De vieux démons...

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Flashback - 6 ans plutôt un peu avant la rencontre avec Lui

- Vi, tu te moques de moi ! Ton école m'a encore appelé. Cela fait une semaine que tu ne t'y es pas rendue. Tu me déçois ! s'écrie mon père, la colère éclatant dans sa voix.
- Tout ce que je fais te déçoit depuis que tu sais que je suis lesbienne. Alors pourquoi faire des efforts ? répliqué-je, frustrée, avant de quitter la maison.
- Reste là, Vi ! Vi ! crie-t-il, désespéré.
Je ne lui accorde aucune attention et m'enfuis en direction du Driver's Bar, avec une seule idée en tête : libérer ma colère. En entrant dans le bar, je rejoins la table où mes amis m'attendent. Charlotte, Sarah et deux autres garçons de notre école sont déjà là. Au fil des heures, l'alcool et d'autres substances commencent à faire effet. Je me dirige vers le bar pour commander un autre verre, et à mes côtés se tient un homme qui entame la conversation avec moi. Nous discutons durant une grande partie de la soirée. Contre toute attente, il nous invite, mes amies et moi, à terminer la soirée chez lui.
Arrivés chez lui, il roule un joint et nous en tirons quelques bonnes bouffées. L'atmosphère est détendue, nous rions, nous taquinons. Je me sens de plus en plus attirée par cet homme brun séduisant. Au fil de l'heure qui suit, nous nous laissons aller et nous endormons tous les quatre, sans avoir la moindre idée que ma vie serait irrémédiablement chamboulée après cette soirée, après avoir rencontré Colin, Lui.

Ellipse de 4 mois

Je me retrouve dans un sous-sol, attachée et suspendue par les bras. La corde serre mes poignets, pénétrant douloureusement dans ma chair. Un goût métallique envahit ma bouche, et ma tête me fait souffrir. Un violent coup dans l'abdomen me fait lâcher un gémissement de douleur, mes muscles se contractent violemment. J'ai été là pendant au moins 26 heures, en compagnie de cet homme qui me frappe sans relâche. Intérieurement, je prie pour que mes trois complices arrivent rapidement pour me sortir de cet enfer. Quelle idée ai-je eue de me proposer comme appât ? Pendant ce temps, ils se préparent à attaquer l'usine, tandis que je suis ici, subissant les violences de cet individu. Ma mission est simple : les distraire, les empêcher d'être présents à l'usine. J'attends avec impatience de les voir, car je ne peux plus supporter cette situation. Certes, j'aurais pu me libérer de mes chaînes et infliger à cette pourriture ce qu'il mérite, mais je dois rester patiente jusqu'à l'arrivée de mes compagnons.
Beaucoup de choses ont changé ces derniers mois, surtout depuis que je suis en couple avec Colin. J'ai découvert qu'il est le futur héritier d'un puissant cartel de drogue. J'ai rencontré sa famille, et une fois que vous êtes impliqué, c'est pour la vie. Colin m'a appris à me défendre, à dealer aussi. Nous vivons confortablement, ce qui m'a presque fait abandonner mes études. Ma relation avec mon père s'est détériorée, me rapprochant davantage de la famille de mon petit ami. Je l'aime profondément, je me sens en sécurité à ses côtés, comme une princesse en tant que sa compagne. J'ai même le privilège d'occuper une place privilégiée dans la hiérarchie. Son père et sa mère dirigent le cartel, ils sont surnommés le Roi et la Reine. Colin est destiné à prendre la relève de mon père, et je l'accompagnerai dans cette aventure. Pour la première fois de ma vie, je me sens heureuse.
Bien sûr, je n'ai pas été la seule à rejoindre le groupe. Charlotte et Sarah ont également été recrutées, ce qui me comble de joie. Nous avons toutes les trois passé des tests rigoureux avant de devenir membres à part entière. À la fin de l'épreuve, si nous réussissions, nous étions marquées au fer rouge sur l'épaule. Le symbole représentait une carte de jeu, l'As de pique, mais à la place du pique, il y avait un crâne, et derrière celui-ci se trouvait une feuille de cannabis. C'était le symbole du cartel familial, une façon pour quiconque le voyait, ami ou ennemi, de savoir à qui il avait affaire. Et pour ceux qui échouaient, disons simplement que le Roi leur laissait la possibilité de choisir leur façon de mourir.
Cependant, malgré notre nouvelle vie et notre engagement envers le cartel, je ne peux m'empêcher de ressentir une part de moi qui se questionne. Les violences que je subis en ce moment même, les compromis que nous devons faire, tout cela me pousse à réfléchir sur les choix que j'ai faits. Est-ce que cela en valait vraiment la peine ? Est-ce que je peux continuer à fermer les yeux sur les conséquences de nos actions ? Mais chaque fois que ces doutes m'assaillent, je me tourne vers Colin et il m'apaise. Il me rappelle notre amour, notre complicité, et notre vision d'un avenir meilleur.
Alors, je reste là, dans ce sous-sol sombre et oppressant, en attendant mes compagnons d'armes qui, j'en suis convaincue, viendront me sauver. Je ne laisserai pas cet homme me briser, ni renoncer à notre mission. Car malgré les doutes qui me tourmentent, une chose est certaine : je suis prête à tout pour protéger ce que j'ai construit avec Colin et pour assurer notre place dans ce monde impitoyable du cartel de drogue.
C'est ainsi que notre ancienne identité s'est effacée pour laisser place à de nouvelles personnalités, de nouveaux noms. Nos pseudonymes sont basés sur nos caractères et les deux premières lettres de nos prénoms. Pour Charlotte, c'est "Chat" : elle peut être douce et câline, mais aussi sauvage. Elle est d'une discrétion incroyable, capable d'apparaître et de disparaître sans que personne ne remarque sa présence. Sarah, quant à elle, est "Salamandre". Pourquoi ? C'est simple : elle a une chance insolente en toutes circonstances, un véritable porte-bonheur. De plus, elle sait s'adapter à n'importe quelle situation et environnement. Colin porte le nom de "Cobra", tout simplement en raison de sa nature à cracher son venin toxique dès qu'il se sent agressé. Et en tant que sa compagne, il fallait que je forme avec lui le couple parfait : une "Vipère". On m'a attribué ce nom car il me correspond à la perfection : un venin redoutable, puissant, capable de provoquer la mort. Je suis sournoise, rusée, attentive, discrète et téméraire, prête à attaquer et à planter mes crocs dans la chair de mes ennemis.
Je reviens à moi lorsque la porte s'ouvre violemment. Mon agresseur n'a pas le temps de réagir, une balle est déjà logée au milieu de son front. Il s'effondre à mes pieds. Cobra me détache rapidement, me serre dans ses bras musclés et me porte, m'emmènant directement vers la voiture. Les corps de mes ravisseurs gisent autour de nous, bien que je sois celle qui s'est mise dans cette situation.
Je suis remplie d'un mélange d'émotions contradictoires. D'un côté, je suis soulagée d'être enfin libre, de retrouver mon souffle et de pouvoir échapper à cet enfer. D'un autre côté, je suis en colère contre moi-même pour avoir été si imprudente et avoir mis en danger non seulement ma vie, mais aussi celle de mes compagnons. Je sais que je devrais ressentir de la honte et du regret, mais une part de moi se sent vivante, excitée par cette vie dangereuse et remplie d'action.
Alors que nous quittons le sous-sol, laissant derrière nous le chaos et la violence, je regarde Cobra avec gratitude et détermination. Nous savons tous les deux que cette épreuve ne fait que renforcer notre lien, notre détermination à survivre et à prospérer dans ce monde impitoyable. Nous sommes prêts à affronter tous les défis qui se présenteront à nous, main dans la main, en tant que Vipère et Cobra, prêts à mordre et à se défendre pour protéger ce que nous avons construit.

En route vers le quartier général, la voiture est remplie à ras bord de marchandises, à tel point qu'il n'y a pas de place pour mes jambes.

Ellipse de 2 semaines

Je ne sais pas ce qui se passe, mais ces derniers jours, Colin agit de manière étrange. Il est constamment sous l'emprise de la cocaïne. Ses accès de colère se multiplient, il devient de plus en plus violent, y compris sur le plan sexuel. Mon corps est marqué de différentes blessures, entre hématomes et plaies superficielles. La réalité me frappe de plein fouet lorsque je découvre le véritable visage de Colin, le monstre qui se cache derrière l'homme que j'ai aimé et en qui j'ai cru. Les illusions s'effondrent, laissant place à une cruelle vérité. Ses accès de colère et sa violence me terrifient. Je me sens trahie, trompée, et surtout, je me sens en danger. Chaque jour qui passe, sa présence devient plus étouffante, ses actes plus impardonnables. La peur m'envahit, mais je sais que je ne peux pas rester dans cette relation destructrice. Il est temps de me libérer de ses griffes, de trouver la force de reconstruire ma vie sans lui, malgré la douleur et la tristesse qui m'accompagnent. Je dois trouver le courage de partir, de me protéger et de me retrouver, loin de ce monstre déguisé en homme. Il prend plaisir à me faire souffrir, physiquement et moralement. Il me frappe, m'insulte, me torture. Il se délecte de mes cris de douleur, alors que je le supplie à chaque sévices, me contorsionnant dans tous les sens. La situation devient de plus en plus sombre et désespérée. Je suis piégée dans une relation toxique où Colin exerce un contrôle total sur moi. Sa domination est écrasante, et il utilise ma vulnérabilité pour me maintenir à ses côtés. Je me sens prise au piège, incapable de m'échapper de cette spirale destructrice. Sarah et Charlotte, mes amies qui connaissent la vérité, me supplient de partir, de mettre fin à cette relation malsaine. Mais mes liens avec Colin sont devenus presque symbiotiques, et la peur de l'inconnu me retient. Je suis consumée par la douleur physique et émotionnelle, cherchant des échappatoires dans l'alcool et la drogue pour échapper à ma réalité insoutenable. Chaque marque sur mon corps est un rappel cruel de ma soumission, une preuve de l'emprise qu'il a sur moi. Je suis à la recherche d'une lueur d'espoir, d'une force intérieure qui me permettra de briser ces chaînes et de me reconstruire. Il me viole, me brûle, m'étrangle, me mutile de toutes les manières possibles. Son imagination semble sans limites quant aux tortures qu'il peut m'infliger. La peur m'enchaîne à lui, m'empêchant de partir. Parfois, je souhaite mourir, mon amour pour lui s'est transformé en haine. Mais je me rappelle des paroles qui m'ont été dites : "C'est un aller simple, il n'y a qu'une seule façon de quitter le cartel, les deux pieds dans la tombe." Alors, j'ai choisi de rester... du moins pour un temps.

Fin du flashback

Lui ou ElleOù les histoires vivent. Découvrez maintenant