Chapitre 11

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Blake ne réalisa pas sur le coup. Quitter cette ville pour s'envoler vers New York dans le dos de ses parents durant tout un week-end, il ressentait enfin un sentiment de liberté totale. Il n'avait jamais fait quelque chose de si palpitant dans sa vie d'adolescent isolé. Sur la route, il se laissa porter par le son de la musique ; pour une fois, il ne voulait plus penser aux conséquences. Blake voulait simplement vivre l'instant présent et s'amuser avec Maya. Elle demanda à Blake de l'attendre devant son portail, elle n'en avait pas pour longtemps. Elle était de retour quelques minutes plus tard, un sac de voyage à la main : les deux adolescents étaient en route pour New York !

— L'hôtel où l'on séjourne est le meilleur de New York ! Mes parents m'ont loué une suite. On sera assez proches des magasins, de Central Park. Enfin de tout !

— C'est génial !

Elle n'arrêtait pas de parler et Blake aperçut à quel point ce voyage comptait pour elle. Elle était si excitée à l'idée de partir. Maya était surtout extrêmement contente de ne pas s'y rendre seule et de partager un moment avec Blake. Ce voyage allait être l'occasion pour la jeune femme d'obtenir des réponses. Sa relation avec Blake était au point mort depuis leur premier baiser et Maya voulait voir s'il ressentait les mêmes choses.

Arrivés à l'aéroport, Blake n'avait toujours pas prévenu ses parents qu'il devait dormir chez un ami. Le jet était devant eux, prêt à décoller. L'heure de l'appel avait sonné, Blake mit le haut-parleur.

— Allô ?

— Oui, Maman, je dois te demander quelque chose.

— Dis-moi.

— J'ai un travail assez volumineux pour la fin du trimestre et donc je dors chez un ami pendant tout le week-end pour pouvoir travailler correctement.

— Euh ? Qui est ce camarade ? Le semestre finit dans deux mois.

— Je sais, mais c'est un sujet assez important et long, on préfère s'y prendre à l'avance. J'essaie de m'intégrer comme je peux !

— C'est d'accord. Tu as dix-sept ans, je ne te l'interdirai pas, surtout si c'est pour l'école. Tiens-moi au courant quand tu en auras l'occasion.

— D'accord, merci beaucoup !

— Bonne soirée, Blake.

— À dimanche. Encore merci !

Blake raccrocha et les deux adolescents crièrent leur joie en sortant de la voiture. Ils étaient si heureux. Cette escapade allait être une bouffée d'air frais autant pour elle que pour lui. Blake allait enfin découvrir le monde extérieur. Ils montèrent dans le jet privé et s'assirent dans les gros fauteuils au centre. L'hôtesse énonça quelques consignes et Maya s'endormit aussitôt après le décollage. Par le hublot, Blake regardait le paysage. C'était la première fois qu'il prenait l'avion, car il n'avait jamais quitté Alvia. Il n'était pas très à l'aise pour son premier vol et était soulagé que Maya ne le vit pas. Après quelques minutes, il se laissa bercer par la musique et son stress disparut. Il en prenait plein la vue et se doutait que ce serait comme cela durant tout le week-end.

Le vol se passa dans les meilleures conditions possibles. À leur arrivée, Maya était surexcitée à l'idée de faire découvrir sa ville à Blake. Un chauffeur les attendait.

— Blake, on y est ! Ça m'avait tellement manqué !

— Ça va être un merveilleux séjour ! Je le sens.

— Oui ! J'ai tellement de choses à te montrer, je ne sais pas par où commencer.

— Ne devrions-nous pas nous rendre à l'appartement avant toute escapade ? On dépose nos affaires et l'on réfléchira à ce que tu veux que l'on fasse. Ça te laissera le temps de trouver de bonnes idées.

— Parfait ! J'ai hâte de voir à quoi ressemble notre suite ; connaissant ma mère, je suppose qu'elle doit être grandiose.

