T'oublier
Nos yeux ne s'apprivoisent plus,
Nos destins scellés.
Jamais je n'aurais cru
Tant vouloir t'oublier.
Lambda
Les lunettes rendent-elles aveugles ?
Ma foi, il semblerait bien.
En me passant devant ce matin,
Tu ne m'adressas aucun œil.
La mémoire est-elle soluble ?
Ma chère, il semblerait bien.
En prenant ton café ce matin,
Tel un sucre, ta mémoire disparue.
Les années rendent-elles étrangers ?
Toi, ma chair d'antan.
Ce matin tes mots étaient muets,
Eux qui jadis signifiaient tant.
La Tour
Méfie-toi de la tour qui sans bruit attire
Les naufragés qui l'entourent quand minuit scintille.
Elle attrape même les navires de sa berceuse envoûtante
Et d'une lumière entraînante plus douce qu'une fille.
Elle ne lâchera prise qu'à l'aube claire,
Moment propice aux songes éphémères.
Une tour si belle, centre de la mer,
Sémaphore majestueux cherchant sa propre lumière.
La miséricorde de la nuit qui tombe
Quand la nuit tombera, va savoir à quoi nous ressemblerons ?
Des tas de poussières sur une terre poussiéreuse.
Quand la nuit tombera comme une vague d'étoiles,
Une lune qui nous recouvre le corps jusqu'à la profondeur des yeux.
Quand la nuit tombera pour nous saisir l'âme,
Nous sécher la peau et sécher nos sentiments.
Quand la nuit tombera, que ferons-nous de nos souvenirs ?
A quoi servirons ces années écoulées ? A quoi servira toute cette poussière ?
Qui s'étend à nos pieds, ce sol miséricordieux
Où nous serons également, quand la nuit tombera ?
VOUS LISEZ
Par-delà le rivage [Poésie]
Poetry« Ce qu'il y a de grand en l'homme, c'est qu'il est un pont et non un but : ce que l'on peut aimer en l'homme, c'est qu'il est un passage et un déclin. J'aime ceux qui ne savent vivre autrement que pour disparaître, car ils passent au-delà. J'aime l...