Les 4 côtés du mur ( Yonne )

Partie 22

Mariétou Sylla

Je savais que tout cela allait se passer un jour !
Mais cette Marie Touré ne perd visiblement rien pour attendre.

Je savais parfaitement que j'avais raison de douter d'elle après ce qui s'est passé ce matin.

Flashback

Hamidou m'a bien gâté aujourd'hui.
J'ai géré le jeu de la séduction pour parvenir à lui soutirer tout ce dont j'avais envie.

La séduction est un art, elle occupe une place importante dans le couple.
Il faut entretenir la flamme et se reconquérir chaque jour qui passe.
Séduire veut dire entretenir le désir et non mettre l'accent sur la consommation du désir.
Ainsi, dans le couple on se séduit pour maintenir l'amour tout au long de la relation. Cela peut sembler banale, mais évident car pour assurer la survie de l'espèce humaine, les hommes et les femmes doivent se plaire et s'aimer pour arriver à faire l'amour.

Dès son jeune âge, la jeune fille sénégalaise apprend les bonnes manières par le biais de sa maman qui est avant tout son reflet.
Elle lui apprend à faire sa toilette aussi bien intime qu'externe, à faire la cuisine, et l'éduque à la façon dont elle doit s'occuper d'elle même et de son éventuel mari.
A travers toute cette initiation la maman apprend à la jeune fille la séduction de manière subtile.

De façon générale, la femme sénégalaise a pour habitude d'attirer l'attention sur elle pour des raisons diverses et c'est toléré par la société. Elle met en exergue son charme physique, ses atouts de beauté, et est souvent provocatrice par ses gestes.
Elle cherche la sécurité auprès de l'homme tandis que l'homme quant à lui cherche la fertilité, il parade sa richesse et sa puissance.

La femme sénégalaise est naturellement une djongé (séductrice). Elle a des gestes de séduction dans son quotidien, de par sa façon de parler, de s'habiller, ou simplement par sa coquetterie.
La sénégalaise n'est pas une séductrice dans la rue, mais dans son couple. Ainsi pour pimenter sa vie de couple, elle use de toutes sortes de superflues et d'artifices.

La séduction à la sénégalaise intrigue beaucoup les femmes des autres pays africains, pas parce que les sénégalaises prennent plus soin de leur couple, mais parce que culturellement, c'est ancré dans les mœurs.

LE THIOURAYE OU ENCENS

C'est sans doute, un des éléments phares du patrimoine culturel sénégalais. Utilisé à des fins très diverses, le Thiouraye est l'un des incontournables de l'art de vivre à la sénégalaise.
Contrairement à ce que l'on croit, ce n'est qu'assez récemment que le Thiouraye est devenu exclusivement un outil de séduction.
Certes, il a toujours été considéré comme un témoignage du « jongué attitude » (savoir-être sénégalais) chez la femme. Chacune devait avoir sa propre recette secrète, à laquelle elle associait parfois certaines plantes aux effets aphrodisiaques, destinées à faire tourner la tête de son époux dans l'intimité.
Les femmes ont dans leurs placards de véritables collections de Thiouraye, les noms sont provocateurs et se renouvellent constamment : Némmali (achever), seur bou tass (pagne défait), saucou kani (sauce pimentée) etc.

LA LINGERIE DE SÉDUCTION

Lingerie en crochet, paréo, robes avec de gros trous ou encore des béthio (petit pagne en maille), sont utilisés par la djongé pour rendre son mari accro à elle. Ces lingeries (made in sénégal) très légères laissent entrevoir les courbes de la femme et cela suscite le désir de l'homme.

DES PERLES DE TAILLE OU BIN-BIN

Encore appelés « baya » en Malinké, « djé », « ziguidas » dans d'autres pays africains les bin-bins sont des outils de séduction qui revêt un caractère aphrodisiaque et érotique. Les femmes sénégalaises les portent autour de leur taille, et ils sont spécialement réservés à l'intimité de la femme dans son couple.