Maya et Blake étaient en route en direction de l'hôtel particulier. Ils ne cessèrent de rire et parler durant le trajet, même si Blake était plus attentif à ce qu'il apercevait par la fenêtre que par ce que Maya lui disait. C'était le début d'une vie que Blake avait toujours souhaitée, son premier voyage, sa première sortie d'Alvia. C'était pour lui la plus belle chose qu'une personne puisse lui offrir et c'était Maya qui lui avait offert ce cadeau. Sans elle, il ne serait jamais parti avant la fin de l'année. Il lui en serait constamment reconnaissant et cela les rapprochait encore davantage. Il regardait le paysage, les centaines de voitures, les fameux taxis new-yorkais qu'il avait tant imaginés. Il observait tout ce monde, des milliers de personnes qui marchaient et se croisaient dans cette ville. Il était émerveillé par ce qu'il voyait. Ils arrivèrent enfin devant les portes de l'immeuble qui se trouvait à quelques pas de Central Park, l'un des symboles représentatifs de New York.

— Mademoiselle Stone, bonjour, je vais vous conduire dans votre penthouse.

— Merci.

— Ah oui ! Effectivement, chuchota discrètement Blake en découvrant l'entrée luxueuse de l'édifice, ta mère n'a pas fait les choses à moitié.

— Je te l'avais dit. Je pense qu'elle a voulu me faire plaisir, elle sait à quel point j'aime cet endroit.

Le concierge les amena au sommet de l'immense tour, dans un des plus beaux appartements de New York.

— Voilà votre étage, il vous est entièrement dédié. Profitez de votre séjour et de la vue. C'est l'une des plus merveilleuses et spectaculaires au monde. Je vous laisse ici, personne n'est autorisé à entrer.

— D'accord, merci, répondit Maya.

Les deux adolescents étaient dans le couloir et se dirigèrent vers la majestueuse porte. Lorsque Blake l'ouvrit, ils furent sous le choc ; le concierge n'avait pas menti, le paysage était impressionnant. Ils étaient si haut qu'ils apercevaient tout New York entourant Central Park. Le ciel était dégagé et la lumière de fin de journée embellissait le tout.

— Ta mère n'a vraiment pas fait les choses à moitié ! répéta Blake, épaté par ce qu'il observait.

— C'est vrai que je ne m'attendais pas à ça. Je suis toujours émerveillée par ce spectacle.

Maya et Blake visitèrent le luxueux penthouse et s'assirent sur le canapé face à cette vue imprenable sur New York.

— Ça y est, ma première sortie d'Alvia. Je ne réalise pas encore. Tout a été si vite, c'est incroyable... Bon alors ! Par quoi veux-tu commencer ? Je te fais confiance. Ne me décevez pas, mademoiselle Stone.

— On peut aller se balader à Central Park, puis manger dans un de mes restaurants préférés, pas très loin.

— Je te suis.

Ils partirent aussitôt en direction de Central Park, non loin de chez eux. Il était environ 16 h 30. Blake et Maya se promenaient dans les rues de New York et le jeune homme était impressionné par tout ce monde. Ils ne réussissaient pas à marcher sans se faire bousculer. Il y avait des voitures de tous les côtés, des tours par centaines autour de lui. Elles étaient si hautes, c'était quelque chose qu'il n'avait jamais vu auparavant, et il comprit pourquoi on les appelait des gratte-ciel. C'était comme si le temps s'arrêtait. Ils profitaient de cet instant, de ce sentiment de liberté unique, ne se souciant de rien ni personne. Ils étaient comme dans une bulle où même les gens qui les entouraient n'existaient plus.

Les deux adolescents arrivèrent enfin devant ce parc immense et somptueux. Blake prit la main de Maya et l'embrassa. Ce baiser inattendu était la réponse que Maya attendait. Il était surtout un moyen pour Blake de montrer qu'il était attiré par l'adolescente et qu'il avait envie d'une relation avec elle. Il avait patienté tout ce temps pour officialiser leur couple et l'occasion était parfaite, face à ce cadre magnifique.

— Qu'est-ce que ça veut dire ?

— Ça signifie que nous sommes ensemble ! Si tu le souhaites... répondit Blake.

— Oui, c'est ce que je désire le plus.

Maya embrassa tendrement Blake en retour.

Blake HéritageOù les histoires vivent. Découvrez maintenant