ton nom, ma vie est réussie ! Chifuyu Chifuyu Chifuyu Chifuyu Chifuyu Chifuyu Chifuyu Chi-
— Arrête, dit le jeune homme en riant. C'est qu'un prénom.
— C'est pas qu'un prénom, c'est ton prénom, celui qui j'ai mis des semaines avant d'obtenir !
— Maintenant tu l'as, bon, c'est pas tout mais j'ai dû travail, Takemichi et Mitsuya ne sont pas là, alors je ne peux pas parler avec toi, je-
— Si, il faut que tu t'occupes de me faire le café que je t'ai demandé ! Je suis ton client Chi... Hé mais je peux continuer de t'appeler Chi' hein ?
Chifuyu sourit légèrement. Il aimait bien quand Baji l'appelait par ce surnom, il trouvait ça mignon.
— Appelle-moi comme tu veux.
— J'ai plein de surnom pour toi, mais je vais me contenter de Chi' pour l'instant, dit Baji en descendant du plan de travail. Viens.
Il prit le poignet de Chifuyu et l'entraîna avec lui près des machines à café. Il attrapa un tablier noir et le passa autour du cou de Chifuyu. Baji attrapa les ficelles du tablier et les fit passer dans le bas du dos de son serveur. Il noua lentement un nœud, en fixant les yeux bleus en face des siens, et tira d'un coup sur les ficelles. Chifuyu se sentit soudain attirer en avant, et se retrouva à frôler le torse de Baji.
Le jeune homme devait lever les yeux pour le voir, mais il ne lâcha pas son regard. Les yeux noir de Baji brûlaient, Chifuyu avait l'impression de fondre devant lui, ou qu'il se consumait lentement.
— T'as encore envie de t'occuper des autres clients, murmura Baji d'une voix grave.
Chifuyu ne réussit pas à répondre. Baji tira un peu plus sur les ficelles de son tablier, rapprochant encore le serveur de son corps. Un sourire en coin se dessina sur sa bouche, ses mains se posèrent au bas de ses reins et le caressa lentement.
— Qu'est-ce que tu fais, demanda Chifuyu en rougissant.
— Je te regarde.
— T'es myope ?
— Hein ?!
— T'as besoin d'être à deux centimètres de mon visage pour me regarder, demanda Chifuyu d'un ton totalement décontenancé.
— Ça te dérange, répliqua Baji en approchant un peu plus son visage du sien.
— Je suis juste en plein service et devant tout le monde mais non, fais ce que tu veux, je t'en pris...
— Ne me donnes pas des idées...
Baji le serra contre son torse et Chifuyu sentit quelque chose contre son dos. Baji était en train de le plaquer contre quelque chose ? Chifuyu sentit ses joues se colorer, elles devaient déjà être rouges depuis un moment. Des sueurs chaudes parcouraient son corps, une étrange sensation était née dans son ventre, il n'avait jamais ressentit ça. Heureusement que le café était presque vide...
Chifuyu sentit la jambe de Baji se glisser entre les siennes et bouger contre lui, ses lèvres effleurèrent son cou, provoquant des frissons dans tous son corps, elles remontèrent jusqu'à sa bouche et la frôla légèrement, ses mains glissèrent encore plus bas et-
— Ah non, Baji tu retournes dans l'espace client !
Chifuyu et Baji sursautèrent et s'écartèrent, enfin Baji s'écarta, Chifuyu ne pouvait pas vraiment reculer...
— Emma t'es chiante, s'énerva Baji en fusillant le jeune femme du regard.
— M'en fou, t'as pas le droit d'être ici, tu le déconcentres !
— Je suis son client, il s'occupe de moi et satisfait mes demandes.
— Ah donc il doit aussi faire ça avec les autres clients, s'étonna Emma. Je ne savais pas, bon... Mademoiselle, venez, Chifuyu va s'occuper de vous !
— Argh mais arrête, s'exclama Baji.
— Alors va-t-en tout de suite, Chifuyu est en plein service, répliqua Emma.
— Et si je pars pas tu vas faire quoi ?
— Je vais appeler Naoto et il va t'engueuler. Personne n'aime se faire engueuler par Naoto, crois moi. Donc allez dehors, je veux plus te voir, sauf quand le café est plein et que tu ne risques pas de te frotter contre Chifuyu devant tout le monde, dit Emma d'un ton autoritaire.
C'était une femme terrifiante quand elle le voulait. Baji lui lança un regard noir, mais finit tout de même par repartir dans l'espace client. Emma lui lança un regard perçant, lui faisant clairement comprendre qu'il devait partir du café, et il finit par s'approcher de la sortie.
— Attends, s'écria Chifuyu en se précipitant au bout du bar.
Baji se retourna vers lui.
— Je termine à 22h30, dit Chifuyu en ignorant les clients qui le dévisageaient.
Baji revint en face de lui et s'asseya sagement sur un siège. Emma haussa les sourcils.
— C'est bon, je le toucherai pas, n'y rien, de l'après-midi, finit par dire Baji.
De l'après-midi seulement...