Partie 8

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Mami Camara

Mon coeur n'a fait qu'un bond lorsque je suis rentré chez moi toute soulagée et heureuse.
Je n'aurai jamais pu croire que je retomberai sous le charme d'un homme après tant d'années !

Je m'appelle Mami Thiam Camara, âgée de 34 ans. J'ai suivi des études très poussées en gestion des comptes ; mon cursus universitaire s'est fait entièrement à BEM de Dakar. Cependant, j'ai tenté de chercher d'autres diplômes au Maroc où j'ai passé mon Master.
Après cela, j'ai travaillé dans pas mal de cabinets comptables mais je me suis surtout laissé tenter par le stylisme.
Étant très douée en dessin, j'ai fini par transformer mes croquis en de jolies tenues qui se faisaient vendre un peu partout au Sénégal.
Et donc, j'évoluais dans deux milieux professionnels différents dont l'un était vraiment ma passion d'enfance : la création de mode.

Je suis divorcée depuis près de deux ans et je me suis toujours dite que l'amour n'était pas faite pour moi, juste à cause de  la souffrance que j'ai eu dans mon premier mariage.
Ce ne fût clairement pas un mariage arrangé, encore moins un mariage forcé. Il n'a pas du tout été précipité.
Je commençais à subir tout types de jugement de la part de la société dans laquelle nous évoluons ; je me rapprochais de la ménopause à petit pas. Je n'ai pas sauté sur la première occasion pour me marier juste pour cela mais je n'avais certainement plus du tout l'âge ni le temps pour les relations hors mariage.
Je l'aimais sérieusement, donc c'était suffisant pour m'engager avec lui.

J'ai cru avoir choisi le bon partenaire en me mariant de sitôt mais je m'étais lourdement trompée visiblement.
Mbagnick a été un mari très distant, froid et surtout très violent.
Notre relation amoureuse a été assez courte et il m'a proposé automatiquement de l'épouser, chose que j'ai accepté sans hésiter par amour pour lui.

Peu de temps après, je me suis rendue compte que cet amour n'était pas si réciproque et pire, Mbagnick m'avait épousé juste pour oublier son ex.
Je ne sais pas qui est-ce qu'il essayait de berner mais visiblement j'ai été la plus largué. Cette farce qui me servait de ménage n'a pas tardé à montrer son vrai sens : même pas une semaine que cette vie de concubine commençait déjà à se détériorer. Il devenait colérique et pouvait s'emporter pour un rien.
J'ai tardé à comprendre ce qu'il se passait réellement ; un bon jour, suite à une dispute avec ma belle-famille qui était toute aussi toxique que mon mari en personne, j'ai fini par découvrir que je n'ai été qu'un objet illusoire qui était sensé aider Mbagnick à oublier la seule femme qu'il n'a jamais oublié : Vanessa Lopy.
Une chrétienne qui ne pouvait malheureusement pas aller beaucoup plus loin avec lui car la différence de cultes et de religions allait se manifester tôt ou tard.

Mais moi je n'avais absolument rien demandé, donc pourquoi il m'avait choisi moi pour des plans si obscures ?

Je n'ai pas voulu y croire à l'instant, je considérais tout simplement que ce n'était rien d'autre que les piques de ma belle-famille. Ils avaient tout de même l'habitude de se donner corps et âmes, rien que pour me mener la vie dure.

À part le jour de ma nuit de noce, il ne m'a pas une seule fois touché ; à chaque fois c'était des excuses bidons qui ne tenaient même pas sur une branche.
De plus, Mbagnick avait su mêler ses actes à de la violence. Les coups s'accentuaient chaque jour un peu plus mais j'ai toujours tout pris sur le coup de la nervosité.

Un jour, dans une énorme dispute, Mbagnick a ouvertement effacé mes doutes. Il m'a diaboliquement révélé que je n'ai été qu'un objet qui lui servait à oublier la seule femme qu'il a eu à aimer.
Bien sûr, cette nuit a été comme la fin d'un amour indéfini. Les procédures de divorce avaient commencé sur le côté religieux ; cependant, les plans de Dieu en étaient tout autres.
J'étais enceinte et donc, le mariage n'allait donc jamais se dissoudre dans cette situation.

Les 4 côtés du mur ( Yonne )Où les histoires vivent. Découvrez maintenant