Une décision à prendre...

234 16 0
                                    

Deux jours sont passés, et c'était assez calme, pour être honnête. Je voyais Léona au travail pendant le déjeuner, mais le soir, étrangement, elle n'était pas accompagnée. Habituellement, elle dînait toujours avec une nouvelle conquête. Elle travaillait beaucoup, passant de nombreuses heures au téléphone. De temps en temps, elle me lançait des regards, surtout lorsque je rigolais avec un habitué ou mes collègues. Le pire, c'était quand Cal m'appelait "bébé" à tout bout de champ, ou quand il me jouait des tours vicieux, soyons clairs. Par exemple, hier soir, le restaurant-bar était vide, il n'y avait que nous deux. Il a commencé à me faire des éclaboussures d'eau, résultat : j'étais trempée. Et bien sûr, je ne vous dis pas dans quel état était ma chemise blanche... Imaginez la suite. Mais après ça, je ne comptais pas me laisser faire, j'ai riposté également. Nous aimions nous chamailler. J'ai essayé plusieurs fois de m'enfuir, mais il me rattrapait par derrière et me soulevait. Maintenant, imaginez le regard de ma grande et sexy patronne lorsqu'il faisait ça, il avait ses mains sur ma poitrine, mes hanches ou mes fesses. Un vrai pervers, celui-là. D'ailleurs, je crois qu'elle a cassé son crayon de papier une fois, ce qui m'a fait rire en moi-même. Était-elle jalouse ? Non, n'importe quoi, pourquoi le serait-elle ?

Enfin bon, aujourd'hui, pas de signe d'elle, et exceptionnellement je finis tôt, donc je ne la verrai pas car il n'est que 10h00. Elle vient généralement déjeuner vers midi. Dommage pour elle, je crois qu'elle sera déçue de ne pas voir sa barmaid préférée ! Bon, il faut que je me calme, sinon je ne pourrai pas marcher avec ces chevilles enflées. D'ailleurs, depuis qu'on a discuté au bar l'autre soir, je crois que son sommelier est à la recherche d'un nouvel emploi. À chaque déjeuner ou dîner, elle demande toujours "surprends-moi". Cela me fait sourire. Ok, j'avoue, j'aime l'attention qu'elle me porte. Ce n'est pas ma faute si j'ai eu un coup de cœur. Enfin, non... J'ai rien dit, oublions ça pour le moment. Il faut que je me dépêche, je n'aime pas les heures supplémentaires non rémunérées.

Je rentre chez moi au loft, c'est le jour de repos de Cal, tandis que moi, je reprends le travail seulement à 16h00, jusqu'à 19h30. Après une bonne douche, j'enfile mon pyjama et je me dirige vers la cuisine pour préparer le repas, ce qui le réveille vu le tintamarre que je fais.

- Salut bébé, alors, le boulot ? Pas trop déçu de ne pas voir ta patronne sexy ?
- Cal, arrête avec ça... C'était juste un petit-déjeuner, rien d'extraordinaire. Allez, viens manger, ça empêchera ta bouche de sortir d'autres conneries, même si tu n'as pas tort.

Nous avons ri pendant le repas, évoquant quelques anecdotes amusantes avec certains clients de l'hôtel. Nous nous sommes installés confortablement sur le canapé, en profitant du moment pour organiser notre soirée.

- Viens, bébé, tu ne travailles pas demain, on fait la fermeture pour une fois.
Je n'aime pas quand il me fait cette tête de chien battu, mais finalement, je craque une fois de plus.
- D'accord, mais d'abord, tu payes la première tournée, et ensuite, si j'ai un plan pour ce soir, tu ne gâches pas mes projets, dis-je en fronçant les sourcils.
Pour me remercier, il me fait un bisou sur la joue et affiche un sourire qui lui va jusqu'aux oreilles, ce qui me fait pouffer légèrement.

Après avoir bien discuté, je me suis préparée pour reprendre le travail, en appliquant un maquillage discret. J'ai décidé d'attacher mes cheveux en queue-de-cheval et j'ai rapidement filé au travail pour éviter d'arriver en retard. Une fois à mon poste, je m'apprête à commencer mes tâches lorsque mon regard se pose sur un homme assis au bar, absorbé par son téléphone. J'en profite pour m'approcher de lui et lui proposer quelque chose, mais lorsqu'il relève la tête, ses yeux verts plongent dans les miens. Nous restons ainsi, figés pendant un instant, et je réalise qu'il est temps de reprendre mes esprits.
- Bonsoir ! Laissez-moi deviner, je dois encore vous surprendre ? J'essaie d'avoir l'air accueillante, avec un grand sourire et un ton de voix joyeux.
- Victoria, c'est bien ça ? Vous m'avez surpris la dernière fois au dîner. Voyons si vous saurez me surprendre à l'heure de l'apéro, dit-il d'un ton taquin. (Il est vraiment charmant, mais malheureusement pour lui, il n'a aucune chance.)
- Vicky, je préfère. C'est à vos risques et périls, mais je relève le défi avec plaisir.
- Alors, vous êtes une joueuse, j'adore ça ! Je parie 20 $ que vous n'êtes pas à la hauteur. Il a l'air si sûr de lui, peut-être un peu trop confiant.

Lui ou ElleOù les histoires vivent. Découvrez maintenant