Partie 16

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Tahara Laïla Aïdara

Hier, il fallait clairement avouer que personne n'avait quasiment dormi à la maison à cause des pleurs de Babacar et ceux d'Aïcha aussi.
J'étais même obligée à un moment donné de sortir voir ce qui se passait vraiment.
Ce n'était pas cause que j'étais aigrie et que je ne supportais pas des pleurs d'enfants mais tout le monde était inquiet de voir l'état piteux dans lequel étaient les petits.

Et donc, quand j'ai pris la direction vers leur chambre, j'ai trouvé Bijoux au bord du lit.
Elle était munie d'un long voile, ses mains faisaient plusieurs choses en même temps. Elle essayait de cacher son visage avec cette mousseline, alors que l'autre essayait tant bien que mal de dorloter ses enfants.

Et Abdou dans tout cela ?

Où est-ce qu'il est pendant que sa femme se tuait pour calmer des enfants qui étaient les leurs ?

Pourquoi lui même ne viendrait-il pas chouchouter ses propres enfants, au lieu de laisser toute cette pression à son épouse?

- Bijoux Sy n'est-ce pas que tu viens tout juste d'arriver de la clinique ? Je ne comprends donc pas pourquoi tu veux te donner tant de mal pour calmer ces enfants alors que leur père est là bas, tranquillement installé en plus.

- Tahara !! lança t-elle soudain pour m'interrompre avec une once de reproche dans sa voix.

- Ces enfants sont les miens, je les ai porté pendant neuf mois dans mon ventre donc c'est vraiment normal que je me « donne autant de mal pour eux », comme le dis-tu. Qu'Abdou soit là ou pas, ça le concerne lui seul !

- Je suis désolée Bijoux. Je ne voulais pas me montrer indiscrète, je ne voulais pas non plus paraître comme celle qui se mêle un peu de tout. C'est juste que tu es une femme comme moi donc je me vois en toi, je ne suis certainement pas mère mais j'ai un coeur pour ressentir de quelconques sentiments envers qui que ce soit.

- Désolée Tahara je... je ne voulais pas me montrer crue dans mes paroles, réussît-elle à bégayer quand même.

Elle semblait gêner et cela se voyait clairement !
Malgré les nombreuses fois où j'ai essayé de la convaincre et d'insister pour pouvoir lui donner mon aide, elle ne m'a pas laissé les garder un peu pour qu'elle puisse au moins se reposer pendant une bonne heure.

Je devais normalement être au bureau aujourd'hui car on est en pleine journée ouvrable.
Mais là, c'était visiblement mort !

J'aimais tellement dormir que j'étais presque sûre que si j'allais au bureau maintenant, à l'instant, dans cet état de somnolence, j'allais passer tout mon temps à rêvasser avec la tête posée sur la table.

Etonnamment, personne d'autre n'était aussi sortie travailler à ce jour.
C'était clairement bizarre et inédit, donc j'en ai automatiquement déduis qu'il se passait quelque chose d'étrange.
Ne pas aller au bureau était chose courante chez Abdou Lahat, mais pour le cas de Bijoux c'était quasiment impossible.
Elle est médecin, de surcroît une sage-femme qui aide à donner la vie, elle ne prendrait jamais le plaisir de rester une journée à la maison sans ne rien faire.

Il se passait quelque chose que j'ignorais visiblement !

Après avoir pris ma douche, je me suis activée à préparer le petit déjeuner.
Il y'en aura pour tous les goûts ; je suis passée prendre quelques baguettes de pain à la boulangerie et quelques croissants au beurre bien chauds avant de regagner la maison.
Je fis quelques œufs au plat ornés de jambon avant de servir le tout avec quelques carrés de fruits frais.

Les 4 côtés du mur ( Yonne )Où les histoires vivent. Découvrez maintenant