La révélation...

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- Avant toutes choses mes conditions...,lui dis-je, en lui donnant son verre.

PDV Victoria
- En premier lieu, je veux que tu comprennes que ce que tu vas entendre et voir ici doit rester strictement confidentiel. C'est une question de sécurité, et je ne souhaite plus être impliquée de près ou de loin avec ce monde. Je ne pourrai pas te dévoiler tous les détails, mais je partagerai l'essentiel avec toi, du moins autant que je le peux. Il est possible que cela te pousse à partir en courant, voire à me voir différemment après ça... je...
- Vicky, à l'heure actuelle, je ne suis que Léona. Je ne suis pas la femme d'affaires milliardaire, PDG d'une entreprise valant des milliards. Je ne suis pas non plus ta supérieure. Je suis simplement Léo, une femme qui s'est attachée à toi en peu de temps, c'est vrai. Mais je te connais, et nous avons tous un passé plus ou moins difficile. Je suis sincèrement heureuse d'en apprendre davantage sur toi. Je veux réellement te connaître, toi, la personne que tu es aujourd'hui. Je n'aurai pas peur de ce que tu as à me dire, et je ne fuirai pas. Nous sommes ici, dans ce sous-sol, au milieu de trafiquants de drogue. Si j'avais été effrayée, je serais partie depuis longtemps déjà.
Je la remercie pour sa réponse rassurante et j'ajoute :
- Bon, je suppose que tu auras des questions, et je répondrai dans la mesure du possible, tant que cela ne devient pas trop difficile pour moi.
Léo se rapproche de moi, et nos doigts entrelacés me donnent un peu plus de courage. Je sais que je peux lui faire confiance, et sa présence réconfortante me donne l'assurance nécessaire pour avancer et partager mes secrets les plus profonds.

