𝗦𝗔𝗡𝗗 𝗖𝗔𝗦𝗧𝗟𝗘 | ˢᵉᵒⁿᵍʲᵒᵒⁿᵍ

ᴏ̨ᴜᴀᴛᴏʀᴢᴇ.

Jongho était créatif. Depuis toujours, il aimait mélanger des éléments pour donner une nouvelle perspective à quelque chose devenu ennuyeux. Enfant, il s'était découvert une passion pour le chant. Son talent, bien qu'indéniable, n'avait jamais pu être pleinement exploité dans un environnement ou la réussite surpassait les rêves.

Il avait donc grandit, laissé ses rêves de choriste de côté et s'était concentré, comme sa famille l'avait voulu, sur ses études, la plus grande peur de ses parents étant de voir leur fils finir comme "le cousin San."

Son indépendance, son franc-parler et plus récemment son orientation sexuelle avait fait de lui un marginal dans la famille Choi. Jongho savait que ses parents voyait d'un œil critique à la fois le fait qu'il travaille dans un bar mais surtout qu'il se trouve dans l'entourage proche de ce cousin qu'ils méprisaient. San se fichait royalement de ce que ces gens pensaient de lui et il le faisait savoir. La dernière fois qu'il avait croisé le chemin d'un autre Choi hormis Jongho, c'était à un mariage d'une cousine germaine qui s'était sentie obligée de l'inviter. Choi San, alors encore fraîchement émancipé, s'était présenté en compagnie de Wooyoung qu'il avait alors éhontément présenté comme son petit-ami. L'histoire aurait pu en rester là si le jeune homme d'alors dix-sept ans n'avait pas poussé l'insolence jusqu'à ouvrir la danse avec un slow langoureux avec Wooyoung sous prétexte que "la mariée prenait trop son temps"!

Jongho avait gardé de ce mariage un excellent souvenir, mais il savait qu'il était sans doute le seul (qui en tout cas l'assumait). Crevant de rage, le père du jeune rebelle s'était empressé de le déshériter une deuxième fois mais son fils l'avait à peine remarqué, trop occupé à animer la fête.

Enfin bref, la cloche de la porte retentit parmi les bruits de rires et de conversations déjà concentrées dans la salle et Yeosang entra, suivit de près par Yunho. Tous deux s'approchèrent du bar et Yeosang adressa à son collègue le sourire le plus radieux qu'il lui ait jamais vu.

"- Salut, Jongho ! Tu as travaillé toute la journée, tu veux que je te remplace un peu au bar ?"

Jongho secoua la tête.

"- Ne t'en fais pas pour moi. Qu'est-ce que je vous sert ?" mais ni Yunho ni Yeosang ne lui répondirent. Tous deux semblaient sur leur petit nuage, plongé dans le regard l'un de l'autre. Il se racla la gorge et tous deux sursautèrent. "Bon, Yunho, tu peux aller t'asseoir, je dois parler à mon collègue.

- D'accord !" et le grand dadais s'éloigna en direction de leur table habituelle, manquant de trébucher un nombre incalculable de fois. À croire que lâcher la main de Yeosang lui rendait sa maladresse. Se tournant vers celui-ci, Jongho vit qu'il n'avait pas lâché Yunho du regard.

Claquant des doigts devant ses yeux pour le faire réagir, le plus jeune attendit patiemment que l'autre se concentre sur lui pour parler :

"- Qu'est-ce que vous avez fumé tous les deux ?

- Rien...

- C'est encore pire que ce que je pensais alors. Enfin bref, je suis content pour toi vieux.

- Pourquoi ?" demanda Yeosang, complètement autre part, le regard rêveur. Jongho retint un soupir désespéré.

"- Laisse tomber. Tu as vu les autres ?

- Hmm... non, ils devraient pas tarder.

- Je vois. Bon, je vous envoie des pinã coladã pour vous requinquer, vous avez l'air sortis d'un asile, tous les deux." Yeosang hocha la tête sans prêter attention à sa remarque et s'empressa de rejoindre son cher Yunho auprès duquel il s'empressa de s'asseoir.