Chapitre 13

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Après de longues heures de sommeil, Maya se réveilla vers 3 heures du matin. Elle était toujours habillée et décida de se changer. Avant de se recoucher, elle revêtit un peignoir et sortit de sa chambre afin de jeter un coup d'œil dans l'appartement pour voir ce que Blake faisait. Se dirigeant vers la chambre de Blake, elle tomba sur lui dans le salon. Il était assis sur le canapé éclairé par le feu de cheminée et par les lumières de la ville. Il contemplait la vue et avait l'air beaucoup plus calme.

— N'arrives-tu pas à dormir ? murmura la jeune femme.

— Pas vraiment.

Blake était froid et fermé. Il regardait à peine Maya.

— Bon d'accord, je peux m'asseoir ?

— Tu es chez toi, fais ce que tu veux.

— D'accord, je vais te laisser tranquille, on parlera demain si tu en as envie.

Maya ne savait plus comment agir pour obtenir son pardon. Elle était si mal à l'aise face à cette situation et regrettait ses paroles blessantes. C'est en retournant vers sa chambre qu'elle trouva la solution. Elle comprit ce qu'elle devait faire : dire enfin toute la vérité. Peut-être n'était-elle pas vraiment prête, mais à bout de force et encore à moitié endormie, c'est l'unique chose qui lui vint à l'esprit pour le récupérer.

— Blake !

— Quoi ? soupira-t-il.

— Je vais t'expliquer ce qu'il s'est passé, même si je ne me sens pas capable d'en discuter. Mais si c'est le seul moyen que tu me pardonnes, alors je te dirai tout.

— Tu n'es pas obligée, vraiment.

— Si, je ne veux pas te perdre...

— Maya...

— Avant tout, je m'excuse de mes propos, je n'en pensais pas un mot. Je suis si impulsive... Je suis sincèrement désolée.

Blake la regarda avec insistance pour lui faire comprendre qu'il ne la quitterait jamais et qu'il avait déjà oublié. Elle s'assit sur le canapé, face à cette sublime vue.

— Alors, par où commencer ? C'était peu avant que je parte de New York. Mes parents m'avaient prévenue qu'on allait se retirer de la ville pour je ne sais quelle raison. À l'époque, j'étais une fille très égoïste, égocentrique, très méchante et cette annonce m'avait rendue encore pire. J'étais un monstre et, en conséquence, je m'étais éloignée de ma meilleure amie, celle avec qui j'avais grandi. Elle était comme une sœur pour moi. On avait tout partagé ensemble et si quelqu'un me connaissait vraiment, c'était bien elle. Elle avait énormément de problèmes familiaux, je ne souhaitais plus la côtoyer. Elle était si négative même si rien n'était de sa faute, mais bien celle de ses drogués de parents.

Maya prit une grande respiration, des larmes roulaient sur ses joues.

— Veux-tu qu'on arrête ? Je ne pensais pas que ça allait être aussi dur pour toi.

— Non, Blake, dit-elle avec une voix larmoyante. Je dois terminer pour que tu saches tout de moi, mais surtout pour soulager ma conscience. Je n'ai jamais parlé de ce que j'ai ressenti à l'époque et ça me tue depuis des mois.

— Respire et continue.

Blake passa son bras autour de ses épaules pour lui montrer son soutien.

— Deux jours avant mon départ de New York, je rentrais chez moi en revenant d'un café où j'avais traîné avec mes copines parce que j'avais encore séché les cours, lorsque ma mère m'a annoncé la terrible nouvelle. Melissa, ma meilleure amie, était morte. Elle s'était suicidée dans son appartement... Maya prit une grande respiration pour finir son histoire. Blake, je me sens si responsable de sa mort, je l'ai délaissée alors qu'elle n'avait personne d'autre. J'aurais dû être présente pour elle. Si tu savais comme je m'en veux ! Elle me manque tellement maintenant.

— Maya, ce n'est pas de ta faute !

— Mais Blake, elle n'avait personne, répéta l'adolescente. J'étais l'unique personne qui pouvait l'aider et je ne l'ai pas fait. Je l'ai laissée mourir seule en me préoccupant de mon temps loin de New York et de la manière dont j'allais pouvoir revenir. J'étais au courant de tout ce qu'elle endurait. Je l'ai abandonnée comme une lâche face à ses problèmes.