« Tout a commencé après que j'ai annoncé à mes parents que j'étais lesbienne. Ma mère l'a très bien pris, comparé à mon père qui a littéralement pété un plomb. Étant un grand buveur, il avait la main facile avec ma mère. Après cette nouvelle, il s'en est pris à moi... bien sûr, il ne me frappait pas... du moins pas au début. Il a commencé à m'insulter, me rabaisser, m'humilier. Puis un soir, nous venions de terminer un repas d'affaires à la maison avec un potentiel client. Le dîner s'était globalement bien passé, mais je pouvais voir à l'attitude de mon père qu'il n'était pas satisfait. Le client n'était pas totalement convaincu. Alors qu'ils continuaient à discuter, je suis partie me coucher. Quelques instants plus tard, on a toqué à la porte de ma chambre. La peur m'a saisie quand j'ai vu mon père entrer. Il m'a demandé d'aller dans son bureau sans dire un mot, ce que j'ai fait. J'étais dans le bureau avec son client et lui. Il était derrière son bureau, son client assis dans le petit canapé. Mon père s'est tourné vers son client et lui a dit qu'il était heureux de pouvoir faire affaire avec lui. Je n'ai pas compris quel était mon rôle dans cette histoire. Mon père allait quitter la pièce pour me laisser seule avec cet homme, un inconnu. En arrivant à ma hauteur, il m'a dit : "Pour une fois dans ta vie, rends-moi fière et conclue ce contrat pour moi", puis il est parti en fermant la porte derrière lui. »
Je fais une pause, laissant à Léo le temps d'assimiler cette partie de mon passé douloureux.
« Mon regard se posait sur l'homme, je pouvais déjà voir une bosse bien présente sous sa ceinture. Le dégoût, la méprise, la colère, la peur pouvaient se lire dans mes yeux. Je venais à l'instant de comprendre. Il m'avait marchandée, m'avait vendue, et mon corps allait être sa signature sur le contrat...
- Il t'a... commença-t-elle à dire avant que je ne la coupe.
Je serre doucement sa main dans la mienne pour lui signifier que je ne veux pas qu'elle continue. La douleur et l'horreur de ce souvenir sont encore trop vifs en moi. J'ai besoin d'un moment pour retrouver ma voix.
- Parfois mon père était présent, quand j'étais plus réticente certains jours, il me battait, tout comme les clients qui ne se gênaient pas non plus. Mais, pour me réconforter, disons que mon père, dans sa grande bonté, comme il aimait me le rappeler, lui ou ses clients ne devaient laisser aucune trace permanente sur mon corps.
Léo serre ma main un peu plus fort, ses yeux exprimant à la fois de la douleur et de la colère. Je peux sentir sa révolte face à ce que j'ai vécu, et cela me procure un sentiment de réconfort.
- Donc les cicatrices ? demande-t-elle, son regard cherchant une réponse dans mes yeux.
- Non, elles n'ont rien à voir avec lui ni avec ses clients, réponds-je d'une voix empreinte de détermination.
«Un soir, je suis sortie avec Charlotte, Chat, et Sarah, Salamandre, mais je me doute bien que tu as compris. Ces noms nous ont été donnés après notre rencontre avec Colin. Puis tout a été très rapide, je me suis mise à me droguer et à boire énormément. Par la suite, je suis entrée en couple avec Colin, ce qui, d'ailleurs, a plus à mon père de me savoir avec un homme. Quelques semaines plus tard, j'ai pleinement intégré le Cartel avec Charlotte et Sarah. Ils m'ont formée au combat, à l'utilisation d'une arme, mais mon domaine de prédilection reste la maîtrise des couteaux et des lames tranchantes. Cobra, enfin Colin, m'a promis la vengeance de ce que les clients de mon père m'avaient fait vivre. Il m'a offert ces hommes sur un plateau, 23... »
Je marque une pause, laissant les mots planer dans l'air chargé d'une lourde atmosphère. Le souffle court, je rassemble mon courage et poursuis mon récit, chaque mot prononcé avec une émotion palpable.
- Je me souviens de chaque instant, chaque cri, chaque supplication... Ils pensaient pouvoir me briser, me réduire à néant. Mais je me suis accrochée à une lueur d'espoir, à ma volonté de survivre.
Mon regard se perd dans le vide, revivant les souvenirs douloureux qui ont marqué ma vie. Léona reste immobile, attentive à mon récit, sa présence apaisante me rappelant que je ne suis plus seule.
« 23 hommes... Leurs cris résonnent encore dans les recoins de ma mémoire, leurs supplications qui se mêlent au silence de ma conscience. J'étais une marionnette sans âme, animée par une soif insatiable de vengeance. Leur douleur était ma rétribution, leur terreur ma satisfaction. Ils ont pris une part de moi, alors j'ai pris la leur en retour... »
Les souvenirs déchirants de mes actes cruels se dévoilent devant moi, chaque détail meurtrier gravé dans mon esprit. Je reste prisonnière de cette personne que j'ai été, une incarnation sans pitié de la justice à l'ombre du Cartel.
« Par mes actions, le Cartel a acquis une réputation redoutable, une réputation qui m'appartient. Colin peut être le Roi, dirigeant les hommes, les trafics, mais il agit dans l'impulsivité, sans trop se poser de questions. Il est craint de beaucoup. Pourtant, hommes et femmes vous diront préférer une mort rapide par la main du Roi plutôt que de subir la sentence de la Reine. Dans le Cartel, on pourrait penser que c'est lui qui gouverne, mais dans ce monde obscur, c'est moi, la Reine, qui détient le pouvoir. Je prends les décisions, je donne les ordres. Je suis le pilier inébranlable de cette organisation, sans la Reine, la structure s'effondre. Je gère les conflits, veille à ce que personne ne se dérobe... »
- Toi ?interrogea Léo, les yeux écarquillés d'étonnement.
- Oui, j'étais la Reine, répondis-je d'une voix empreinte d'une lourdeur insondable.
- Tu as déjà... comment dire... Léo cherche ses mots, hésitante.
- Tuer ? Non, répondis-je, brisant la tension. C'est d'ailleurs pour cette raison qu'ils me craignent davantage. Je les ai brisés à un tel point que je veux qu'ils se souviennent de moi toute leur vie. La mort devient bien trop clémente à un certain stade. Ils en viennent à supplier la mort, à la désirer. Et pour eux, ce serait une délivrance. Parfois, la pire des tortures réside dans la vie elle-même.
Un frisson parcourt mon corps tandis que je me remémore les visages déformés par l'effroi, les yeux emplis de terreur et d'agonie. Ma soif de vengeance avait transformé ma cruauté en une forme d'art sadique, où la survie était un châtiment bien plus cruel que la mort.
« Colin avait commencé à changer, il voulait ce que j'avais. » Les mots sortent de ma bouche avec difficulté, porteurs d'une tristesse profonde et d'une résignation palpable. Léo fixe mes yeux, prête à écouter chaque parcelle de mon histoire.
« Alors il m'a brisée » je continue d'une voix tremblante, mes souvenirs douloureux se déversant dans l'air. « Il connaissait mon passé, mes souffrances, mes peines. Il savait tout de moi. Il est devenu violent, physiquement, mentalement. La peur que j'avais autrefois, celle qu'il m'avait aidée à surmonter, est devenue une réalité terrifiante. » Mon souffle se fait court, le poids de mes confessions m'écrase. Je fixe le vide, cherchant les mots pour décrire la complexité de mes sentiments. « Il était le premier et le seul en qui je devenais impuissante. L'amour m'avait rendue tellement aveugle. » Une larme solitaire s'échappe de mon œil. « Je ne l'aimais pas dans le sens de l'amour, mais je l'aimais parce qu'il m'avait sauvée de mon père et de mes tourments. Il était devenu le bourreau de mon existence. Il me frapper, me violer, comme ces hommes, m'obligent à redevenir faible uniquement envers lui. Victoria parle de son passé avec une voix empreinte de douleur et de résilience. Ses mots, chargés d'émotions, dévoilent l'horreur qu'elle a vécue et les sacrifices qu'elle a faits pour protéger ses amies. J'étais son objet, son défouloir, sa propriété », dis-je dans un murmure, ma voix teintée d'amertume. « Il a commencé à me faire des marques, à me torturer, à créer son œuvre d'art sur mon corps. » La douleur de ces souvenirs est palpable. Je continue d'une voix empreinte de détermination : « Je ne pouvais plus continuer à vivre ça. Il fallait que je quitte ce mode de vie, mais je ne pouvais pas abandonner Sarah et Charlotte. » Mes amies étaient devenues ma famille, et j'étais prête à tout pour les sauver. « Alors j'ai passé un accord avec Colin », révèle ai-je avec un mélange de regret et de résolution. « J'avais entraîné mes amies dans cette merde, et je devais les faire sortir, même si cela signifiait ma propre perte. Je me suis promise à Colin, acceptant les sévices et la soumission, en échange de la liberté de mes amies. Normalement, on ne quitte pas le Cartel. Seule la mort nous le permet. J'ai échangé ma liberté contre celle de Chat et Salamandre. Et il a accepté...Une fois qu'elles étaient toutes les deux en sécurité, il ne restait plus qu'à attendre pour que je puisse enfin me libérer. C'est Marc qui m'a aidée à s'échapper, à quitter cet enfer. J'ai tout abandonné derrière moi, personne ne me retenait vraiment. Alors j'ai pris le premier vol pour New York, il y a 6 ans, avec l'espoir de commencer une nouvelle vie, un nouveau départ, de me reconstruire. » Un sourire tendre se dessine sur mes lèvres lorsque j'évoque Cal : « J'ai réussi à arrêter la drogue grâce à lui. Il m'a aidée à me remettre sur le droit chemin. Il m'a logée, m'a trouvé un emploi dans un hôtel de luxe. »
Je fais une pause, mon regard se perdant dans le lointain avant de revenir à Léo. « Et ma patronne, elle est... elle est spéciale, sexy, froide en apparence, une femme d'affaires aux allures de séductrice. Mais au fond, je sais qu'il y a une personne formidable derrière ce masque. »

