Le petit chat et l'écharpe
Le petit chat prend son départ
L'écharpe à la bouche,
Les yeux qui louchent
En longeant le trottoir.
Le petit chat te cherche
Il arrive enfin à Paris,
Lui qui vient de la province,
Pensant que la ville est un pays.
Perdu dans l'immensité,
La fumée et les néons,
L'odorat, son radar secret
Devient usine à charbon.
L'écharpe à la bouche,
Il te cherche encore,
Ses yeux qui se couchent,
Ses muscles sous l'effort.
Le chat déprimé et déçu,
Il ne t'a pas trouvé.
Il rentre dans sa province
L'écharpe toute trempée.
Il arrive à sa demeure,
La tête si basse,
La poussière grimpe sur lui,
Même la tristesse y passe.
Un bruit sourd lui vient,
Tu rentres déjà à la maison ?
Des traces et l'écharpe abîmée,
Énervements, le chat se prend un savon.
Il y a peu d'animaux,
Y compris les humains,
Qui partiraient à Paris sous l'eau,
Pour rendre l'écharpe à un copain.
Plus jamais se dit-il !
La prochaine fois je la mâchouillerai !
Si rendre service et risquer sa vie
Conduisent à être injurié.
Derrière les abat-jour
Pourquoi prier nuit et jour ?
Puisque je suis seul à m'entendre.
Au derrière des abat-jour
Je ferais mieux de m'étendre.
Jaune citron
Du haut du balcon
Je t'observe tous les jours,
Tu dis détester l'amour
Mais aimer le jaune et le citron.
Du haut de la fenêtre
Je te connais le mieux,
Tu mets du noir sur tes lèvres
Un bandeau dans tes cheveux.
Du bas de ta porte
Je t'écoute chanter,
De ta voix tu fais respirer
Jusqu'à la nature morte.
Du bas de ton lit
Je t'entends dire que finalement,
Tu m'aimes bien aussi
Moins que le citron évidemment.
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Par-delà le rivage [Poésie]
Poetry« Ce qu'il y a de grand en l'homme, c'est qu'il est un pont et non un but : ce que l'on peut aimer en l'homme, c'est qu'il est un passage et un déclin. J'aime ceux qui ne savent vivre autrement que pour disparaître, car ils passent au-delà. J'aime l...