— Elle était seule, certes, mais tu n'en seras jamais coupable. Je suis sûr qu'elle ne pensait pas à ça en agissant de la sorte. Il faut que tu passes à autre chose maintenant et que tu regardes devant toi. Tu n'es plus cette terrible personne, je le vois, je le sens, tu as changé. Je comprends que tu aies eu honte de me révéler tout ça, mais tu n'avais aucune raison d'avoir peur. La façon dont je t'estime n'a pas changé, tout comme ce que je pense de toi. J'accepte ton passé, Maya, et cet élan d'honnêteté me fait t'aimer davantage.

— Quoi ?

— Oui, je t'aime, Maya, il un peu tôt pour t'avouer mes sentiments, mais ce que je ressens reste inexplicable. Devant cet endroit aussi magnifique, je ne peux que tomber amoureux de toi.

— Je t'aime aussi, Blake.

Maya se pencha vers Blake et ils s'embrassèrent passionnellement. Les deux adolescents savaient que cette soirée allait marquer leur vie au vu de cette ambiance si romantique. Blake porta Maya jusque dans la chambre principale. Le cadre était idyllique et l'attirance était au rendez-vous. Éclairé par les lumières de la ville, il posa Maya sur le lit et se déshabilla peu à peu. Ils n'arrivaient pas à se décoller l'un de l'autre. Entre chaque vêtement enlevé, ils échangeaient des baisers comme deux aimants incapables de se résister. C'était si fusionnel et passionnel. C'est alors qu'ils firent l'amour pour la première fois et ce moment apparut comme exceptionnel. La connexion entre les deux amants fut très intense durant toute la nuit.

Le lendemain, Maya se réveilla la première et décida de préparer le petit-déjeuner pour Blake. Elle savait qu'il lui avait pardonné pour ce qu'elle avait dit la veille, mais elle voulait continuer à faire des efforts pour lui prouver qu'elle l'aimait réellement. Ils étaient bel et bien ensemble maintenant. Elle posa le plateau sur la commode non loin du lit, et se jeta sur Blake.

— Blake, mon cœur, il est temps de se lever.

Elle l'embrassa partout sur le visage. Blake s'éveilla doucement. Il était avec la fille dont il était amoureux, dans un endroit merveilleux. Ils étaient allongés sur le lit, face à cette vue qui les étonnait énormément à chaque fois qu'ils la regardaient. Blake décida d'expliquer une idée qu'il avait eue pendant la nuit, lorsque la jeune fille dormait.

— Maya, j'ai réfléchi à quelque chose qui pourrait t'aider par rapport à ce qu'il s'est passé avec ta meilleure amie.

— Blake...

— Écoute-moi ! Je suis persuadé que tu vas adorer. J'imagine que tu n'as jamais tourné la page, car tu ne te concentrais que sur les moments négatifs.

— Oui, c'est sûrement vrai... Et donc ?

— Après la journée d'hier, j'ai compris que tu ne voulais plus rester à New York.

— Non Blake, je sais que ce voyage compte pour toi !

— Tu as plus de valeur à mes yeux que ce week-end, Maya. Nous avons le temps de découvrir ce monde si grand. Laisse-moi t'expliquer mon idée. Pour notre dernier jour ici, je propose que tu m'emmènes dans tous les endroits qui te font penser à elle et où vous aimiez traîner. On y déposera une rose à chaque fois, ce sera comme une commémoration en son honneur. J'espère que ça t'aidera à faire enfin ton deuil. Tu pourras lui dire adieu une bonne fois pour toutes.

— Pourquoi pas !

— Tant mieux, je suis content. Le but, c'est que tu oublies les côtés négatifs, mais que tu te rappelles d'elle comme étant ta meilleure amie avec qui tu as passé de très bons moments pendant ton enfance.

— Je comprends. Je suis partante ! Merci, Blake, de vouloir me soutenir. La plupart des gens se seraient enfuis en réalisant le monstre que j'étais.

— N'y pense plus !

Blake l'embrassa sur le front.

Blake HéritageOù les histoires vivent. Découvrez maintenant