Léona passe doucement sa main sur ma joue pour essuyer une larme, et un sourire réconfortant se dessine sur son visage. Sa proximité m'intimide et me fait frissonner. Nos lèvres sont à quelques centimètres l'une de l'autre, et je sens son souffle chaud effleurer ma peau. Mes yeux se fixent sur les siens, captivés par leur profondeur. Une intense envie de l'embrasser s'empare de moi, de me perdre dans sa douceur sucrée. Cependant, elle dépose ses lèvres délicatement sur ma joue, ce geste délicat me fait rougir instantanément. La chaleur de son baiser sur ma peau me procure une sensation de réconfort et de tendresse, renforçant notre connexion.
« J'ai passé 6 ans à reconstruire ma vie, bien que je conserve cette mauvaise habitude de boire, principalement pour m'aider à dormir. Les terreurs nocturnes persistent, les démons de mon passé hantent toujours mes nuits. Moins je dors, mieux j'arrive à les oublier. Peut-être aurais-je dû éviter de venir en Californie. Je sais qu'il fera tout pour me récupérer. Il est manipulateur et utilisera mes points faibles pour me faire commettre des erreurs, espérant que tu me détestes. Il veut que je retourne vers lui, car il sait que lors de mes moments de faiblesse, comme au gala, je me réfugierai instinctivement auprès de lui. »
- Je ne compte pas te laisser partir, Vicky, je te veux, sérieusement. Mais j'aimerais qu'on en parle à la maison une fois cette histoire finie.
Je reste sans voix face à la révélation de Léona. Elle veut une relation sérieuse avec moi, et je suis complètement surprise. Je reste silencieuse, cherchant mes mots. Je suis touchée par ses paroles et je décide de lui montrer mon accord en l'embrassant tendrement du bout des lèvres. Ensuite, elle ouvre l'enveloppe contenant le petit mot qui dit « ma photo préférée... ». Mon cœur se serre d'appréhension. Je détourne les yeux, laissant Léona découvrir le cliché en premier. Mon regard est rivé sur son visage, cherchant à déchiffrer ses émotions. Son expression est indéchiffrable, je ne sais pas si c'est de la colère, de la tristesse ou autre chose. Leona à les doigts resserrés sur la photo, je décide de me pencher pour regarder à mon tour. Mon visage se décompose à la vue de la photo.
- Oh mon Dieu...Les mots peinent à sortir de ma bouche, mes yeux fixés sur la photo.

Les mots peinent à sortir de ma bouche, mes yeux fixés sur la photo

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- Vick?
- Mmh! Oui, dis-je, hésitante.
- Les hommes qui t'ont fait subir ces choses atroces, ils sont toujours en vie...
- Où veux-tu en venir, Léo?
- Que leur as-tu fait? Quand tu as dit tout à l'heure que le prochain numéro serait le 24, ils ont tous changé d'attitude.
- Je... je... je les ai castrés, ajoutais-je en baissant la tête. Je ne suis pas fière de ce que j'ai fait, mais ils le méritaient tous.
- Je comprends, dit-elle en me prenant dans ses bras.

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NDA : Voilà un peu plus sûr le passé de Vicky. Le jeu est lancé qui sera en Échec sur cette échiquier ? Vick pourra-t-elle retrouver une vie normale après ça ?

Lui ou ElleOù les histoires vivent. Découvrez maintenant