Les 4 côtés du mur ( Yonne )

Partie 28

Abdou Lahat Barry

Tahara n'avait aucune idée de ce que cette grossesse pourrait déclencher dans ma vie à MOI ! Ma femme surtout !

En ce moment, je lui faisais la tête juste pour essayer de retourner la situation. Mais je savais pertinemment que je n'ai aucune raison de lui en vouloir, elle a prêté serment et il s'agit aussi de son métier avant tout.

Je me suis rendue au bureau de Tahara, car la situation devenait de plus en plus compliquée.
Tôt ou tard, son ventre commencera à pointer et ça se verra par tous, son propre corps la trahirait.
Les signes primaires peuvent se montrer à tout moment également, maman n'était pas dupe : elle a été enceinte non pas une mais deux fois, donc elle s'y connaît connaît vraiment en matière de maternité. D'ailleurs c'est elle qui a diagnostiqué la grossesse de Bijoux, qui, en tant que sage femme n'avait même pas encore fait la remarque.

Elle semblait vraiment surprise de me voir mais se leva quand même pour se tenir à mon niveau, les bras croisés.
Tahara et moi, ne pouvions nous entendre dans un autre domaine contraire que le sexe. Nous tenons des attitudes les uns, hétérogènes aux autres ; vraisemblablement, on pourrait croire que deux personnes ayant les mêmes préceptes sont plus aptes à s'entendre alors que tel n'est pas le cas.

Les contraires s'attirent, dit l'adage !

Tahara Aïdara et moi sommes naturellement arrogants, froids, rancuniers et surtout fiers.
Nos discussions virevoltent automatiquement vers des échanges houleux.

S'annoncer de la sorte dans son lieu de travail était bien risqué car on pourrait noter un dérapage à tout moment !
Mais il y'a des choses qui ne peuvent strictement pas attendre.
Dans la mesure où mon ménage est en jeu, je ne peux que me bouger les jambes pour veiller à ce que cet malheureux événement fasse enfin partie du passé.

Vue la manière dont elle venait de se tenir face à moi, on pourrait dire qu'elle était déjà en position de combat.

- Je ne sais pas ce que tu viens foutre ici mais je te rappelle que c'est un lieu de travail et non un coin de rue où tu ramasses tes petites dévergondées !

- C'est toi qui a le temps de chercher un endroit où discuter en ces moments-ci mais ce n'est clairement pas moi ! La situation est bien plus compliquée et je ne compte pas perdre ma femme et mes enfants pour ces sotises, répondis-je dégoutamment en pointant son ventre du doigt.

- Qu'est-ce que tu veux Abdoul ? demanda t-elle l'air ennuyée.

- Je veux que tu ailles chercher le père de cet imbecile que tu portes car c'est loin d'être le mien !

Elle écarquilla automatiquement les yeux, je ne savais pas si ce que je venais de dire était bon ou mauvais mais je m'en foutais pas mal là.
J'aimais suffisamment mon épouse et je n'allais certainement pas la laisser me filer entre les doigts à cause de cette histoire.

Sans que je ne puisse m'y attendre, sa main vola automatiquement pour se déposer violemment sur ma joue : elle venait de me gifler.

Je la regardai par surprise pendant que je la surprenais entrain d'étouffer des larmes.
Ces gouttes coulaient mais elle s'efforçait à faire la dure pour pouvoir les retenir.

- TU N'AS SIMPLEMENT PAS LE DROIT DE ME DEMANDER QUI EST LE PÈRE DE CE BÉBÉ ALORS QUE TU M'AS ENCEINTÉ AVEC NOTRE CONSENTEMENT ! Disait-elle.

- JE NE SUIS PAS EN POSITION D'ACCEPTER CE BÉBÉ CAR JE SUJS MARIÉE TAHARA ! J'AIME BIJOUX ET JE NE VEUX PAS LA PERDRE POUR SI PEU.