Chapitre 11

323 32 1
                                    

13/08/21

- On va chez toi ? susurra Jane à l'oreille de sa victime.

C'était l'une des dernières phrases, dont Jane se souvient. Elles n'avaient pas beaucoup parlé après. Jane a réussi à se tenir correctement durant le trajet. Elles se tenaient seulement la main dans le silence.

Au bout d'une voie privée, un portail s'écarta pour donner un magnifique jardin. Une maison de plusieurs étages était dressée à l'abri des regards. À peine avait-elle eu le temps de visualiser le jardin paysagé que la porte de la voiture s'ouvrit. D'un geste, Lidwina la guida à l'intérieur de la bâtisse. Une fois seules à l'intérieur de l'ascenseur, la brune la plaqua contre le miroir. Tout s'était enchaîné très vite. Leurs corps parlaient à leur place. Jane ne s'est rendu compte de ce qu'elle faisait que lorsqu'elle a vu l'heure sur l'horloge. Quatre heures. Il était quatre heures du matin.

- Je dois rentrer.

Lidwina, nue, allongée sur le côté, cessa immédiatement de caresser ses courbes. Elle se redressa sur les coudes.

- À cette heure-ci, Jane ?

- Oui.

- Ce n'est pas raisonnable... Il est tard.

- Ça va aller, répondit Jane en se redressant pour récupérer ses affaires. Je vais me débrouiller.

Sa tête lui faisait mal, mais elle s'en fichait. Elle n'avait pas l'habitude des coups d'un soir. Ce n'était pas très catholique pour elle de passer la nuit chez n'importe qui. Elle se persuada que Lidwina n'était pas n'importe qui, mais constata que leur relation était " partie en couilles " ou " en ovaires ".

La blonde l'arrêta en attrapant ses poignets.

- Il est vraiment tard, ce n'est pas très sécurisant de rentrer maintenant. Dors quelques heures. Je te ramènerai tout à l'heure.

La voyant hésitante, la blonde la supplia. Jane était tellement fatiguée qu'elle ne put qu'acquiescer. Elle se laisse tomber contre le matelas et se dit qu'elle verra plus tard.

La nuit fut courte. Jane a dormi si profondément qu'elle a eu l'impression d'avoir fait un black-out. Lorsqu'elle ouvrit les yeux, la première chose qu'elle vit, ce sont les moulures au plafond. Ses courbatures diffuses et son crâne qui menaçait d'exploser l'ont ramené rapidement à la réalité. Elle devait confronter Lidwina et assumer ce qu'elle a fait.

- Bien dormi ? demanda Lidwina en s'étirant.

Le drap retombait au niveau du ventre.

- Ça va, murmura Jane en détournant le regard. Hier soir, je...

La blonde posa aussitôt un doigt sur ses lèvres pour l'empêcher de continuer.

- Chut. Ne dis rien.

Jane l'examina quelques secondes, avant de hocher la tête à contrecœur. Elle n'aimait pas les non-dits, mais elle ferait mieux de se faire toute petite. Lidwina lui laissait une porte de sortie, autant la prendre avant qu'elle se referme ou de se prendre un mur.

Lidwina enfila un peignoir et lui en tendit un.

- Tiens. Tu peux aller te doucher, voire prendre un bain, si tu veux. Les serviettes sont dans le placard à droite. J'ai quelques dossiers à finaliser.

- Merci.

Jane l'enfila, puis s'enfuit vers la salle de bain. Elle se laissa couler un bain, puis s'y plongea entièrement. Elle avait besoin de faire le vide dans tout ce brouhaha. Elle resta dans le bain jusqu'à ce que l'eau soit froide. Lorsqu'elle sortit du bain, elle remarqua qu'elle n'avait pas pris ses vêtements. Elle reprit le peignoir. Une serviette sur la tête, elle rejoint la scène de crime de la veille. Elle n'avait aucune envie de s'y rendre, mais elle n'avait pas le choix.

L'Artéfacte [ En cours ]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant