Un repas chez les Stone...

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PDV Léona

La lumière du petit matin me réveille doucement. Je m'étire et me tourne pour aller embrasser la femme à mes côtés. Mais je constate qu'elle n'est plus là. Je me redresse, la cherchant du regard, et je me lève sans hésitation. Personne dans la salle de bain, ni sur notre terrasse. La panique m'envahit. Les souvenirs de sa disparition me reviennent rapidement à l'esprit. Je me précipite pour fouiller la maison, dans l'espoir de la trouver saine et sauve, tranquillement en train de prendre son petit-déjeuner, mais il n'y a personne. Je tombe nez à nez avec ma petite nièce dans le salon, occupée à regarder des dessins animés. Elle se lève rapidement pour venir me faire un câlin. Cette petite est tellement adorable. J'aimerais bien avoir une fille comme elle, toujours le sourire aux lèvres, le regard heureux, pleine de vie. Oh oui, j'aimerais vivre ça. Mais qu'est-ce que je raconte ? Reviens à toi, Léo. Oui, j'ai commencé à développer de réels sentiments pour Vi, mais nous ne sommes pas encore un couple à part entière, même si notre comportement le laisse penser. En fait, qu'est-ce que nous sommes réellement ? Peu importe. Concentre-toi, où est Victoria ?
La petite me ramène à la réalité, assise à nouveau sur le canapé, les yeux rivés sur la télévision.
- Elle est dans la pièce à côté, elle a l'air d'être malade, dit l'enfant sans me regarder.
Je n'attends pas davantage, je comprends de quoi il s'agit. Son cauchemar l'a perturbée, l'a poussée à retomber dans l'alcool. Je me jure de l'aider à sortir de cette mauvaise passe. Je ne la laisserai pas plus longtemps dans ce tourment, cette addiction qui la consume. Je ne supporte pas de la voir se faire autant de mal. J'entre dans la pièce où elle est assise sur un tabouret près du bar, une bouteille déjà bien entamée à côté d'elle. Elle s'apprête à se resservir quand je lui retire la bouteille des mains, la faisant sursauter. Elle plonge son regard dans le mien, semblant perdue, sans aucune expression sur son si beau visage. Cela me fend le cœur. J'éloigne la bouteille et la tourne vers moi, l'enlaçant de mes bras. Elle place instinctivement sa tête dans mon cou pendant que je lui caresse le dos. Aucun mot n'est échangé, je veux qu'elle vienne à moi d'elle-même, sans la brusquer. Après de longues minutes, elle se retire de mon étreinte. Je dépose un baiser sur son front avant de coller le mien au sien.
- Nous sommes invitées chez mes parents ce soir à 20 heures, lâche-t-elle.
- Et ce midi aussi...
Elle me regarde avec une légère incompréhension.
- J'ai complètement oublié, désolée. C'est pour le travail, ajouté-je, mais j'espère pouvoir avoir toute l'attention de ma cliente cette fois-ci.
Un léger sourire se dessine sur ses lèvres, comprenant où je veux en venir. Elle rit timidement.
- Peut-être que je devrais rester ici alors ? Et profiter de la piscine.
- N'y compte même pas ! affirmai-je.
La matinée se déroule plutôt bien. L'effet de l'alcool commence à se dissiper et Victoria semble aller mieux. Elle m'a rapidement expliqué pourquoi elle avait bu. Son cauchemar me fait me sentir coupable, même si elle ne cesse de me répéter que cela n'est pas ma faute. Elle s'entend à merveille avec ma famille, bien que mon père ait été froid envers elle au début. Nous en avons discuté, ou plutôt nous nous sommes hurlé dessus, mais il s'est ensuite excusé auprès de moi et surtout d'elle pour son comportement. Il craignait simplement que je quitte tout pour elle, abandonnant l'entreprise pour vivre un amour sous les tropiques. Je l'ai immédiatement rassuré. Bien sûr, je me sens un peu coupable de leur mentir, car Victoria est une personne formidable. Ce matin, nous nous sommes rapprochées, entre les papouilles, les câlins et les baisers discrets. La gêne de faire toutes ces choses que les couples font normalement devant leur famille a disparu depuis notre arrivée. Je me sens heureuse. Ma famille, en particulier ma mère, ne cesse de me dire de ne pas laisser filer cette jeune femme, sous peine de subir son "courroux". Honnêtement, personne ne souhaite voir ma mère en colère. Rien que d'y penser, j'ai des frissons. Je viens de finir de m'habiller et je suis légèrement stressée. Depuis que mon assistant Franck m'a annoncé le nom de ma cliente, j'ai du mal à faire ma cravate. Je suis toujours dans la salle de bain en train de me battre avec, habituellement, en moins de 5 minutes, c'est déjà fait.
- Hey Léo ! Respire un bon coup et laisse-moi faire, dit Vi en entrant dans la salle d'eau.
Je respire profondément, je me tourne vers elle et elle commence à faire le nœud. Une fois terminé, je me tourne vers le miroir et je suis carrément impressionnée. En seulement 3 minutes, elle a réussi à faire un nœud de Pratt, alors que moi-même j'ai du mal à le faire du premier coup et cela me prend au moins un bon quart d'heure.

Lui ou ElleOù les histoires vivent. Découvrez maintenant