Chapitre 34

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Lorsque le merveilleux petit-déjeuner fut fini, elle se précipita dans sa chambre afin de mettre son maillot de bain, des petites chaussures, et prendre ses lunettes de soleil. Elle partit aussitôt en direction de la piscine. Charlie ne lui avait pas forcément précisé où se situait le bassin, mais Maya imagina qu'elle le saurait quand elle le verrait. C'était l'occasion d'explorer ce beau domaine, avant d'aller se prélasser au soleil le reste de la journée. Après une petite marche, et en se basant sur les quelques informations qu'elle avait obtenues, Maya trouva l'emplacement que Charlie lui avait conseillé !

Elle n'avait pas menti, cette place semblait tout simplement unique. Situé entre quelques palmiers, un lit d'extérieur était face à la mer ; il n'y avait rien d'autre autour, et c'était tout ce que Maya recherchait. Ce coin était coupé de tout ; Maya se dirigea vers le lit et s'y allongea. Les rayons du soleil caressaient sa peau et cela lui procurerait un bien fou. Ce voyage qu'elle n'avait pas voulu prenait une tournure plutôt positive et elle adorait ça. Elle se relaxait, bercée par une musique de fond, devant cette mer d'un bleu azur.

Admirant ce si beau paysage, elle observa une petite plage en contre-bas, qui lui fit bien envie. Face à cette immensité d'un bleu unique, elle se trouvait à la pointe du Cap d'Antibes et seul l'horizon se dessinait devant elle. L'onde se brisait contre ses pieds. Elle riait, s'amusait et dévoilait des larmes de joie, car elle n'avait pas ressenti ce sentiment de paix et de bonheur depuis bien longtemps, et ce, même avant son arrivée à Alvia. Elle avança vers les profondeurs pour pouvoir nager et laissa son corps flotter sur la surface de la mer afin d'être ballottée par le mouvement des vagues. Quelques longueurs plus tard, ayant profité du bord de l'eau, elle décida de remonter. Elle s'allongea sur le grand lit et s'endormit, encore toute mouillée. L'air frais du soir vint frôler sa peau et la réveilla, elle se dirigea alors vers le palais et s'apprêta pour le dîner du soir.

Cela devint son quotidien. Maya se levait, déjeunait, se déplaçait vers cet espace qui lui était dédié et qu'elle appréciait particulièrement, se baignait, se reposait, se préparait pour le dîner, dînait et se couchait. Elle avait déjà entamé sa deuxième semaine et cela représentait les seules tâches qu'elle avait exécutées ici. Elle était heureuse, mais ça ne lui suffisait plus. Appuyée sur le rebord de la fenêtre de sa chambre, regardant ce ciel bleu, ces beaux jardins et cette eau turquoise, elle réfléchit : fallait-il rester calmement dans cet hôtel particulier en attendant la cérémonie ? Elle ne savait pas si elle y reviendrait un jour, alors elle décida de braver les interdits et de se rendre hors du domaine. Elle rassembla quelques affaires et se dirigea en direction d'un petit portillon qu'elle avait aperçu quelques jours plus tôt. Alors qu'elle marchait silencieusement à travers les chemins discrets, une voix l'arrêta.

— Maya ?

— Ah Charlie ! Comment vas-tu ?

La jeune fille était embarrassée et n'avait pas envie que Charlie gâche ses plans du jour.

— Très bien merci. Je dois te poser une question : je te sens... comment dirais-je ? D'humeur fugueuse cet après-midi...

— Ce n'est pas ce que tu crois...

— Si, c'est bien ce que je crois, tu allais sortir, n'est-ce pas ?

— Je n'en peux plus d'être enfermée... J'ai besoin de mettre le nez dehors, de voir du monde, rien qu'un petit peu.

— Assieds-toi, on va discuter, répondit Charlie calmement.

— Charlie, tu as gagnée, je n'irai pas ! Comprends-moi, je suis effrayée. J'ai peur de mourir après cette maudite cérémonie, j'ai peur de perdre Blake ou d'apprendre à mon retour que les Sept l'ont tué. J'ai peur de ne plus jamais vivre une existence normale, de ne plus pouvoir me promener tranquillement, parler à des inconnus. Tout simplement, exister. La vie m'appelle et ce n'est pas ici que je pourrai profiter de mes derniers instants d'humanité. Tout ce qui se passe, je ne l'ai jamais voulu, je suis comblée par les choses simples et ça me suffit largement.

Maya était émue.

— Oh, Maya... je ne t'empêcherai jamais d'agir selon tes désirs. Je souhaite seulement que tu sois prudente. On ne sait jamais ce qui peut arriver.

— D'accord, merci beaucoup Charlie. Je te promets que je resterai discrète. Merci, merci, merci.

Maya serra fort Charlie dans ses bras ; même si elle travaillait pour elle, la jeune fille la considérait véritablement comme une amie et son avis semblait très important.

— Sèche tes larmes, ma chérie ! C'est une belle journée, savoure-la. On se retrouve ce soir au dîner comme d'habitude.

— Absolument.

Maya se leva, ouvrit le portillon et sortit du domaine. Elle fut étonnement surprise par une vague de froid et de pluie. Elle fit rapidement marche arrière pour se mettre à l'abri à l'intérieur du parc. Toujours assise sur le banc, Charlie se tordit de rire lorsqu'elle la vit revenir aussi vite qu'elle était partie. Maya ne comprenait rien à ce qui arrivait.

— Je pense que mademoiselle va devoir se changer avant de sortir. Ha ha ha ! s'exclama Charlie. Je suis désolée de rire, mais si tu pouvais te voir !

— Mais comment est-ce possible ?

— Maya, tu es dans un endroit magique et nous avons installé un microclimat ici. Il fait chaud et beau tout au long de l'année. Ne trouves-tu pas cela plus agréable ?

— Oui, c'est incroyable !

L'adolescente sourit et rouvrit le portillon pour vérifier ce qu'elle avait vécu et, effectivement, la pluie et le froid étaient présents. Positionnée sous cette pluie, elle regarda émerveillée le soleil taper du côté du domaine. Elle resta bouche bée devant ce phénomène.

— Maya ! Rentre, on va aller se changer et je vais t'accompagner en ville. Tu vas tomber malade.

— Oui, j'arrive.

Elle referma la porte. Charlie et Maya se dirigèrent vers sa chambre pour qu'elle puisse prendre des vêtements adéquats.

Charlie devait être discrète, on ne devait pas savoir qu'elle essayait d'aider Maya. Si quelqu'un les voyait, ses parents et Miss Claire seraient immédiatement tenus au courant et elle pourrait avoir de graves ennuis. De plus, les Sept étaient toujours activement à sa recherche. Charlie observait la jeune adolescente se préparer et sentait que c'était une bonne chose, elle risquait peut-être la place qu'elle avait durement acquise au fil des années, mais ça en valait la peine. 

Blake HéritageOù les histoires vivent. Découvrez maintenant