Blake Héritage

Chapitre 35

Respirant la joie et le bonheur, la jeune femme était prête. Elle allait enfin s'échapper de ce lieu pour quelques heures. Toutefois, elle ne savait pas comment elles allaient faire pour esquiver toutes les surveillances mises en œuvre pour sa sécurité.

— Maya, ne bouge pas.

Charlie agita ses mains autour d'elle.

— Voilà, murmura-t-elle.

— Qu'as-tu fait ?

— Un sort d'invisibilité. Tu dois rester prudente, ils sont capables de t'entendre, alors fais attention à n'émettre aucun bruit.

— Un sort d'invisibilité ?

Maya courut en direction d'un miroir ; effectivement, elle ne se voyait plus. Elle mit quelques secondes à s'adapter à la situation. « C'est surprenant, mais surtout merveilleux », pensa-t-elle.

— Par contre, je préfère te prévenir, tu ne connais pas la ville ; il est donc hors de question que tu sortes pendant la nuit.

— Oui Charlie, je rentrerai bien avant. Promis !

— Allez en route, ce n'est qu'à quelques minutes, mais je t'y emmène.

Invisible aux yeux de tous, Maya suivait Charlie dans la cour, en direction des voitures à disposition. L'un des gardes à l'entrée interpella Charlie.

— Où vas-tu comme ça ?

— Je vais acheter quelques produits qui nous manquent. Pourquoi ?

— Des courses ?

— Maya m'a demandé de lui rapporter quelques trucs.

— Sais-tu où elle se trouve ?

— Sûrement vers le lit extérieur, pourquoi poses-tu toutes ces questions ?

Charlie répondait sûre d'elle.

— Claire nous a mis la pression hier soir lors d'une réunion avec notre chef et nous a ordonné de faire très attention en vue de l'approche de la fameuse cérémonie. Es-tu au courant de quand elle aura lieu ?

— Non, je n'en ai aucune idée et ça ne nous regarde pas. Pour Maya, ne la dérangez pas, elle est toujours affaiblie.

— Ne t'inquiète pas, Charlie. Prends-moi quelque chose à manger sur le passage, je te fais confiance, tu connais mes goûts.

— Évidemment.

Alex, l'agent de sécurité, embrassa Charlie et Maya resta bouche bée. Charlie ouvrit la porte arrière, pour y mettre ses sacs, permettant ainsi à Maya de s'installer. Elle s'installa à son tour au volant et démarra.

— Charlie, es-tu en couple avec le garde ?

— Oui, depuis plus d'un an.

— Mais c'est génial !

— Ne dis surtout rien à personne, ils n'aiment pas trop que les employés soient ensemble, surtout avec des hommes de la sécurité. Ils pensent que ça pourrait les influencer et les déconcentrer.

— C'est complètement stupide.

— Pas tout à fait, tu n'as pas l'habitude, mais quand il s'agit des héritiers, tout le monde est sur le qui-vive. Tu n'as jamais connu ça, mais chaque cérémonie ressemble à un coup d'État.

— Ah ce point-là ?

— Oui ! Alors, fais très attention à toi et ne sois pas imprudente, mon avenir est aussi entre tes mains. Tu as de la chance, le soleil semble revenir peu à peu.

— Promis, Charlie. Mille mercis.

Elle sortit de la voiture.

— Maya attend ! Prends ce téléphone, mon numéro est enregistré, appelle-moi et je viendrai te chercher. Charlie enleva le sort d'invisibilité. Tu peux y aller maintenant.

Lorsque Charlie s'éloigna, Maya prit une immense bouffée d'air frais pour profiter de l'instant présent. Depuis quelques semaines, elle était confrontée à une vie pleine de menaces, de mystères, de complications et de restrictions. N'était-ce pas ça le bonheur finalement ? Le bonheur n'était-il pas ces choses simples de la vie, comme se promener paisiblement dans une petite ville de province ? Le vrai luxe était d'être maître de ses décisions, ce dont elle avait été privée depuis peu. Elle découvrit la ville de Juan-les-Pins, un véritable paradis sur Terre. Tout était plutôt calme et c'était d'ailleurs pour cette raison que Charlie lui avait accordé cette sortie impromptue afin de lui faire plaisir, sans qu'elle courût un trop grand danger.

Maya découvrit chaque ruelle comme une enfant et s'arrêta dans de nombreuses boutiques. Les achats s'enchaînèrent pendant plus de quatre heures et les sacs se multiplièrent. La meilleure thérapie pour l'adolescente était le shopping. En sortant d'un magasin de bikinis, elle tomba sur un merveilleux café en bord de mer avec une vue imprenable sur le golf et les îles non loin. Elle avait passé la journée à explorer la ville, qui n'était pas très vaste et avait dévalisé les petits commerces locaux. Une activité parfaite pour conclure cette escapade, accompagnée d'un bon livre et d'un cappuccino en terrasse. Assise face à l'extraordinaire et paisible paysage, elle se remémora Blake en contemplant le coucher de soleil qu'elle aimait tant regarder avec lui, près du lac du domaine. Elle ferma les yeux un instant et s'imagina être assise dans ses bras et beaucoup d'émotions remontèrent en elle. Elle versa quelques larmes en pensant à lui et avait si hâte de le revoir. Le manque devenait énormément pesant et elle ne cessait de se demander si Blake était en bonne santé et si tout se déroulait bien de son côté.

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